• La femme de ménage

    "La femme de ménage" de Freida McFadden - J'ai lu

     Présentation de l'éditeur :

    Chaque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l'école et prépare les repas avant d'aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L'occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : Mme Winchester aurait tenté de noyer sa fille quelques années auparavant. Heureusement, le charmant M. Winchester est là pour rendre la situation plus supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l'extérieur, il est peut-être déjà trop tard...

    Première page :

    Prologue

    Si je quitte cette maison, ce sera menottes aux poignets. J’aurais dû m’enfuir quand j’en ai eu l’occasion. À présent, ma chance est passée. Maintenant que les policiers sont dans la maison et qu’ils ont découvert ce qu’il y a en haut, il n’y a plus de retour en arrière possible. Ils sont à environ cinq secondes de me lire mes droits. Je ne sais pas trop pourquoi ils ne l’ont pas encore fait. Peut-être qu’ils espèrent me piéger, que je leur dise quelque chose que je ne devrais pas. Bonne chance, les gars !Le flic aux cheveux noirs parsemés de gris est assis sur le canapé à côté de moi. Il déplace sa carcasse trapue sur le cuir italien caramel brûlé. Je me demande quel genre de canapé il a chez lui. C’est sûr que le sien ne coûte pas autant que celui-ci. Probablement un truc d’une couleur naze, genre orange, couvert de peaux de bête, et plein de petites déchirures au niveau des coutures. Je me demande s’il pense au canapé qui l’attend chez lui et s’il se dit qu’il aimerait en avoir un comme ça

    Ce que j'en pense :

    Au début de ce roman je me suis laissé entrainé par l’ironie plutôt piquante de l’autrice. Après une cinquantaine de pages cette ironie n’a pas suffi pour que je considère ce livre comme un bon thriller. Les personnages sont beaucoup trop caricaturaux, leur psychologie assez sommaire et certaines situations sont peu crédibles. J’ai pensé un moment que ce livre était une parodie de thriller mais malheureusement cela n’en est pas une.

    La femme de ménage

     

     

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  • Le passe-partout

    "Le passe-partout" de Masako Togawa - folio policier

    Présentation de l'éditeur :

    La résidence K, édifice de brique rouge abritant des femmes célibataires, apparaît aux habitants de Tokyo comme une demeure tranquille pour dames respectables. Lorsque le passe-partout qui permet de pénétrer dans les cent cinquante chambres de l'immeuble disparaît de la loge de la gardienne, les locataires retiennent leur souffle. Car la clé n'ouvre pas seulement les portes, elle donne aussi accès aux secrets les plus intimes des résidentes. Certaines d'entre elles ont tout intérêt à brouiller les pistes...

    Première page :

    PROLOGUE 1er avril 1951 : Au carrefour d’Ōtsuka Nakamachi

     

    Ce matin-là, le sol était couvert d’une fine couche de neige, inhabituelle à cette saison.

    Grâce au soleil qui brillait entre les nuages, elle fondit avant midi, et la gaieté du printemps revint.

    À midi pile, malgré le feu rouge, une femme s’élança pour traverser le carrefour d’Ōtsuka. La tête couverte d’une écharpe, rouge elle aussi, elle portait un épais manteau d’hiver et un fuseau de ski noir, alors que les passants commençaient à transpirer sous le soleil vif…

    Elle avait parcouru un tiers de l’avenue lorsque surgit de la direction du temple Gokokuji un petit camion roulant à vive allure, chargé de caisses de clous. Le jeune chauffeur sifflotait, cette neige imprévue lui rappelait les joues rouges des filles de son village. Il appuya sur l’accélérateur pour arriver en haut de la côte. Le feu était vert pour lui, il voulait en profiter. Juste avant le carrefour, il aperçut du coin de l’œil une femme avec une écharpe rouge qui lui rappela encore les joues des filles de sa terre natale.

    Ce que j'en pense :

    Ce livre donne une image originale et un peu sombre de la société japonaise des années 60. J’ai bien aimé la description de la solitude de ces femmes de la résidence K. J’ai même eu de la tendresse pour certaines qui cherchent un autre but dans leur vie, malgré un passé malheureux. Mais à partir des deux tiers du roman l’ennui m’a peu à peu gagné. Le final, qui explique soi disant tous les mystères, arrive de façon très artificielle.

