• La mélancolie des baleines

    "La mélancolie des baleines" de Philippe Gerin - Gaïa

    Présentation de l'éditeur :

    Pour honorer la promesse faite à leur fils Eldfell de l’emmener voir les baleines en Islande, Ayden et Sasha sont de retour là où tout a commencé pour eux. Mais neuf ans après, l’île a bien changé et la vulnérabilité nouvelle de leur enfant teinte d’inquiétude l’euphorie du voyage tant attendu.
    Chauffeur de bus, Guðmundur arpente inlassablement chaque jour la route circulaire. À la nuit tombée, il se rêve écrivain et couche sur le papier des bribes de romans. Abandonné par ses parents, l’homme aux yeux vairons cherche à savoir qui il est vraiment. La tache de naissance à la forme énigmatique, sur son cou, pourra-t-elle l’aider à percer le mystère de ses origines ?...

    NE PAS LIRE entièrement la 4ème de couverture qui en dit beaucoup trop

    Première page :

    tu entends chut tu entends Sasha écoute là dans les vagues

     

    La voix d’Eldfell n’était plus qu’un filet d’eau sans force qui cherchait désespérément un passage entre les galets polis du lit d’une rivière asséchée depuis mille ans. Sasha se tenait juste derrière lui sur le sable noir poisseux. Elle avait posé ses mains sur les épaules menues de l’enfant et penchait son buste au-dessus de lui. Ses longues mèches de cheveux emmêlées balayaient le cou strié de veines bleues d’Eldfell, mais il ne semblait pas y prêter attention. Tout son corps minuscule était tendu vers la mer, les vagues roulantes et l’écume agonisante.

     

    tu entends tu entends Sasha chut

     

    Le murmure fut immédiatement emporté par une rafale de vent désordonnée qui drainait dans son sillage des millions de grains de sable. Ils percutèrent les visages transis par la froideur comme autant de piqûres d’aiguilles acérées. Eldfell dut fermer les yeux un instant et sa respiration fut coupée par l’air glacial qui forçait le passage. Il vacilla. Sasha pensa que le corps délié de l’enfant allait plier et se répandre dans les vasques d’eau à leurs pieds. Mais Eldfell résista. Courageux, il parvint à rester debout. La plage s’immobilisa à nouveau. La peau de l’enfant, humide des embruns salés, dégageait une odeur sauvage inhabituelle. Sasha respira longuement l’odeur inconnue. Elle chercha dans ses souvenirs des réminiscences,…

    Ce que j'en pense :

    Une fable dépaysante sur le thème de la disparition, de l’absence (actuelle ou à venir). L’auteur nous transporte de façon allégorique dans un monde qui pourrait s’éteindre. Les paysages sont envoûtants et mystérieux et font pleinement partie du récit. Au final, l’auteur nous fait voyager de manière poétique, mélancolique et parfois douloureuse avec les personnages de ce roman.

    La mélancolie des baleines

     

     

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  • Il était un fleuve

    "Il était un fleuve" de Diane Setterfield - Plon

    Présentation de l'éditeur :

    Une auberge au bord de la Tamise, une nuit de solstice d'hiver, quelque part au XIXe siècle. Un étranger gravement blessé pousse la porte, avec dans ses bras une petite fille noyée. L'homme s'appelle Henry Daunt. Quant à la fillette, personne ne connaît son nom. Quelques heures plus tard, elle revient à la vie. Qui est cette miraculée ? Amelia, la fille des Vaughan, enlevée deux ans plus tôt, Alice, la fille du bâtard mulâtre des Armstrong, ou une petite gitane du camp d'à côté ? À moins qu'il ne s'agisse de la fille du batelier, le Silencieux, mort il y a plusieurs siècles et qui fait désormais traverser la rivière aux âmes...
    Une année durant, Henry va explorer toutes les pistes, fouiller le passé, les frontières de ce monde, en commençant par le fleuve.

    Première page :

    L'histoire débute ainsi...

