• Dehors la tempête

    "dehors la tempête" de Clémentine Mélois - Points

    Présentation de l'éditeur :

    Par des allers-retours entre la vie des personnages et la sienne, Clémentine Mélois nous fait pénétrer avec humour et tendresse au plus près de cette expérience à la fois personnelle et universelle, la lecture. Pendant que dehors, soufflent les tempêtes, nous vivons dans les livres. Car tout commence par la lecture.

    Première page :

    D’abord, j’ouvre le livre en grand et je colle mon nez au milieu des pages pour les respirer. Chaque édition a son identité olfactive très singulière faite d’encre grasse, de papier et de moisissures. Mes souvenirs de lecture sont indissociables de l’odeur des livres. L’Île au trésor a son odeur de foin rance, Le Seigneur des Anneaux a son odeur de grenier chaud, Vingt mille lieues sous les mers a son odeur de biscuit goudron et, lorsqu’il m’est arrivé de les relire dans une autre édition, c’est comme si quelque chose clochait, comme s’il manquait un truc. Comme un café servi dans un verre à eau ou du vin dans une tasse à thé. (Ayant toutefois conscience de la bizarrerie de cette manie, je fais en sorte que personne n’en soit témoin.)

    Ce que j'en pense :

    En écrivant sur sa relation à certains livres Clémentine Mélois nous parle d’elle mais aussi de nous, de notre façon d’envisager le monde à travers nos lectures. On peut dire que c’est à la fois intime et universel. C’est agréable à lire, plein d’humour et de malice.

    Dehors la tempête

     

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  • à quoi songent-ils ceux que le sommeil fuit ?

    "à quoi songent-ils ceux que le sommeil fuit ?" de Gaëlle Josse - Notabilia

    Présentation de l'éditeur :

    « Quelques éclats demeurent au milieu des heures profondes, en veille. Parfois une silhouette immobile se détache sur le rectangle éclairé. À quoi songent-ils, tous ceux que le sommeil fuit ? À quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent-ils en silence ?

    C’est l’heure des aveux, des regrets, des impatiences, des souvenirs, de l’attente. Ce sont les heures où le cœur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la nuit. On ne triche plus. Ce sont les heures sentinelles de nos histoires, de nos petites victoires, de nos défaites.

    Que racontent ces silhouettes silencieuses à la grande nuit bleue ? »

    On rencontrera ici des femmes, des hommes, des couples, des enfants, portraits intenses de vies ordinaires, tous reflets de notre humanité et de nos vacillements.

    à travers ces microfictions, Gaëlle Josse poursuit cette écoute ultrasensible de nos vies qu'elle nous offre de livre en livre, au plus juste des émotions qui les traversent.

    Première page :

    La nuit entre dans la ville, la ville entre dans la nuit. Grise, mauve, bleue, noire. Les fenêtres s’allument, les contours s’estompent, les lumières de la rue, les néons des boutiques, des restaurants, des cafés insistent encore, mêlés aux faisceaux des phares des voitures, aux feux de circulation. Les lumières des appartements, des maisons disparaissent peu à peu, renoncent. Avalées. Dissoutes. L’heure de rendre les armes, ou de résister un peu, encore.

    Quelques éclats demeurent au milieu des heures profondes, en veille. Parfois une silhouette immobile se détache sur le rectangle éclairé. À quoi songent-ils, tous ceux que le sommeil fuit ?

    Ce que j'en pense :

    Cette série de petits textes, qualifiés de « microfictions », sont de vrais bijoux. Gaëlle Josse a un immense talent pour être capable, en 2 ou 3 pages, de nous faire pénétrer au plus profond de ces éclats de vie, comme si nous étions nous aussi du même côté de la fenêtre que ses personnages. Comme d'habitude les éditions Notabilia ont fabriqué un splendide objet : couleur, police, format, mise en page. Un vrai coup de cœur.

    à quoi songent-ils ceux que le sommeil fuit ?

