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"Le gardien invisible" de Dolores Redondo - folio policier
Présentation de l'éditeur :
Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d'une jeune fille est retrouvé, les poils d'un animal éparpillés dessus. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme... L'inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d'investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, meurtres en série et blessures d'enfance.
Première page :
Ainhoa Elizasu fut la deuxième victime de celui que la presse n'avait pas encore surnommé le basajaun1. Cela vint un peu plus tard, au moment où le bruit courut qu'on avait retrouvé à proximité des cadavres des poils d'animaux, des lambeaux de peau et des empreintes qui n'étaient peut-être pas humaines, le tout accompagné d'une sorte de cérémonie funèbre de purification. Une force maligne, tellurique et ancestrale semblait avoir marqué les corps de ces jeunes filles - presque encore des enfants - aux vêtements déchirés, à la toison pubienne rasée et aux mains disposées dans une attitude virginale.
Quand on l'appelait au petit matin pour se rendre sur une scène de crime, l'inspectrice Amaia Salazar observait toujours le même rituel : elle éteignait le réveil pour ne pas déranger James, entassait ses vêtements et son téléphone et descendait très lentement l'escalier jusqu'à la cuisine….
Ce que j'en pense :
Beaucoup de belles critiques pour ce premier roman qui fait partie d’une trilogie. On parle même d’une Fred Vargas basque ! C’est vrai que tout se passe dans une petite partie du pays basque espagnol, qu’il y a des légendes locales et un peu de fantastique. Mais c’est très décevant car on croit à peine aux personnages tellement ils sont catalogués et figés en bons ou méchants. Leurs relations familiales, professionnelles ou amoureuses manquent de complexité. Au final, c’est un livre qui parait très long au bout d’une centaine de pages (et il y en a 519 !).
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"Les étincelles" de Julien Sandrel - Le livre de poche
Présentation de l'éditeur :
La jeune Phoenix, vingt-trois ans, a le goût de la provocation, des rêves bien enfouis, et une faille terrible : il y a trois ans, son père, un scientifique, s’est tué dans un accident de voiture en allant rejoindre une autre femme que sa mère. Depuis, Phoenix le déteste. À cause de lui, elle a abandonné études et passions et enchaîne les petits boulots. Mais un jour, dans un carton qui dort à la cave, elle découvre la preuve que son père se sentait en danger. Ainsi qu’un appel à l’aide énigmatique, écrit dans une langue étrangère. Et si elle s’était trompée ? Et si… la mort de son père n’avait pas été un accident ?
Aidée de son jeune frère, un surdoué à l’humour bien ancré, Phoenix se lance à la recherche de la vérité. Mais que pourront-ils, tout seuls, face à un mensonge qui empoisonne le monde ?Première page :
La lumière est tellement forte. Charlie a tellement chaud. Le paysage en devient presque flou. Ou bien est-ce la vitesse de la voiture qui brouille ses sens ?
C’est étrange, cette sensation qui l’envahit, au moment où le véhicule quitte la route. La terreur sourde se mêle à une forme de beauté. Oui, c’est cela, il y a quelque chose d’infiniment gracieux dans ce temps suspendu, ces secondes de chute.
Sept, six, cinq.
La voiture pique du nez.
Dans quelques instants, ce sera le choc. Charlie le sait.
Ses muscles se crispent.
L’ensemble de son corps se tend.
Il n’avait pas imaginé que sa vie finirait ici.
Quatre, trois.
Charlie pense à sa femme, à ses enfants, à sa mère aussi. Il voudrait leur dire qu’il les aime. Leur donner la force d’avancer sans lui.
Mon Dieu, c’est tellement injuste.
Charlie se met à pleurer. De peur. De rage. De tristesse.
Ce que j'en pense :
C’est une belle histoire, de David contre Goliath, une histoire qui pourrait ressembler à des affaires d’empoisonnement d’une société comme Monsanto. C’est gentil, ça se lit facilement et de temps en temps on a besoin de mouchoirs ! Malheureusement toute cette histoire n’est pas très crédible, l’intrigue est prévisible et les personnages sont un peu trop « parfaits ».