    Le passe-partout

     

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  • Petite sale

    "Petite sale" de Louise Mey - Editions du Masque

    Présentation de l'éditeur :

    La terre est riche. Parfois, elle y pense – la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu’elle, même la boue.
    Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n’aime pas qu’on la regarde – les filles qu’on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne.
    Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus – il crache ou il tonne. Et il possède tout.
    Mais quand sa petite-fille de quatre ans disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d’une valeur inestimable.
    Dans cette vallée de champs de betterave, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l’enquête avec les gendarmes.
    Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits.  Personne ne veut d’ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite.

    Première page :

    Lundi 10 février 1969

    À perte de vue la terre, brun-noir, grasse et humide sous sa croûte de gel gris.

    Riche.

    La terre est riche. Parfois, elle y pense – la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu’elle, même la boue. Les bûcherons qui s’activent dans la cour sont plus riches qu’elle. Giovanni et les autres Italiens qu’on loge dans la baraque du champ est. M. Dubuis, l’instituteur qui l’humiliait, est plus riche qu’elle. Salors, le cafetier avec ses moustaches qui sert le vin à des hommes qui ne devraient pas boire, est plus riche qu’elle. Et Monsieur, bien sûr. Monsieur est plus riche qu’elle. Tout le monde ici est plus riche qu’elle, même la boue. Parfois, elle y pense. Souvent, elle y pense. Tout le temps, elle y pense, et puis elle ravale, elle cache au fond d’elle-même, au milieu d’un dédale de secrets et d’envies, un dédale si serré et si étouffant qu’il n’y a plus qu’un nœud. Un nœud de dépit, un nœud de faim, la faim d’autre chose et d’ailleurs. Mais elle est ici, clouée au sol, les pieds dans la boue, la boue plus riche qu’elle.

    Ce que j'en pense :

    J’avais beaucoup apprécié un de ses précédents livres : « La deuxième femme ». Dès les premières pages je me suis dit que cela allait être dans la même veine. Mais j’ai été terriblement déçu au point que je me demande si c’est vraiment la même personne qui a écrit ces deux livres. L’intrigue est poussive, très lente. C’est difficile de s’attacher aux personnages. On a l’impression d’être complètement passé à côté de cet environnement rural, social et psychologique voulu par l’autrice.

    Petite sale

     

     

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  • Ceux qui méritent de mourir

    "Ceux qui méritent de mourir" de Carlos Salem - Actes Sud

    Présentation de l'éditeur :

    “Mon nom est Personne.” Tels sont les mots retrouvés sur chacune des victimes d’un redoutable tueur en série qui sévit en Espagne. Selon lui, ses proies auraient mérité leur sort, ayant échappé à la justice grâce aux failles du système. Son mode opératoire est particulier : il enveloppe le visage des morts dans du film alimentaire, comme pour effacer leurs traits. Pour arrêter “Personne”, la police se tourne vers Severo Justo, policier et ex-prêtre accablé par un deuil insurmontable, qui a décidé que cette affaire serait sa dernière avant de se suicider. Severo réunit une équipe hétéroclite composée d’une psychiatre schizophrène, d’un hacker octogénaire et d’un légiste qui sait communiquer avec les morts. Mais l’assassin est obsédé par le passé de Justo et l’attire dans ses plans sordides. Le compte à rebours est enclenché, chaque seconde rapprochant l’ancien prêtre de son ultime destinée. Personne n’est à l’abri de personne.

    Première page :

    My tailor is rich, répète Rogelio Calzado, enveloppé dans une serviette éponge de couleur blanche.

    La vapeur flotte dans l’immense salle de bains comme une brume légère. Rogelio se dit, comme chaque fois qu’il a le temps de prendre une longue douche sans être dérangé, que cette salle de bains serait assez grande pour faire un foot à cinq, comme quand il était gosse, là-bas, à Oviedo.

    En réalité, quand il était gosse, il n’avait pas le temps de jouer au foot car il fallait travailler. De toute façon, aucune équipe ne le choisissait jamais, parce qu’il était tout petit et pas foutu de taper dans le ballon.