    Il était une fois une auberge paisiblement installée sur les berges de la Tamise à Radcot, à une journée de marche de la source. Les auberges étaient nombreuses en amont du fleuve à cette époque, et partout on pouvait s'y soûler, mais outre le cidre et la bière qu'il convenait d'y trouver, chacune présen­tait une spécificité. Le Red Lion à Kelmscott était réputé pour la musique : les bateliers y jouaient du violon le soir, et les fromagers y chantaient des complaintes sur l'amour perdu. À Inglesham, il y avait le Green Dragon, havre de contemplation fleurant le tabac. Si vous étiez joueur, le Stag à Easton Hastings était parfait pour vous, mais si vous préfériez les ambiances bruyantes et querelleuses, rien ne valait le Plough, aux abords de Buscot. Le Swan, à Radcot, possédait lui aussi sa spécialité. On s'y rendait pour écouter des histoires.

    Le Swan était un établissement très ancien, peut-être le plus ancien de tous. Sa construction s'était échelonnée sur trois périodes : le premier bâtiment était vieux, le deuxième très vieux, et le troisième encore plus vieux. Ces trois différents corps de logis étaient réunis par le chaume qui leur servait de toit, le lichen qui poussait sur leurs pierres vénérables, et le lierre qui grimpait le long de leurs murs. L'été, les gens venaient des villes par le chemin de fer nouvellement installé, en excursion pour la journée, et louaient une barque afin de passer l'après-midi sur le fleuve, avec un pique-nique et une bouteille de bière; …

    Ce que j'en pense ;

    On est très vite dans une atmosphère étonnante, entre fantasme et réalité. Le fleuve est omniprésent, il est le personnage principal de l’histoire, il représente le bien et le mal, la vie et la mort. Les autres personnages sont également bien présents et nous n’avons aucune peine à les suivre dans leurs aventures, leurs rêves, leurs mensonges… Le récit est très bien conduit et, ce qui ne gâte rien, l'écriture est splendide. Le lecteur se laisse imprégner par ce conte merveilleux.

    Il était un fleuve

     

     

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  • Dans l'ombre du brasier

    "Dans l'ombre du brasier" de Hervé Le Corre - Rivages/noir

    Présentation de l'éditeur :

    La "semaine sanglante" de la Commune de Paris voit culminer la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais. Au milieu des obus et du chaos, alors que tout l'Ouest parisien est un champ de ruines, un photographe fasciné par la souffrance des jeunes femmes prend des photos "suggestives" afin de les vendre à une clientèle particulière. La fille d"un couple disparaît un jour de marché. Une course contre la montre s'engage pour la retrouver.
    Dans l'esprit de "L'Homme aux lèvres de saphir" (dont on retrouve l'un des personnages), Hervé Le Corre narre l'odyssée tragique des Communards en y mêlant une enquête criminelle haletante.

    Première page :

    La nuit, et une lune trop claire qui les coiffe de bleu. Ils marchent sans aucun bruit, leurs souliers enveloppés dans des chiffons. Ils sont trois dans ce boyau effondré par endroits, les jambes mangées par les ténèbres tassées au fond, ils se tordent les pieds, cahotent, trébuchent parfois, ravalant leurs jurons, s’accrochant au camarade dont ils ne voient tout près que la masse sombre. Ils sont passés tout à l’heure à cent mètres d’un bivouac. Le feu mourant, monceau de braises. La sentinelle assoupie sur son fusil. Ils ont cessé de respirer et ont rentré la tête dans le col relevé de leurs vareuses. De temps à autre, un départ d’artillerie éclate au mont Valérien, tonnerre lointain, roulement funèbre. Un obus siffle dans le noir. Versailles canonne à l’aveugle Paris pour tâcher de tuer ceux qui ne dorment pas. Derrière eux, les explosions comme une toux qu’on étouffe. Sous les coups, la ville attend et tremble de peur et de rage. Et quand ils se retournent, les trois hommes voient monter le rougeoiement d’un incendie au-dessus de la masse obscure des fortifications.