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"De cendres et de larmes" de Sophie Loubière - fleuve noir
Présentation de l'éditeur :
Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L'âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture. Au cœur de ce fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourds, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l'ampleur.Première page :
La vie lui avait appris cela. Quand il désirait trop fort quelque chose, il était certain de ne pas l’obtenir. Pourtant, l’espace d’un instant, il avait cru y parvenir : la fille appréciait sa compagnie et pouvait se révéler sensible à ses sentiments. Avec bravoure, il s’était risqué à lui ouvrir son cœur. Sa réponse au-delà du mépris avait le mérite d’être claire.
Exister dans le regard des autres sans être vu, condamné au porte-à-faux.
D’une main, il s’appuya au mur de l’escalier avant de monter les marches. À quoi se réduisait sa vie ? Aux ingratitudes de l’adolescence et ses promesses amères, à une famille fracturée par des paroles que l’on ne retient plus, à l’insupportable inertie de chaque heure passée à écouter les discours ineptes de ses professeurs, à sentir son propre corps devenir pesant et inutile au point de lui répugner, au regard froid de son père. En âme et conscience, l’esprit bombardé de raisonnements qui tourbillonnaient dans son crâne comme des billes, il lui semblait que demain se décidait maintenant.
Sa chambre l’attendait, solitaire, tapissée d’un papier peint gris-bleu jusqu’à la poutre du plafond. Le radiateur sous la fenêtre le salua d’un gargouillement. Au-dessus de lui pendait le vestige d’un luminaire dont il avait un jour cassé la sphère d’un coup de tête – il s’amusait à sauter sur le lit.
Ce que j'en pense :
Sophie Loubière est douée pour changer d’univers à chacun de ses livres, et c’est toujours bien réussi. Cette fois-ci elle nous amène dans un cimetière, sans pour cela en faire une sorte de conte gothique. Elle fait de la maison du gardien un véritable personnage, mais ce n’est pas au détriment des personnages réels, qui ont tous leur part de souffrance, de mystère, d’originalité, d’étrangeté…L’intrigue, avec des chapitres assez courts, est très bien conduite, sans esbroufe comme dans certains polars « modernes ». Un très bon roman noir, un des meilleures de l’autrice.
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"Vers le soleil" de Julien Sandrel - Calmann Lévy
Présentation de l'éditeur :
14 août 2018. Tess part vers la Toscane, où elle doit rejoindre pour les vacances sa fille Sienna et l’oncle de celle-ci, Sacha. Mais alors qu’elle fait étape chez sa meilleure amie à Gênes, un effroyable grondement ébranle la maison, et tout s’écroule au-dessus d’elle. Une longue portion du pont de Gênes vient de s’effondrer, enfouissant toute la zone. Tess est portée disparue.
Lorsque Sacha apprend la catastrophe, c’est tout leur univers commun qui vole en éclats. Tous leurs mensonges aussi. Car Sacha n’est pas vraiment l’oncle de cette petite fille de neuf ans : il est un acteur, engagé pour jouer ce rôle particulier quelques jours par mois, depuis trois ans. Un rôle qu’il n’a même plus l’impression de jouer tant il s’est attaché à Sienna et à sa mère. Alors que de dangereux secrets refont surface, Sacha sait qu’il n’a que quelques heures pour décider ce qu’il veut faire si Tess ne sort pas vivante des décombres : perdre pour toujours cette enfant avec laquelle il n’a aucun lien légal… ou écouter son coeur et s’enfuir avec elle pour de bon ?
En attendant, il décide de cacher la vérité à la petite fille, et de la protéger coûte que coûte..Première page :
Je m’appelle Sacha.
J’ai trente ans, j’habite à Paris, je suis comédien, et c’est en référence à Guitry que ma mère m’a nommé ainsi. Voilà pour ma biographie légèrement enjolivée, la version curriculum vitae.
Dans la vraie vie, j’habite une chambre de bonne Porte de La Chapelle, mon prénom résulte de l’adoration de feu ma génitrice pour Sacha Distel, j’essaie d’être acteur mais finis le plus souvent figurant.