    “T’es né avec deux pieds gauches, microbe”, se moquaient les autres enfants, à commencer par ce con de Miranda, avec sa carrure qui faisait soupirer les gamines  du quartier, les mêmes qui n’accordaient pas un regard à Rogelio.

    Comme toujours quand ces souvenirs refont surface, Rogelio passe en revue la vie de ces petits péteux. Aucun d’eux n’a accompli quoi que ce soit. Miranda comme les autres. Il a fini par descendre à la mine et pointe au chômage depuis plus de dix ans.

    Rogelio le sait parce qu’il possède des dossiers sur tous ces “copains” d’enfance qui l’ont si souvent tenu à l’écart de leurs jeux.

    Celui qui a le mieux réussi dirige une agence bancaire dans le bled le plus paumé des Asturies. Une agence de la banque dont Rogelio est le président et l’actionnaire majoritaire.

    Courir autant après le ballon pour arriver nulle part.

    Ce que j'en pense :

    Excellent polar. Ce livre est moins déjanté que ces précédents. Les personnages sont crédibles, même si on trouve des originaux, comme l’octogénaire ou le légiste. Le récit nous tient en haleine et il y a aussi une réflexion assez profonde sur la justice,  la vengeance et aussi sur la spiritualité (le héro est un ancien prêtre). Il va falloir être patient pour lire le prochain livre de l’auteur car il lui faut du temps pour peaufiner ses créations (tant mieux !)

    Ceux qui méritent de mourir

     

     

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  • La dernière affaire de Johnny Bourbon

    "La dernière affaire de Johnny Bourbon" de Carlos Salem - Actes Sud

    Présentation de l'éditeur :

    D’humeur chagrine à l’aube de son cinquantième anniversaire, le détective Arregui reprend du service pour les besoins d’une double enquête : élucider les circonstances de la mort d’un entrepreneur véreux et retrouver le chaton d’une fille aux cheveux verts et au nom de fleur.

    Il pourra compter sur son acolyte Juan Carlos de Bourbon – alias Johnny Bourbon de Scotland Yard –, roi (émérite) d’Espagne, qui après avoir cédé le trône à son fils se meurt d’ennui sous les ors de son palais de la Zarzuela. Aussi facétieux et inconséquent que lors de leur première collaboration dans «Je reste roi d’Espagne», l’ex-monarque, n’aspire qu’à faire oublier une certaine partie de chasse au Botswana.

    L’extravagant tandem s’embarque alors dans les péripéties les plus loufoques, comme démanteler un réseau pédophile orchestré par une ONG de protection de l’enfance.

    S’il est toujours en guerre contre le monde entier et surtout contre lui-même, et qu’il a toujours la mandale facile ainsi qu’une étonnante propension à ne bien réfléchir que dans les sex-shops, le Txema Arregui de ce roman s’enrichit d’une teinte élégiaque qui sied à merveille à la tonalité parodique qui a fait le succès de Carlos Salem.

    Première page :

    J’arrive toujours trop tôt ou trop tard aux endroits où personne ne m’attend. Je me refuse à consulter la montre en plastique que je porte au poignet pour savoir l’heure qu’il est.

    Ce serait faire insulte à la placidité des chats, qui règnent sur le cimetière et qui savent que le temps, comme dit toujours un presque ami à moi, c’est une autre histoire.

    En tout cas, le soleil, qui a quelque chose d’un chat couché là-haut, me dit qu’il est midi.

    L’heure sans ombre.

    Le moment où Peter Pan se repose et où le capitaine Crochet rêve qu’il se fabrique des bottes en peau de crocodile pour piétiner ses peurs.

    Le midi a quelque chose d’une frontière.

    Que l’on regarde devant ou derrière soi, il n’y a aucune différence.

    Pourtant, il y a toujours des différences.

    Je suis désorienté mais bien vivant.

    Toi, tu es morte.