    Un cheval hennit là-bas, vers l’avenue de Saint-Cloud. Un chien se met à gueuler, non loin, qu’un éclat de voix d’homme fait taire, sans doute aussi d’un coup de pied parce que l’animal gémit de douleur.

    Ce que j'en pense :

    Il y a du souffle épique pour pénétrer ainsi au cœur de ces évènements de la Commune de Paris. C’est formidablement documenté et très bien restitué. Mais la répétition des combats finit par lasser. L’histoire policière à l’intérieur de la grande Histoire a du mal à exister vraiment. Plusieurs personnages, dont la belle Caroline, paraissent un peu caricaturaux, ce qui est rarement le cas chez l’auteur. Donc, petite déception.

    Dans l'ombre du brasier

     

     

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  • Au vent mauvais

    "Au vent mauvais" de Rascal et Thierry Murat - Futuropolis

    Présentation de l'éditeur :

    Quand tous les espoirs s’effondrent, autant tout recommencer à zéro. Pour Abel Merian, son nouveau départ dans la vie prend la forme d’un voyage en Italie à la rencontre d’une mystérieuse inconnue. Rascal et Thierry Murat signent un road-comics mélancolique, désabusé, aux effluves d’enfance, que ne renierait sans doute pas Wim Wenders...

    Extrait :

    Au vent mauvais

     

    Ce que j'en pense :

    Du bon roman noir, une belle histoire, avec ce qu’il faut de mélancolie, d’humour, de rencontres éphémères et de critiques sociales. La mise en image (jamais plus de trois cases par page) simple est parfaitement adaptée à cette narration un peu désabusée mais émouvante.

    Au vent mauvais

     

     

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  • La loi sauvage

    "La loi sauvage" de Nathalie Kuperman - Gallimard

    Présentation de l'éditeur :

    «Votre fille, c'est une catastrophe.»
    C'est ce que dit la maîtresse à une mère un matin devant l'école. La phrase fait son chemin dans l'esprit fragile de Sophie et la renvoie à une douleur ancienne, également d'origine scolaire. Ressurgissant au contact du mot «catastrophe», cet événement traumatique entraîne toutes sortes de perturbations dans sa vie, y compris dans son travail. Chargée de rédiger des notices pour appareils ménagers, elle laisse affleurer ses angoisses dans les modes d'emploi qui deviennent de plus en plus loufoques...
    La loi sauvage est une descente en spirale dans l'univers mental d'une mère aux prises avec la vie scolaire de sa fille, mais aussi avec sa vie quotidienne, sentimentale et professionnelle. L'amour maternel est ici décrit, avec l'originalité et l'humour propres à l'auteur, à la fois comme un recours salutaire et une passion toxique.

    Première page :

    La maîtresse, que je croisai dans la rue un mardi matin — j’avais déjà allumé ma cigarette et j’étais ennuyée d’apparaître devant elle avec cet attribut qui me rendait déjà coupable —, m’apostropha d’un Votre fille, c’est une catastrophe. Et, me sentant avide de connaître les raisons de la sentence, elle se déroba, m’expliquant qu’elle était débordée et que l’on se verrait après les vacances de la Toussaint.

    Sur le coup, je me suis dit qu’elle avait le mérite d’énoncer les choses clairement. Et puis, elle avait bonne réputation. C’était le genre de maîtresse adorée de tous parce que vieille école, rompue à l’exercice, bedonnante et gentille, bientôt à la retraite. Camille, m’étais-je dit en découvrant le nom de ma fille sur la liste le jour de la rentrée, avait une chance folle de l’avoir.

    J’errais dans le passage Ferrand à l’affût d’un signe supplémentaire, incapable de m’éloigner de l’endroit où avait eu lieu l’échange, guettant une parole qui serait restée en suspension et que je n’aurais pas su entendre. Mais la maîtresse n’avait pas eu le temps de m’accorder un mot de plus. C’était sans appel ; elle me recevrait après les vacances.

