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"Les hordes invisibles" de Louise Mey - Pocket
Présentation de l'éditeur :
Francesca, Ilana, Clémentine. Des femmes comme elles, il y en a des milliers, qui prennent la parole sur les réseaux sociaux. Et de l'autre côté de l'écran, dans l'intimité d'une chambre ou la foule d'une rame de métro, des hommes guettent, harcèlent, menacent de viol ou de mort. Sous pseudonyme, en ligne et en liberté. Et avec le sentiment d'une totale impunité.
Le quotidien d'Alex et Marco au sein de la Brigade des crimes et délits sexuels n'obéit qu'à un credo : fais comme tu peux. Le jour où les plaintes de Francesca, Ilana et Clémentine arrivent sur leur bureau, des difficultés nouvelles surgissent. Comment traquer des individus sans signe distinctif et qui ne laissent aucune trace ?Première page :
Lundi 18 septembre
- Pouvez-vous décliner votre état civil ?
- Dueso, Alexandra.
- Votre fonction ?
- Je suis officier de police judiciaire à Paris.
- Vous travaillez à la BCDS, c'est cela ?
- Oui.
- Pouvez vous expliquer aux personnes présentes dans ce tribunal aujourd'hui le rôle de cette brigade et votre fonction exacte ? j'aimerais que chacun ici comprenne bien votre travail et votre expertise.
- La BCDS est la Brigade des crimes et délits sexuels. Nous sommes basés dans le nord de Paris mais nous intervenons dans toute l'agglomération ; jusqu'à la Grande Couronne et bien sûr dans tout le pays, si les services de gendarmerie font appel à nous. La BCDS intervient dans tous les cas d’agression sexuelle, de viol, de harcèlement...
- On a beaucoup entendu parler de la BCDS l'année dernière, durant la vague d'agressions et de viols qui a frappé la France et s'est achevée avant l'été.
Ce que j'en pense :
C’est un roman très documenté - et souvent trop - sur le viol, les délits sexuels et harcèlements. Toute la première partie nous donne énormément d’informations sur ces thèmes au détriment de l’intrigue et du suivi des personnages. Au bout d’une bonne centaine de pages ce livre ressemble plus à un bon roman policier autour d’un sujet qui constitue un vrai problème de société.
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"Vengeance par procuration" de Mary Jane Clark - éditions France Loisirs
Présentation de l'éditeur :
Tuxedo Park, un havre de paix où vivent des personnes fortunées, une enclave protégée à quelque quarante kilomètres au nord de Manhattan. Dans leur somptueuse propriété récemment restaurée, Valentine et Vincent Wheelock, un couple influent : elle fut gouverneur d'État puis ambassadrice des États-Unis en Italie, lui son éminence grise, donnent une réception, à laquelle participe Eliza Blake, la présentatrice vedette de Key News, chaîne de télévision new-yorkaise. Au cours de la soirée, stupeur ! Vincent se donne la mort de manière spectaculaire. Comment expliquer un tel geste ? Et, surtout, que cache son suicide ? Rapidement, Eliza découvre qu'avant de se donner la mort Vincent avait laissé une série d'énigmes en forme de puzzle, dont elle devra rassembler les pièces pour démêler une affaire surgie du passé. Mais un tueur rôde, et la vie d'Eliza est menacée.
Première page :
Prologue
Quelques heures après le début… La pleine lune éclairait l’intérieur de la serre. Il tira un immense pot en terre cuite vers le centre de la pièce et s’assit contre lui, sur le sol froid. Alors, il enleva ses chaussures, puis ses chaussettes.
Afin que la reconstitution fût parfaite, il lui aurait fallu de larges clous et une lance – mais il devrait se contenter du couteau de chasse. Il s’en empara de la main droite et plia les genoux contre son torse, de telle manière que ses pieds soient le plus près possible du reste de son corps. Il posa la pointe du couteau sur son pied gauche, ferma les yeux et appuya d’un coup sec.
Il émit un gémissement sourd en retirant la lame de ses chairs meurtries. Puis il répéta l’opération avec son pied droit. Pendant ce temps, il essayait de faire refluer de son esprit l’atroce douleur, ne voulant se concentrer que sur les conséquences positives de son acte.