    Ce que j'en pense :

    C’est un livre original, très drôle, qui m’a procuré beaucoup de plaisir à la lecture. Évidemment l’histoire est assez invraisemblable mais le fond pourrait bien avoir un peu de vérité. Les personnages, même s’ils sont un peu « foutraques », sont très attachants. C’est le deuxième livre que je lis de cet auteur mais je suis certain que j’en lirai d’autres.

    La dernière affaire de Johnny Bourbon

     

     

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  • Kasso

    "Kasso" de Jacky Schwartzmann - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Après des années d’absence, Jacky Toudic est de retour à Besançon pour s’occuper de sa mère malade d’Alzheimer. Les vieux souvenirs et copains resurgissent. Les vieux travers aussi. En effet, Jacky ne gagne pas sa vie comme les honnêtes gens. Son métier : faire Mathieu Kassovitz. Car Jacky est son sosie parfait, et vu que Jacky est escroc, ça fait un bon combo. Depuis des années, se faisant passer pour l’acteur, il monte des arnaques très lucratives.
    Ce retour au bercail pourrait être l’occasion de se mettre au vert, mais c’est compter sans sa rencontre avec la volcanique Zoé, avocate aux dents longues, qui en a décidé autrement.

    Première page :

    Maman n'est pas morte. Ce serait mieux pour tout le monde, à commencer par elle. Cela m'arrangerait, aussi. Après deux mois à Toulouse, en déplacement professionnel, je viens à peine de réintégrer mon univers : la place de Lenche, dans le Panier. J'aime Marseille parce que les gens d'ici se foutent de tout. Et, passant le plus clair de mon temps en vadrouille, c'est ce à quoi j'aspire, quand je rentre. Qu'on se foute de moi, de ce que je peux faire, dire ou penser. Évoluer à Marseille est d'une simplicité déconcertante. Il suffit d'être capable d'aligner deux ou trois remarques sur l’OM, les veilles de match. Les lendemains, surtout. Au comptoir d'un bar, dans la file du tabac, dans le métro, enfin dans tous ces lieux où une conversation peut jaillir entre des inconnus, les performances des Phocéens sont omniprésentes. La grande question étant : est-ce que cette année on va pouvoir niquer Lyon ?

    Il faut aussi être capable d'affirmer des choses avec l'aplomb d'un spécialiste, et ce quel que soit le sujet…

    Ce que j'en pense :

    Dans la même veine que les autres livres de l’auteur : humour noir souvent désopilant, histoire plutôt amorale, personnages originaux mais bien campés, critique assez juste des travers de notre société…C’est un bon livre avec d’excellents passages. Je le trouve quand même un peu au dessous de ses autres livres comme « Shit » ou « Mauvais coûts ».

    Kasso

     

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  • Joueuse

    "Joueuse" de Benoit Philippon - Le Livre de Poche

    Présentation de l'éditeur :

    Maxine est une de ces femmes à qui rien ne résiste. Elle tombe sous le charme de Zack, joueur de poker professionnel comme elle, mais elle n’en montre rien. Qui maîtrise à la perfection l’art de la manipulation ne dévoile jamais son jeu.
    Maxine propose à Zack une alliance contre un concurrent redoutable. Piège ou vengeance... Zack n’en sait rien. Mais comment résister à la tentation du jeu ? Maxine est une tornade qui défie le monde si masculin des joueurs de poker. Elle est bien décidée à régler ses comptes, coûte que coûte.

    Joueuse est une partie de poker virtuose où chacun mise sa vie. Un nouveau livre jubilatoire, teigneux, drôle et renversant de Benoît Philippon, qui décidément aime les héroïnes qui n’ont pas froid aux yeux.

    Première page :

    Le père ne voulait pas que son fils trime comme un con. Faire les trois-huit, compter les mois avant la retraite, compter les semaines avant les vacances, compter les heures avant la fin de la journée. «Tant qu'à compter, compte les cartes», il lui disait. Tout ce qui se joue avec de l'argent au bout, son père l'a enseigné à Zack quand il était gamin. Dès que ça nécessitait réflexe, stratégie, veine, arnaque, il lui expliquait les rouages. Son vieux lui a tout appris, de l'appât du gain à la méfiance de l'adversaire. Il lui rabâchait que la société est fondée sur le mensonge : «L'État t'arnaque, les impôts te volent, ton patron te ment, ta femme te trompe, y a pas de raison de rentrer dans le rang. T'es pas un mouton. Sauf si t'as un penchant pour les abattoirs. Tu veux finir à l'abattoir, toi ?»