    Ce que j'en pense :

    Au début on se dit qu’on va passer un bon moment : style réaliste et plein d’humour, avec alternance de propos sur la maîtresse et écriture de mode d’emploi…J’ai tenu une cinquantaine de pages, j’ai essayé de poursuivre au moins jusqu’à la moitié, mais j’ai vite trouvé cette lecture lassante et même exaspérante. J’ai abandonné et je ne sais pas si je lirai d’autres ouvrages de cette autrice.

    La loi sauvage

     

     

     

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  • La vie en rose

    "La vie en rose" de Martin Ledun - J'ai lu

    Présentation de l'éditeur :

    Ses parents partis parcourir la Polynésie, Rose - qui s'est installée avec le lieutenant Personne  se retrouve seule pour s'occuper de ses frères et soeurs. Coup sur coup, elle est confrontée au cambriolage de Popul'Hair, le salon de coiffure où elle fait la lecture, à la découverte inopinée de sa grossesse et au meurtre de l'ex-petit ami de sa soeur....

    Première page :

    Comme chaque matin, le chien baptisé Kill-Bill s'avance sur le pas de la porte de la cuisine au son des informations nationales du service public radiophonique. Fidèle à ses habitudes, il trottine jusqu'au pot de géraniums sur lequel il pisse, remue deux fois la queue et hume l'air, la mine songeuse. Fourrure impeccable, le poil long et noir de Bigorre sur le dos, brun aux pattes et fourrure blanche sur la poitrine, quarante-sept kilos à la pesée, regard conquérant et filet de bave athlétique aux babines. Grande classe. Le bouvier bernois dans toute sa splendeur vachère et bovine. Derrière lui, Élodie Callac minaude sur France Inter que le soleil se lève à l'instant. Tu parles d'une nouvelle ! Le chien le voit bien, et d'ailleurs, il s'en contrefiche.

    Il a d'autres priorités.

    Cinq événements successifs attirent son attention. Dans l'ordre – ne vous fiez surtout pas à son air débonnaire, le bouvier est méthodique et précis : le plongeon d'un ragondin paniqué dans le lit de la rivière, en contrebas. La progression furtive d'un lézard sur le mur du garage sous l'œil assassin de Gobbo et Thalabert, les deux chats de la famille.

    Ce que j'en pense :

    On peut dire que c’est un peu la suite de « Salut à toi mon frère ». On retrouve dans ce roman l’humour de l'auteur et des personnages assez originaux. Ce livre ne se prend pas trop au sérieux et n’est pas désagréable à lire. Il y a quand même un côté très énervant avec ces « lâchés de noms » : titres de films, acteurs, séries télévisées, chansons et chanteurs avec l’année de parution de tel album…J’ai eu envie de « lâcher » ce bouquin à plusieurs reprises mais l’auteur réussit malgré tout à nous faire tourner les pages jusqu’à la fin.

    Attention : Surtout ne pas lire la quatrième de couverture qui en dit bien trop long sur l'intrigue !

    La vie en rose

     

     

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  • Les coeurs déchirés

    "Les coeurs déchiquetés" de Hervé Le Corre - Rivages/noir

    Présentation de l'éditeur :

    Pierre Vilar est commandant de police. Sa vie s’est arrêtée le jour où son fils Pablo a été enlevé. Avec l’aide d’un gendarme à la retraite, il fait l’impossible pour le retrouver. Victor est collégien et vit avec sa mère Nadia. Le jour où il la découvre assassinée, son existence bascule et prend le douloureux chemin des foyers pour orphelins. Deux pertes irrémédiables. Le lien entre elles, c’est pierre Vilar, chargé de l’enquête sur le meurtre de Nadia. Au fur et à mesure que des pistes se dessinent, le policier se sent traqué par un homme qui semble aussi poursuivre Victor…

    Première page :