Il ouvrit ensuite sa paume gauche et y planta la lame, qui s’introduisit au milieu de sa ligne de vie. Il lui fallait agir vite, ne sachant pas avec quelle rapidité le sang s’écoulerait de son corps. Sa main gauche meurtrie prit le couteau, qui s’enfonça dans sa main droite. Il ne lui restait plus qu’un ultime geste à accomplir…
Ce que j'en pense :
Voilà un livre qui n’est qu’un objet commercial basé sur la réputation de M. H. Clark (l’autrice en est l’ex belle -fille). Ni profondeur, ni psychologie chez les personnages. Aucune critique sociale…et pourtant le sujet aurait pu s’y prêter, tout se passe dans un milieu ultra fortuné avec des employé(e)s obéissant(e)s et très serviables. L’écriture et l’intrigue ne sont même pas dignes des livres de la bibliothèque verte. Je suis allé jusqu’à la fin pour que ma critique soit impitoyable.
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"La deuxième femme" de Louise Mey - éditions du masque
Présentation de l'éditeur :
Sandrine ne s'aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l'aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues.
Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias.
Mais ce n'est pas son fils, ce n'est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d'abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.Première page :
Quelque chose a changé.
Sandrine scrute le miroir, pour identifier le glissement, repérer ce qui n’est pas à sa place. Même si, pour la première fois, au contraire, elle sent qu’une chose inconnue se trouve exactement là où elle devrait être.
Elle est nue devant la glace, encore humide de l’eau qu’elle a fait couler, fraîche, davantage pour calmer la chaleur lourde qui lui cloue les pieds au sol que pour se laver vraiment.
D’habitude, elle hait les douches d’été. En hiver, elle n’a pas peur de sortir de la baignoire : la vapeur d’eau a posé son filtre sur les miroirs, a brouillé les contours ; et quand elle s’aperçoit bien malgré elle dans la glace elle peut échapper au détail, ignorer la forme molle et coulante de son propre corps. S’ignorer. En été, elle se lave à l’eau froide, et le risque de croiser son reflet raidit ses gestes et lui fait courber la nuque.
Mais quelque chose a changé, et pour la première fois depuis très longtemps, depuis toujours peut-être, elle se scrute sans haine, juste de la curiosité, neutre, teintée presque de bienveillance. Cette chair qui l’entoure est identique aux autres jours mais, si : quelque chose a changé. Elle ne sait pas quoi.
Ce que j'en pense :
C’est plus qu’un roman policier, c’est un roman sociétal qui parle de violences faites au femmes, de féminicide. C’est très bien écrit. L’autrice parvient à nous faire entrer dans lé tête de la victime avec beaucoup de réalisme. On comprend parfaitement le processus qui conduit presque inexorablement, la femme à subir de plus en plus l’emprise de l’homme. C’est un roman très puissant qui m’a bouleversé.
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"Juste après la vague" de Sandrine Collette - Le livre de poche
Présentation de l'éditeur :
Il y a six jours, un volcan s'est effondré dans l'océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et sœurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, une étendue d’eau secouée de tempêtes violentes… La nourriture se raréfie, les secours n’arrivent pas. Lorsque l’eau recommence à monter, les parents comprennent qu'il faut partir vers les hautes terres pour y trouver de l'aide. Mais sur leur barque, il n'y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants.
Une histoire effroyable qui évoque les choix impossibles, ceux qui déchirent à jamais. Et aussi un roman bouleversant qui raconte la résilience, l’amour, et tous ces liens invisibles mais si forts qui soudent une famille.Première page :
Prologue
Louie se pencha pour ramasser la petite chose mouillée que la mer avait poussée jusqu'à la rive et qui se tenait là, inerte, à peine agitée par l'eau, se heurtant à la terre. C'était une mésange, une bleue, de celles qu'ils essayaient de préserver, avant, parce qu'elles se faisaient rares. Il la prit entre ses mains et la tendit à son père.
— Tiens, Pata. Encore une.
Le père hocha la tête et la garda contre lui. Les autres regardaient en silence. Ils iraient l'enterrer plus tard, là où ils avaient mis les oiseaux morts. Ce serait le cent trente-quatrième - Louie connaissait le chiffre par cœur.
Et comme les autres, il se remit à contempler l'océan en rage.