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  • Les petits

    "Les petits" de Marion Fayolle - magnani

    Présentation de l'éditeur :

    « Les Petits » de Marion Fayolle est un recueil de poèmes dessinés, digne successeur des « Coquins » et de « L’Homme en Pièces » ! Un livre qui nous parle comme jamais de la complexité du processus du devenir parent, de la construction de sa relation à l’enfant et à sa venue au monde. Un trésor à partager !

    Extraits :

    Les petits

    Les petits

    Ce que j'en pense :

    Qu’est-ce qu’être parent ? Qu’est-ce qu’être enfant ? Voilà un livre, sans un mot, qui suscite réflexion et aussi beaucoup d’émotion même si on est « d’anciens parents ». Les illustrations, dans la droite ligne de ses précédentes BD apportent beaucoup d’humour et de tendresse (avec une petite pointe de mélancolie).

    Les petits

     

     

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  • Jenny-les-vrilles

    "Jenny-les-vrilles" de Jeff Noon - La Volte

    Présentation de l'éditeur :

    Lorsque le détective privé John Nyquist descend du car au milieu des champs, il est déboussolé par les lumières naturelles et les espaces ouverts, n’ayant vécu que dans les villes denses et éclairées artificiellement.
    Bienvenue à Hoxley-sur-la-Vive, petit village hors du temps, où la vie des habitantes et habitants est rythmée chaque jour par de lourdes traditions : 357 saints y sont fêtés aléatoirement, et leurs règles scrupuleusement respectées du matin au soir. Ainsi, sainte Meade exige un vœu de silence absolu ; le lendemain, les saints Edmund et Alice obligent tout le monde à porter le masque et l’uniforme rituels…
    Comment mener l’enquête dans ces conditions ? Nyquist erre sur les traces de son père, porté disparu depuis vingt ans, que personne ne semble connaître à Hoxley. Nyquist a pourtant en sa possession une poignée de photographies le représentant dans ce village.

    Première page :

    LA FORTUNE DU FOU

    Nyquist s'essuya la bouche, resserra son manteau et son écharpe autour de lui, inclina son trilby sur son front, pour se donner une ombre dans laquelle se cacher. Comme ça ne suffisait pas, il ferma les yeux, ajoutant les ténèbres. ça ne suffisait toujours pas. Il ne pouvait pas fermer tous ses sens. Chants d'oiseaux, jeu incessant du vent. L'extérieur. Il avait la nausée. Et, Seigneur, c'était quoi cette odeur, des crottes d'animaux ? Ou des plantes en décomposition, ou de la chair morte ? Quand il tenta de regarder autour de lui, le vertige le reprit. Il devait se concentrer sur un objet, un seul, et il ne put choisir que la haie qui bordait un côté de la route. Il se mit à examiner les branchages, les épines et les vestiges d'une toile d'araignée, et il les fixa le plus longtemps possible, jusqu'à ce que son cœur reprenne un rythme normal

    Il se retourna au son d'une voix. Deux autres passagers, descendus du bus, le regardaient. Il leur adressa un signe de tête et une tentative de sourire, mais ils continuèrent à le dévisager, impassibles, puis sans un mot ils gagnèrent la porte d'un cottage.

    Nyquist observa les alentours. Il y avait un panneau indicateur avec trois directions : la route de campagne menait à Lockhampton dans un sens et à Bligh dans l'autre ; de l'autre côté d'un champ, c'était Hoxley. Partout où il regardait, partout, la lande à perte de vue. Effarant. Il y avait trop de grands espaces, trop de ciel. Peut-être ses affaires seraient-elles vite réglées, et il se retrouverait bientôt ici même, à attendre le bus qui le ramènerait à la gare.

    Ce que j'en pense :

    C’est un livre étonnant qui mélange un peu d’enquête (plus ou moins policière) et beaucoup de fantastique. On peut se perdre dans l’intrigue si on met du temps à lire ce roman. L’auteur est plein d’imagination et il faut vraiment lâcher prise pour le suivre dans ces aventures plutôt inédites dans une atmosphère qu’on qualifier de « gluante », et, ce qui ne gâte rien, c'est bien écrit.