    «Non», répondait le petit Zack décontenancé par la logorrhée paternelle.

    «Le système, t'es forcé d'y participer, que tu le veuilles ou non. Par contre, y a des moyens de tirer ton épingle du jeu et d'en sortir gagnant. Faut pas hésiter à la jouer tordue. Eux se privent pas, toi non plus. On appelle ça la manipulation. Faut bien connaître les règles, pour mieux les contourner. Tout est question de mensonge. Tu leur fais croire que t'es un agneau, un p'tit bestiau naïf et inoffensif, et dès qu'ils baissent la garde c’est toi qui les plantes.

    Ce que j'en pense :

    C’est du très bon Philippon et on n’est pas obligé d’aimer le poker pour apprécier ce roman. C’est très bien écrit avec ce qu’il faut d’humour (parfois acerbe et sarcastique) et l’histoire nous tient en haleine. Les personnages, comme souvent dans ses romans, sont plutôt « cabossés » mais ils savent se défendre et se rendre sympathiques.

    Joueuse

     

     

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  • Papi Mariole

    "Papi Mariole" de Benoit Philippon - Albin Michel

    Présentation de l'éditeur :

    « Bon sang de bon soir, mais qu’est-ce que je fous là ? »

    À l’entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Échappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d’une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle.

    Mathilde, elle, se bourre d’anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d’en finir… à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l’aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or.

    Première page :

    Mathilde marche sur le bord de l'autoroute, les fringues à moitié arrachées, les larmes qui coulent, bien qu'elle ne pleure pas, sonnée. Elle déambule sur la bande d'arrêt d'urgence, lèvre fendue. Elle n'arrive pas à reprendre une respiration régulière. Pieds nus sur le bitume, deux ongles d'orteil cassés, elle oscille entre tachycardie et apoplexie. Depuis combien de temps ? Elle ne sait plus- Les voitures qui passent à cent trente sans ralentir ne la font pas sursauter. Ses sens semblent anesthésiés.

    Un routier l'arrose des graves de son klaxon sans plus d'effets. Le conducteur du bahut n'est pas alarmé par la présence de Cette demoiselle débraillée sur le bas-côté d'une voie rapide. À cette heure indue, confondre avec une prostituée des aires de repos est un raccourci vite emprunté par le chauffeur fatigué, trop pressurisé par des horaires de livraison impossibles à honorer. Il salue le professionnalisme de cette fille. « Ce qu'il faut pas faire pour gagner sa croûte », se dit cet autre travailleur de la route, en voyant la silhouette disparaître dans son rétroviseur.

    Ce que j'en pense :

    On reconnaît bien l’écriture de l’auteur, cette façon d’évoquer des sujets graves (ici, la maladie, le viol) avec humour, souvent grinçant. Bien sûr il ne faut pas trop chercher la vraisemblance dans ses romans mais se laisser aller à des aventures plutôt rocambolesques. Mais ce livre, contrairement par exemple à « Cabossé » ou « Petiote »,  ne m’a pas complètement »emballé ». Je suis resté un peu sur le bord, avec parfois quelques bonnes émotions mais avec une certaine déception en fin de lecture.

    Papi Mariole

     

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  • Malheur aux vaincus

    "Malheur aux vaincus" de Gwenaël Bulteau - La manufacture de livres

    Présentation de l'éditeur :

    Sur les hauteurs d’Alger la blanche, la demeure de la famille Wandell vient d’être le théâtre d’un massacre. Six meurtres : maîtres et domestiques ont été assassinés. Tout porte à croire que deux forçats détachés du bagne et travaillant là auraient cherché ainsi un moyen de s’évader. Le lieutenant Julien Koestler, chargé de l’affaire, entreprend de partir à leur recherche à travers la foule grouillante d’Alger. Mais l’enquêteur doit naviguer dans une ville qui, en écho à l’affaire Dreyfus, tremble sous la pression d’un antisémitisme divisant la population des colons français. Sans compter cette série de vols dont sont victimes les employés de plusieurs banques pendant leur service. Et ne faut-il pas aussi essayer d’en savoir plus sur cette effroyable expédition coloniale en Afrique Noire qui impliqua la famille Wandell, quelques mois auparavant…