Ils étaient là tels des chatons trempés sous la pluie, calés les uns contre les autres avec leurs regards hébétés, les yeux qui cillaient à cause des rafales de vent et des averses chaudes. Devant eux, c'était la mer, mais pas que. Derrière, à gauche, à droite, c'était aussi la mer.
Ce que j'en pense :
C’est le deuxième roman post apocalyptique que je lis de cette autrice. Je ne pense pas que j’en lirai d’autres. Elle a le don de décrire les catastrophes, ici un monde qui disparaît avec la montée des eaux. C’est complètement dans l’air du temps avec le dérèglement climatique. Mais toutes ces descriptions de tempêtes qui n’en finissent pas, ces personnages pour qui j’avais peu d’empathie, ces invraisemblances beaucoup trop fréquentes et ces dernières pages improbables font que j’avoue être resté à distance.
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"L'hôtel de verre" de Emily St. John Mandel - Rivages
Présentation de l'éditeur :
« Et si vous avaliez du verre brisé ? » Comment cet étrange graffiti est-il apparu sur l'immense paroi transparente de la réception de l'hôtel Caiette, havre de grand luxe perdu au nord de l'île de Vancouver ? Et pourquoi précisément le soir où on attend le propriétaire du lieu, le milliardaire américain Jonathan Alkaitis ? Ce message menaçant semble lui être destiné. Ce soir-là, une jeune femme prénommée Vincent officie au bar ; le milliardaire lui fait une proposition qui va bouleverser sa vie. D'autres gens, comme Léon Prevant, cadre d'une compagnie maritime, ont eux aussi écouté les paroles d'Alkaitis dans ce même hôtel. Ils n'auraient pas dû...
Première page :
1
Commençons par la fin : je dégringole du pont du navire dans les ténèbres tempétueuses, le souffle coupé par l'effroi de la chute, ma caméra s'envolant sous la pluie...
2
Envolez-moi. Des mots griffonnés sur une vitre quand j'avais treize ans. Je me suis reculée, laissant tomber le marqueur, et je me rappelle encore l'exubérance de cet instant, cette sensation dans ma poitrine, semblable à un reflet de lumière sur du verre brisé...
3
Suis-je remontée à la surface ? Le froid est paralysant, il n'y a rien d'autre que le froid...
Ce que j'en pense :
L’hôtel de verre est une belle métaphore de ce monde dominé par l’argent. On voit que l’auteure est partie d’évènements réels (l’affaire Madoff) puis a traité son livre d’une façon vraiment originale. On peut certes être un peu décontenancé au début avec tous ces personnages et les ellipses temporelles fréquentes mais il faut se laisser entrainer dans cet univers et on progresse dans ce puzzle parfois peuplé de fantômes. Après « Station eleven » et « Dernière nuit à Montréal » ce livre montre que Emily St.John Mandel est une auteure qu’il faut absolument découvrir.
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"Je suis cet homme, fiction suprême" de Bernard Bretonnière, dessins de Jean Fléaca aus éditions L'oeil ébloui
Ce que j'en pense :
C'est un texte anaphorique qui dresse un portrait assez implacable d'un homme qui pourrait être n'importe qui de nous. Il dévoile ainsi toutes nos peurs, nos lâchetés, nos questionnements mais aussi nos joies, nos moments de tendresse.
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"David les femmes et la mort" de Judith Vanistendael - Le Lombard
Présentation de l'éditeur :
Au moment où nait sa petite-fille Louise, David apprend qu'il a un cancer.
Mais la parole n'a jamais été son fort, et il préfère taire la maladie, la douleur, et la fin qui se profile. Au grand dam des femmes de sa vie – sa femme Paula, ses filles Miriam et Tamar. Impuissantes, elles assistent à ce délitement silencieux, mais inexorable.Extrait :
Ce que j'en pense :
La fin de vie est racontée en mots et en dessins de façon très juste et intense mais sans aucune « fioriture ». Il n’y a pas de mélodrame ni de pathos mais ce livre n’est pas dépourvu d’émotions. Sans doute que la couverture du livre pourra en rebuter certains pour qui la mort fait peur.