    Jenny-les-vrilles

     

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  • Triste tigre

    "Triste tigre" de Neige Sinno - P.O.L.

    Présentation de l'éditeur :

    J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée.

    Première page :

    Portrait de mon violeur

    Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant c’est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c’est facile, on peut tousse mettre à leur place. Même si on n’a pas vécu ça,une amnésie traumatique, la sidération, le silence des victimes, on peut tous imaginer ce que c’est, ou on croit qu’on peut imaginer.

    Le bourreau, en revanche, c’est autre chose. Être dans une pièce, seul avec un enfant de sept ans, avoir une érection à l’idée de ce qu’on va lui faire. Prononcer les mots qui vont faire que cet enfant s’approche de vous, mettre son sexe en érection dans la bouche de cet enfant, faire en sorte qu’il ouvre grand la bouche. Ça, c’est vrai que c’est fascinant. C’est au-delà de la compréhension. Et le reste, quand c’est fini, se rhabiller, retourner vivre dans sa famille comme si de rien n’était.

    Ce que j'en pense :

    Bien sûr ce n’est pas un roman, ce n’est pas non plus un récit autobiographique…C’est un « objet littéraire » qui nous fait pénétrer dans la tête de Neige Sinno, ses réflexions, ses questionnements par rapport à elle-même, à sa famille, ses amis, son bourreau.... Elle interroge également beaucoup d’auteurs : Nabokov, Christine Angot, Viginia Woolf, Toni Morrisson… Ici, aucune place pour le voyeurisme, même si les faits sont décrits très précisément. C’est un texte sincère, lucide et bouleversant.

    Triste tigre

     

     

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  • Mon petit frère

    "Mon petit frère" de Jean-Louis Fournier - Philippe Rey

    Présentation de l'éditeur :

    Les deux frères étaient bien différents.
    L’aîné, Jean-Louis : vif, farceur, cancre, séducteur.
    Le cadet, Yves-Marie : discret, timide, premier de classe, peu entreprenant auprès des filles…
    Ils s’aimaient, si proches, seulement treize mois les séparaient, liés par leurs jeunes années d’un autre siècle à Arras, fils d’un père médecin alcoolique et d’une mère courageuse s’efforçant de tenir le rang de la famille malgré le manque cruel d’argent.
    Par ce livre, Jean-Louis Fournier signe une remontée vers l’enfance, dans son style unique, fait de drôlerie, de sensibilité et de nostalgie.
    Un hommage émouvant à un petit frère disparu.

    Première page :

    Mon cher Yves-Marie je te prépare une sale blague.

    Je vais essayer de te faire parler...

    Toi qui détestais parler de toi.

    Tu as toujours été discret sur tes états d'âme, on a eu beaucoup de peine à savoir ce que tu pensais.

    Aujourd'hui que tu n'es plus là, on a envie d'en savoir plus, je vais être indiscret.

    J'ai réalisé pour la télévision beaucoup de documentaires sur des personnages que je devais faire connaître, faire aimer aux téléspectateurs, c'était des scientifiques ou des artistes, Claude Lévi-Strauss, Egon Schiele, Gustav Klimt...

    Ce que j'en pense :

    Souvent dans les livres de Fournier il y a de la tendresse mêlée à de l’autodérision, un peu de cynisme et beaucoup d’humour. On retrouve tout cela dans « Mon petit frère » mais avec moins d’intensité et sans doute avec plus de pudeur et de nostalgie. Ce n'est pas, à mon avis, son meilleur livre mais il se pourrait bien que ce soit le dernier !

    Mon petit frère

     

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  • La femme à l'oreille cassée

    "La femme à l'oreille cassée" de Delphine Breteshé - Lanskine

    Présentation de l'éditeur :

    Quand Delphine Bretesché apprend que son cancer est reparti, elle décide  d’écrire. Elle nous livre alors un texte à la fois drôle et déchirant dans lequel elle raconte  ce qu’elle vit mais revient aussi sur les grands moments de son enfance et de sa vie.
    Elle décède du cancer le 23 décembre 2021.