    Première page :

    L'enchaînement des événements est prévisible. René Josse entend le même discours depuis l'enfance. La morale, rien que la morale, obéir, reconnaître ses torts, s'amender, rentrer dans le rang. Les instituteurs se doutent qu'il finira mal, le fils Josse, avec ses conneries de petit vaurien, allant des chapardages de matériel agricole aux insolences envers les anciens combattants, comme si le monde et ses règles constituaient un affront à son existence. Les taloches des gendarmes ne sont rien en comparaison des corrections du père qui lui enfonce sa vérité dans le crâne à coups de poing et d'insultes cuisantes. À la mort du vieux, René ne verse pas une larme.

    Depuis l'âge de douze ans, il gagne son pain en travaillant à la mine. Le dimanche, au bistrot, les conversations des adultes portent toujours sur le même sujet, les salaires de misère, le manque d'argent. Ce n'est pas une vie, mais un carcan insupportable de privations et d'humiliations quotidiennes. Sa mère le tanne pour qu'il mette de côté.

    Ce que j'en pense :

    Encore un bon polar historique écrit par Gwenaël Bulteau, avec des thèmes qui restent toujours d’actualité, comme le racisme ou l’intolérance. Il nous fait découvrir également quelques évènements lors de la colonisation de l’Afrique, dont la France ne doit pas être fière. C’est très bien documenté et les personnages, surtout les jeunes et les enfants,  sont bien présents dans cette Algérie mise au pas.

    Malheur aux vaincus

     

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  • Mauvais coûts

    "Mauvais coûts" de Jacky Schwartzmann - Points policier

    Présentation de l'éditeur :

    Gaby Aspinall n’attend plus grand-chose de la vie. C’est un salaud. Acheteur dans une multinationale, à l’amoralité crasse, il y est comme un poisson dans l’eau. Il déteste, en vrac, les syndicats, Nespresso, Souchon, le rugby, ce sport de gros cons... Seuls les cinq à sept bâclés et les cuites au Get27 trouvent vaguement grâce à ses yeux. Alors si le passé s’invite dans sa petite vie bien réglée…

    Première page :

    X Works

    Je suis un bâtard. Ma mère est toujours allée voir ailleurs si l’herbe des pubis était plus verte. Elle était un peu paysagiste et Papa a vite constaté que lui et moi on se ressemblait à peu près autant que Gaston Defferre et Alain Delon. Il a viré maman et elle n’a pas jugé bon de m’emmener dans ses valises. Parce que dans les années soixante-dix la garde des enfants, c’était pas comme maintenant. On fumait dans le métro, on se rasait pas la chatte, on s’habillait en orange : on faisait tout à la zob. J’avais trois ans, je ne l’ai jamais revue. Quand plus tard j’ai demandé à Papa comment elle était, il m’a répondu qu’elle buvait plus que Gainsbourg et qu’elle était le sosie de Paul Préboist. J’ai donc grandi avec Papa et j’ai appris un peu par hasard que, lui aussi, c’était un bâtard. C’était Bâtard Ier. Ma grand-mère avait couché avec un fils Chapuis. C’étaient des petits commerçants qui avaient pignon sur rue et pour ces gens, la Francine, elle était pas assez bien. Leur rejeton l’a engrossée et il était certainement vaguement amoureux mais lorsqu’il s’est agi de se marier la sentence est tombée : « Tu plaisantes j’espère ! »

    Ce que j'en pense :

    Très belle satire du monde des affaires avec beaucoup de cynisme, d’humour « vache », de vocabulaire qui va sans doute beaucoup choquer dans les chaumières. Ce personnage de Gaby pourra paraître assez infect, misogyne, énervant, pas très catholique et souvent amoral. Mais cette lecture m’a bien fait rire, au moins autant que son dernier roman « Shit ».

    Mauvais coûts

     

     

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