Alors puisqu’il faut bien manger et que je ne suis pas allé très loin dans les études, j’exerce tout un tas d’activités : dès lors qu’on ne me demande pas de tuer quelqu’un, je suis assez peu regardant. J’ai été, en vrac, et dans le désordre : baby-sitter, jardinier, guide touristique improvisé pour touristes chinois, serveur, livreur, distributeur de prospectus, promeneur de chiens, participant à des sondages rémunérés (jusqu’à ce que les instituts s’en aperçoivent), homme de ménage, téléconseiller.
Ce que j'en pense :
Voilà un roman agréable, plein d’émotion, avec des personnages attachants… un livre qui « fait du bien » même si parfois on y croit moyennement ! Bien sûr, on pourrait dire que ça déborde de « bons sentiments » mais il y a aussi beaucoup de "vrais sentiments" : de la bienveillance chez Sacha, de l’innocence et de l’espièglerie (chez la fille), et l’Italie (la Toscane) est formidablement présente avec de beaux personnages de femme.
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"La vallée" de Bernard Minier - Pocket
Présentation de l'éditeur :
" Je crois que quelqu'un est en train d'agir comme s'il se prenait pour Dieu... "
Un appel au secours au milieu de la nuit.
Une vallée coupée du monde.
Une abbaye pleine de secrets.
Une forêt mystérieuse.
Une série de meurtres épouvantables.
Une population terrifiée qui veut se faire justice.
Un corbeau qui accuse.
Une communauté au bord du chaos.
Une nouvelle enquête de Martin ServazPremière page :
— POURQUOI... VOUS... FAITES... ça ?
Il leva les yeux, fixa la silhouette immobile. Mais peut-être s agissait-il d'une hallucination? En montagne, les hallucinations sont fréquentes. Il suffisait d'une fièvre, d'une déshydratation, d'un œdème cérébral de haute altitude... ou d'une hypothermie: il grelottait.
Les alpinistes et les randonneurs évoquaient souvent la vision d'un personnage imaginaire, qui les avait un temps accompagnés. Comme celui qu'il avait devant les yeux. Mais le seau d'eau glacée qu'il reçut en pleine face n'avait rien d'un délire
Le froid lui coupa le souffle. Son pouls et sa respiration s'accélérèrent. Il savait ce que c'était: tant qu’il frissonnait, tout allait bien, symptômes classiques d'une hypothermie légère.
En même temps, son corps devait être en train de mettre en place son mécanisme de défense: vasoconstriction, c'est-à-dire resserrement des vaisseaux sanguins au niveau des extrémités - pour préserver les organes vitaux en redirigeant le sang vers le cœur et les poumons.
Ce que j'en pense :
J’ai arrêté la lecture à la page 146. Toutes les 3 ou 4 pages on trouve des références aux autres livres de l’auteur. Le style, l’histoire, les personnages, les réflexions pseudo philosophiques … tout m’a paru vide, formel, sans épaisseur.
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"Tout le bleu du ciel" de Mélissa Da Costa - Le livre de poche
Présentation de l'éditeur :
Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile.Première page :
Petitesannonces.fr
Sujet : recherche compagnon(ne) de voyage pour ultime escapade
Auteur : emile26
Date : 29 juin 01 : 02
Message :Jeune homme de 26 ans, condamné par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) d’aventure pour partager avec moi ce dernier périple.
Itinéraire à valider ensemble. Alpes, Hautes-Alpes, Pyrénées? Voyage en camping-car avec passages en randonnées (sac à dos et tente à porter). Condition physique convenable à avoir.
Départ : dès que possible. Durée du voyage : 2 ans maximum (selon estimation des médecins). Possibilité d’écourter.
Profil de mon/ma compagnon(ne) de voyage :Pas de compétences médicales particulières à avoir : je ne reçois aucun soin ou traitement et je dispose de toutes mes capacités physiques.
Bon mental (je risque de subir des pertes de mémoire de plus en plus importantes). Goût pour la nature.
Ne pas être effrayé(e) par des conditions de vie quelque peu rustres.