    Souvent le matin, vers onze heures et quart, il garait sa voiture non loin de l'école, de l’autre côté de la chaussée, parce que de la il voyait mieux la cour déserte plantée de marronniers et les fenêtres de la classe, au premier étage. Il distinguait sur les vitres des figurines collées, des sapins, des bêtes, des bonshommes aux couleurs vives. Parfois, il apercevait la silhouette de l'institutrice, ou bien une main qui se levait, et le cœur lui battait plus vite dans ces cas-là et une amertume sèche venait se nouer dans sa gorge, alors il avalait douloureusement le peu de salive qu'il avait dans la bouche et clignait des yeux parce que ses paupières lui brûlaient d'avoir regardé si longtemps sans ciller.

    Le bâtiment comptait quatre salles de classe a l'étage, mais dans celle dont il détaillait le bestiaire fantasque galopant sur le verre, il y avait eu Pablo. La classe des CM1 de l’année 1999-2000. Troisième pupitre, rangée du milieu. C’était une jolie salle, tapissée de dessins d’enfants et de reproductions d'art moderne et de cartes de géographie, de photos du monde, de sorte qu'une espèce d’encyclopédie murale s'était dressée autour des gosses.

    Ce que j'en pense :

    Chez Hervé Le Corre on prend son temps pour saisir toute la psychologie des personnages ainsi que la consistance des paysages (la ville de Bordeaux, l’estuaire de la Girone). Cela fait un roman dense, puissant, noir et assez bouleversant. Contrairement à beaucoup de romans noirs actuels il n’y a ni complaisance ni facilité dans ces « Cœurs déchiquetés »… et toujours cette magnifique écriture de l’auteur.

    Les coeurs déchiquetés

     

     

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  • Je ne renie rien

    "Françoise Sagan Je ne renie rien, entretiens 1954-1992" - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    « Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l’hôpital, les chagrins d’amour. Mais je ne renie rien. » Sous forme d’une conversation à bâtons rompus, cet ouvrage rassemble des extraits des très nombreux entretiens que Françoise Sagan a donnés entre 1954 (date de la parution de Bonjour Tristesse) et 1992 dans une trentaine de journaux, avec des journalistes aussi différents que Philippe Bouvard, Serge July ou Josyane Savigneau. Le lecteur, sous le charme de cette conversation entre confidences et mots d’esprit y trouvera toujours un plaisir délicieux.

    Première page :

    - Au début de 1954, une jeune fille de dix- huit ans, Mademoiselle Quoirez, qui a choisi le pseudonyme de Françoise Sagan, dépose aux éditions Julliard le manuscrit d’un court roman : Bonjour tristesse. Le livre paraît en mai en même temps que beaucoup d’autres et sans aucune publicité. Un an après, le tirage dépasse un million d’exemplaires en France, et Françoise Sagan est célèbre dans le monde entier où son livre est traduit dans vingt- cinq langues. Célèbre, mais pas très bien connue peut- être. Quelques années plus tard, à une enquête sur les personnages contemporains célèbres, la plupart des personnes interrogées répondront : « Françoise Sagan ? Ah, oui, la vedette de cinéma. »
    - ah ? J’avais oublié.
    - Oui. C’est que, tout de suite, il y a eu autour de vous une légende : l’argent, le whisky, les boîtes de nuit, les voitures de sport... Tout ce qu’on prête plutôt, en effet, à une vedette qu’à un écrivain. Vous aviez écrit un livre, et puis vous vous êtes retrouvée star. Comment porte- t-on tout cela à vingt ans ?
    - J’ai porté ma légende comme une voilette... ce masque délicieux, un peu primaire, correspondait chez moi à des goûts évidents : la vitesse, la mer, minuit, tout ce qui est éclatant, tout ce qui est noir, tout ce qui perd, et donc permet de se trouver.

    Ce que j'en pense :

    Jusqu’à la moitié du livre on est intéressé par ce que dit Françoise Sagan. On découvre que ce qu’elle nous montre est bien  loin de l’image que les médias ont laissé. On découvre sa proximité avec Sartre et sa connaissance de la littérature classique et contemporaine. Et puis, au fil des pages on se lasse de voir aborder toujours les mêmes thèmes : l’argent, la célébrité, l’amour.