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"Les oubliés du dimanche" de Valérie Perrin - Le livre de poche
Présentation de l'éditeur :
Justine, vingt et un ans, vit chez ses grands-parents avec son cousin Jules depuis la mort de leurs parents respectifs dans un accident. Justine est aide-soignante aux Hortensias, une maison de retraite, et aime par-dessus tout les personnes âgées. Notamment Hélène, centenaire, qui a toujours rêvé d'apprendre à lire. Les deux femmes se lient d’amitié, s'écoutent, se révèlent l'une à l'autre. Grâce à la résidente, Justine va peu à peu affronter les secrets de sa propre histoire. Un jour, un mystérieux « corbeau » sème le trouble dans la maison de retraite et fait une terrible révélation.
À la fois drôle et mélancolique, un roman d'amours passées, présentes, inavouées... éblouissantes.Première page :
Je suis allée acheter un cahier chez le père Prost. J’en ai choisi un bleu. Je n’ai pas eu envie d’écrire le roman d’Hélène sur un ordinateur parce que je veux promener son histoire dans ma poche de blouse.
Je suis rentrée à la maison. Sur la couverture j’ai écrit « La dame de la plage ». Et sur la première page :
Hélène Hel est née deux fois. Le 20 avril 1917 à Clermain en Bourgogne et le jour où elle a rencontré Lucien Perrin en 1933, juste avant l’été.
Ensuite, j’ai glissé le cahier bleu entre mon matelas et mon sommier pour faire comme dans les films en noir et blanc que pépé regarde au Cinéma de minuit le dimanche soir.
Et puis je suis retournée travailler parce que j’étais de garde.
Ce que j'en pense :
C’est un livre agréable à lire autour des thèmes de la vieillesse, de la solitude, de l’amour. L’auteure fait intervenir plusieurs personnages (peut-être un peu trop) dont les histoires finissent par s’imbriquer. C’est bien construit, bien écrit, souvent poétique, drôle et émouvant. J’ai cependant préféré un de ses autres romans « Changer l’eau des fleurs ».
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"Et toujours les forêts" de Sandrine Collette - JC Lattès
Présentation de l'éditeur :
Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.
À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts.Première page :
Les vieilles l'avaient dit, elles qui voyaient tout : une vie qui commençait comme ça, ça ne pouvait rien donner de bon.
Les vieilles ignoraient alors à quel point elles avaient raison, et ce que cette petite existence qui s'était mise à pousser là où on n'en voulait pas connaîtrait de malheur et de désastre. Bien au-delà d'elle-même : ce serait le monde qui chavirerait. Mais cela, personne ne le savait encore.
A cet instant, c'était impossible à deviner.
A cet instant, ce n'était que rumeurs de vieilles femmes, et seuls le lendemain et le surlendemain leur importaient, et le qu'en-dira-t-on, parce que le village bruissait, palpitait, causait sans relâche. Elles, parce qu'elles avaient senti le vent mauvais, elles avaient décidé de fermer leurs oreilles, fermer leur bouche enfin, comme si cela pouvait suffire. Ce n'étaient, au fond, que de très petits soucis, qui ne méritaient pas qu'on en fasse de longs bavardages.
Ce que j'en pense :
C’est un bon roman post apocalyptique. Évidemment on pense à « La route » de McCormack car c’est vraiment une excellente référence pour ce genre de livre. On pense aussi à notre planète qui risque fort de subir ce genre de catastrophe. Mais le livre de Collette a trop de petites incohérences pour arriver à la hauteur de « La route ». L’intrigue bien pensée, le style efficace font que ce livre se lit avec plaisir.
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"Paul à la maison" de Michel Rabagliateli - La Pastèque
Présentation de l'éditeur :
Paul à la maison est le 9e tome de la série. Cette fois-ci, l’action de déroule en 2012, Paul est auteur de bande dessinée à temps plein et lance un nouvel ouvrage au Salon du livre de Montréal. Entretemps, sa fille part travailler en Angleterre, Lucie n’habite plus avec lui et sa mère ne va pas bien…
Extrait :
Ce que j'en pense :
L'auteur, québécois, dresse à travers les aventures de Paul une sorte d'autobiographie. Ce volume est assez sombre et plutôt triste mais non dépourvu d'humour. La BD traite surtout de solitude, de deuil et de dépression avec des dessins en noir et blanc assez réalistes. C'est aussi une excellente façon de rentrer dans l'univers langagier de nos cousins québécois.
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