Ce que j'en pense :
Le sujet est intéressant mais laisse penser qu’il faudra sa boite de mouchoirs à portée de main. L’histoire est bien construite et les personnages assez attachants (surtout « l’accompagnatrice » Joanne). Il y a cependant des longueurs et des redites. Le côté « développement personnel » avec ses « belles citations » est lassant. Mais, au final, on obtient un moment de lecture assez agréable.
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"Kérosène" de Adeline Dieudonné - L'iconoclaste
Présentation de l'éditeur :
Une station-service le long de l'autoroute, une nuit d'été. Sous la lumière crue des néons, dans les odeurs d'essence et d'asphalte, quelques tables en plastique jaune délavé.
23h12. Ils sont quinze à se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planqué à l'arrière d'un gros Hummer noir. Une minute encore, et tout bascule...
Adeline Dieudonné se joue des codes avec une irrésistible audace. Kerozene est drôle comme une comédie, tendu comme un thriller, mordant comme le réel.Première page :
23 h 12. Une station-service le long de l'autoroute, une nuit d'été. Si on compte le cheval mais qu'on exclut le cadavre, quatorze personnes sont présentes à cette heure précise.
Quelqu'un crie : « Madame ! » Une vieille enjambe le garde-fou et murmure pour elle-même : « Désolée, chaton. » La femme qui a crié s'appelle Julianne. Alertés, les autres lèvent la tête. Alika, assise sur un banc juste à côté d'elle. Victoire, une jeune femme au crâne rasé en train de faire le plein d'un petit SUV. Short court, jambes longues, combat shoes. Plus loin, sur le parking, Joseph, l'air d'un bon gars, grand, les épaules voûtées dans une chemise trempée de sueur….
Ce que j'en pense :
Pas facile de réussir un second roman quand le premier était excellent et a eu beaucoup de succès. Jusqu’au premier tiers du livre on retrouve l’humour parfois cruel, l’originalité du récit, la satire sociétal… qui étaient bien présents dans « La vraie vie ». Mais au fil du récit on perd le lien censé exister entre les portraits et aventures de tous les personnages. Cela devient un livre de nouvelles assez inégales, la meilleure restant celle avec le cheval.
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"Trois" de Valérie Perrin - Albin Michel
Présentation de l'éditeur :
« Je m’appelle Virginie. Aujourd’hui, de Nina, Adrien et Étienne, seul Adrien me parle encore. Nina me méprise. Quant à Étienne, c’est moi qui ne veux plus de lui. Pourtant, ils me fascinent depuis l’enfance. Je ne me suis jamais attachée qu’à ces trois-là. »
Adrien, Étienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer.
Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ?
Première page :
4 décembre 2017
Ce matin, Nina m'a regardée sans me voir. Son regard a glissé comme les gouttes de pluie sur mon imperméable, juste avant qu'elle ne disparaisse dans un chenil.
Il pleuvait comme vache qui pisse.
J'ai entraperçu sa pâleur et ses cheveux noirs sous la capuche de son ciré. Elle portait des bottes en caoutchouc trop grandes et avait un long tuyau d'arrosage à la main. De la voir, ça m'a fait comme une décharge électrique dans le ventre, cinq cent mille volts au has mot.
J'ai déposé trente kilos de croquettes. Je fais ça chaque mois mais je n'entre jamais dans le refuge. J'entends les chiens mais je ne les vois pas. Sauf quand un des promeneurs passe devant moi.
Les sacs alignés les uns à côté des autres devant le portail de l'entrée. Un employé, toujours le même, un grand gars mal rasé, m'aide à porter mes lots de consolation jusque sous les inscriptions ABANDONNER TUE et PRIÈRE DE BIEN REFERMER IA PORTE DERRIÈRE VOUS.
Chaque année, au moment de Noël et juste avant les vacances d'été, mais jamais le même jour, je glisse de l'argent liquide dans la boite aux lettres du refuge…
Ce que j'en pense :
J’ai lu et vraiment apprécié ses deux précédents livres : Les oubliés du dimanche et Changer l’eau des fleurs. J’ai donc acheté ce livre sans aucune hésitation. Maintenant que je viens de le refermer mon sentiment est mitigé. J’ai été captivé jusqu’à la moitié du roman et puis j’ai ressenti une certaine lenteur, des redites, j’ai trouvé que l’intrigue était un peu « biscornue » et que certains personnages ne m’accrochaient plus (sauf Nina, qui est une belle réussite). Peut-être que l’auteure a voulu en mettre trop dans son livre. Ce roman n'est donc pas un coup de coeur mais c'est un bon livre.
