• Dogrun

    "Dogrun" de Arthur Nersesian - La Croisée

    Présentation de l'éditeur :

    Quand Mary revient un soir dans son appartement de l’East Village, elle n’est pas surprise de trouver Primo, son nouveau petit ami, avachi devant la télé . Mais lorsqu’elle comprend qu’il est mort, une tout autre histoire débute. Avec le chien de Primo sur les bras, elle va tenter de retrouver les proches du défunt, et alors qu’elle parcourt les rues de New York, ses rencontres étonnantes lèvent le voile sur celui qu’elle connaissait bien mal.
    Mary, avec sa meilleure amie Zoe, ses petits boulots, son groupe de punk très amateur et une galerie de copains peu recommandables, va aussi en apprendre beaucoup sur elle-même.
    Dogrun est le second roman d’Arthur Nersesian, écrit après le grand succès de Fuck Up. Dans cette nouvelle odyssée urbaine déjantée, Nersesian poursuit son hommage aux vrais new-yorkais avec un humour inimitable, porté cette fois par une héroïne féroce à contre-pied des clichés.

    Première page :

    Quoi de plus pénible que de rentrer chez soi après une longue journée d’intérim et de retrouver son mec chômeur scotché devant la télé, dans le genre d’immobilité qui laisse penser qu’il a passé toute la journée ainsi ?

    Le regard anesthésié de Primo était fixé sur le poste, qui braillait d’étranges sons nerveux par-dessus des images qui défilaient à deux mille à l’heure. Ses douces lèvres étaient closes et détendues. Numb, son chien stupide, avait fourré son museau étroit sous la petite main osseuse de Primo et balançait sa tête en forme de cloche d’avant en arrière. Tout à son ataraxie, Primo caressait distraitement le canidé en perte de poils perpétuelle.

    Seul le regard du chien – un croisement de tous les clébards en chaleur à avoir un jour foulé le sol du dogrun, le parc à chiens du quartier – s’est posé sur moi quand j’ai pénétré son territoire. J’ai résisté à l’envie toujours plus pressante de dire un truc méchant. J’ai demandé à Mister Cool s’il voulait des spaghettis.

    « Oui », a-t-il lâché. Notre taudis d’East Village – bâti comme tant d’autres au début du XIXe siècle pour absorber le grand flot de migrants – comprenait une salle de bains et une cuisine qui séparaient un petit salon d’une chambre et d’une pièce encore plus minuscules. Notre lit, un vieux matelas une place et demie, servait en outre de canapé à Primo au cours des heures qu’il passait à zoner devant la télé.

    Ce que j'en pense :

    Roman merveilleusement écrit et plein d’humour. Il y a de nombreuses références au monde de New York underground et en particulier à East Village, cela pourrait un peu nous perdre… mais on se laisse entraîner dans ces lieux sans aucun problème. Mary, la narratrice, est un personnage très attachant, avec ses ambiguïtés, sa force et, surtout, son auto dérision.

     

     

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