    Je ne renie rien

     

     

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  • Black out

    "Black out" de Marc Elsberg - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Par une froide soirée d’hiver, le réseau électrique européen commence à lâcher. De nombreux pays s’enfoncent dans l’obscurité et plusieurs centrales nucléaires mettent en danger la vie de millions d’êtres humains. Menace terroriste ou défaillance technique ? Piero Manzano, ex-hacker italien, croit savoir qui est responsable. Avec l’aide d’un policier français d’Europol, François Bollard, Manzano s’engage dans une véritable course contre la montre face à un adversaire aussi rusé qu’invisible.

    Première page :

    Jour 0 – vendredi
    Milan
    Piero Manzano donna un brusque et énergique coup de volant tandis que le capot de son Alfa glissait inexorablement en direction de la voiture vert pâle qui le précédait. Il arc-bouta ses deux bras sur le volant, croyant déjà entendre le bruit désagréable de deux carrosseries qui se télescopent. Freins, pneus qui crissent, dans le rétroviseur les phares des autos derrière lui, le
    choc imminent.

    Cet instant resta en suspens ; de manière surprenante, Manzano pensa à du chocolat, à la douche qu’il comptait prendre une fois chez lui, dans vingt minutes, au verre de vin qui suivrait, sur le canapé, ainsi qu’à un rendez-vous avec Carla ou Paula au cours du prochain week-end.

    L’Alfa s’arrêta, dans un ultime soubresaut. À quelques millimètres du pare-chocs de l’autre voiture. Manzano fut plaqué dans son siège. La route était plongée dans une nuit noire, les feux tricolores, encore verts l’instant d’avant, s’étaient éteints…

    Ce que j'en pense :

    Bon scénario, qui peut paraître réaliste tellement nous sommes dépendants de l’électricité. C’est également très bien documenté pour nous faire prendre conscience des fragilités de notre mode de vie moderne. Nous pouvons imaginer une telle situation assez rapidement avec toutes les conséquences qui sont décrites au fil des pages. Mais malheureusement il y a quelques longueurs et les personnages principaux ne nous accrochent pas complètement. Dommage !

    Black out

     

     

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  • Le droit du sol

    "Le droit du sol" de Étienne Davodeau - Futuropolis

    Présentation de l'éditeur :

    En juin 2019, Étienne Davodeau entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre la grotte de Pech Merle et Bure. Des peintures rupestres, trésors de l’humanité encore protégés aux déchets nucléaires enfouis dans le sous-sol, malheur annoncé pour les espèces vivantes. Étienne Davodeau, sapiens parmi les sapiens, interroge notre rapport au sol. Marcheur-observateur, il lance l’alerte d’un vertige collectif imminent et invite à un voyage dans le temps et dans l’espace.
    De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu’allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Il est de notre responsabilité collective d’avancer sur les questions énergétiques pour protéger la « peau du monde ».
    Dans cette marche à travers la France, il est parfois accompagné d’amis, de sa compagne, mais aussi de spécialistes, qu’il convoque sur ces sentiers pour qu’ils nous racontent l’histoire unique du sol de notre planète, ou encore celle du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d’années.
    À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, le Droit du sol marque le grand retour d’Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.

    Extrait :

    Le droit du sol

    Ce que j'en pense :

    C'est une très belle idée de relier, en marchant, les peinture rupestres et le projet d'enfouissement de déchets nucléaires. On est dans l'histoire de l'humanité. Cette BD documentaire et militante est dense et fourmille d'interventions de spécialistes,divers. Ce n'est donc pas rapide à lire (c'est sans doute la seule chose qu'on peut lui reprocher).

    Très belle BD : ode à la marche à pieds, découverte de paysages, rencontres de personnages (réels ou imaginés) et témoignage qui espère durer dans le temps.

    Le droit du sol

     

     

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