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"Combats et métamorphose d'une femme" de Édouard Louis - Seuil
Présentation de l'éditeur :
Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l’écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s’est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l’histoire de cette métamorphose.
Première page :
Tout a commencé par une photo. Je ne savais pas que cette image existait et que je la possédais – qui me l’a donnée, et quand ?
La photo était prise par elle l’année de ses vingt ans. J’imagine qu’elle avait dû tenir l’appareil à l’envers pour saisir son propre visage dans l’objectif. C’était une époque où les téléphones portables n’existaient pas et où se photographier soi-même n’était pas une chose évidente.
Elle penchait la tête sur le côté et elle souriait légèrement, ses cheveux peignés et plaqués sur son front, impeccables, ses cheveux blonds autour de ses yeux verts.
C’était comme si elle cherchait à séduire.
Ce que j'en pense :
Voilà un auteur qui concentre beaucoup de critiques assez négatives. On lui reproche surtout d'être un "sous produit marketing", de profiter de "l'air du temps" et de rester dans un univers familial. Même si tout ceci peut avoir une toute petite part de vérité j'ai trouvé ce livre excellent... et tant pis pour les bourgeois (et "petits bourgeois") qui ont encore un certain "mépris de classe" pour des gens comme l'auteur et sa famille.
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"Mousson froide" de Dominique Sylvain - Robert Laffont
Présentation de l'éditeur :
Séoul, 1997. Un gangster accomplit une vengeance sanglante.
Montréal, 2022. Mark, un flic d'origine coréenne, Jade et Jindo, son labrador à l'odorat affûté, spécialisé dans la détection de mémoires électroniques, enquêtent sur un réseau pédopornographique.
Alors que les premiers coupables de cette sombre affaire tombent, un mystérieux tueur ensanglante l'hiver montréalais. L'homme, insaisissable, redoutable, a croupi plus de deux décennies dans une prison coréenne. À peine libéré, il monte dans un avion, destination le Québec, déterminé à prendre la revanche qu'il fomente depuis des années.
Dans la ville enneigée, l'assassin poursuit son passé...Première page :
Prologue
Le jour mordillait les rideaux de sa chambre, l’averse venait de le réveiller. Elle s’énervait sur les tuiles du toit. Le garçon imaginait ses gouttes aussi épaisses que des billes.
La pluie était son alliée. Non contente de laver les poussières du quartier, elle s’occupait aussi des mauvais souvenirs, ces mots lames de couteau qui avaient trop souvent traversé les murs de sa maison. Depuis hier, les cris s’étaient tus. Le garçon aimait penser que le dernier typhon avait capturé son père et le garderait prisonnier.
Ne reviens pas.
Cette fois, maman, pleine d’assurance, avait lancé au père qu’elle ne voulait plus qu’il mette les pieds à la maison. Il lui avait répondu que cette maison, c’était lui qui l’avait payée. Comme par magie, la dispute ne s’était pas conclue par des coups, maman avait été épargnée. Elle ne s’était pas démontée : « Il est sale, ton argent. Ça intéresserait la police de l’apprendre. » Après un silence, les parents avaient continué leur discussion à voix basse.
Le garçon avait vu son père dévaler la rue en pente. Costume clair, col relevé, mains enfoncées dans les poches, il ne s’était pas retourné.
Ce que j'en pense :
Très bon roman choral comme sait bien les écrire Dominique Sylvain. Elle donne, entre autres, la parole à un chien. Cela aurait pu être très « casse-gueule » mais c’est une des grandes originalités et une belle réussite de ce roman. L’intrigue est très bien menée, les personnages sont bien campés et ont chacun leur zone d’ombre (et de lumière). Juste un petit bémol pour le « méchant » de l’histoire qui manque un peu de crédibilité.
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