    Extrait :

    – Oui c’est le docteur S. dermatologue est-ce qu’il vous est possible de passer cet après-midi ?
    – Ah non je suis un peu loin je suis à Montélimar pour un festival
    – Bon bon alors hmm je suis désolé je n’ai que ce créneau mais lundi matin 6H30
    – Heu
    – Avec votre mari
    – ?
    – Non, pas par téléphone au revoir madame. »

    Je m’asseois sur le lit j’appelle mon mari on est courageux il m’embrasse on raccroche. À table je me force je me lance dans des discussions je fatigue vite. Le poète qui lit le soir avant moi dépasse son temps de vingt-cinq minutes je lâche prise. Je prépare mes feuilles sur le pupitre je remercie le public je me branche sur eux et je lis Premiers de cordée.

    Ce que j'en pense :

    Il y a beaucoup de colère dans ce livre qu’il faut accepter tel qu’il est, dans sa forme entre autre (et cela peut paraître parfois un peu difficile d'accès). Ce texte c’est une bataille, avec rage et aussi beaucoup d’humanisme et d’émotion.

    La femme à l'oreille cassée

     

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  • De Pitchik à Pitchouk

    "De Pitchik à Pitchouk" de Jean-Claude Grumberg - Seuil

    Présentation de l'éditeur :

    Vous est-il déjà arrivé un soir de réveillon de croiser le père Noël égaré dans votre propre cheminée ? Ou vous êtes-vous déjà endormi dans votre petit lit douillet et réveillé quelque part entre Pitchik et Pitchouk étoilé et numéroté ? Non ? Alors réjouissez-vous car ce conte est pour vous.
    Une très vieille personne – de mon âge, c’est tout dire – me confia sous le sceau du secret la recette de ce conte de Noël à déguster chaud ou froid, à Pâques ou à Roch Hachana, avec un thé citron ou un verre de vodka, seul ou avec la terre entière, à l’hosto ou chez soi près de sa cheminée Napoléon III : cueillir quelques brins de passé, de présent, de mémoire et d’oubli. Ajouter des rires d’enfants, plein la casserole, et des larmes à gogo, un père Noël standard avec sa mère Noël. Saupoudrer le tout d’un nuage de fleur d’oubli. Couvrez et laissez mijoter à feu doux. Pourquoi l’oubli ? Pour obliger la mémoire infidèle à se souvenir de ce qui fut et qui n’est plus, de ceux qui furent et disparurent.

    Première page :

    À Noël dernier, mes enfants, ils sont presque tous déjà grands-parents, sont passés me faire coucou avant de rejoindre leurs propres enfants qui donnaient une fête je ne sais plus où. Moi, je n'ai pas eu le cœur de me joindre à eux. Ils ne me l'ont du reste pas proposé. Je me suis donc retrouvée seule chez moi. Ne sachant pas quoi faire, j'ai décidé de regarder la télé, mais je n'y ai rien trouvé d'intéressant, pardon, rien qui m'intéresse. Depuis quelque temps je ne trouve rien d'intéressant, ni à la télé, ni ailleurs d'ailleurs. Bon, c'est comme ça, dit-on, quand on vieillit trop.

    Je me suis donc mise au lit, mais là je n'ai pas trouvé le sommeil. Où s'était- il donc caché ?

    Ce que j'en pense :

    C’est un joli conte (moins puissant que "La plus précieuse des marchandises") qui commence de façon assez loufoque mais qui se révèle souvent malicieux et intelligent. C’est à la fois tendre et triste. Même si cela peut paraître un peu décousu, tout s’imbrique admirablement jusqu’à la fin qui finira bien par arriver ! L’auteur ne croit plus au père Noël mais croit encore en l’amour.

    De Pitchik à Pitchouk

     

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  • "La plaque qui brille au retrait de la mer" de Jean-Pierre Siméon - Éditions Project'îles

    Présentation de l'éditeur :

    Dans La Flaque qui brille au retrait de la mer, Matière à réflexion, essai et aphorismes, Jean-Pierre Siméon s’empare avec énergie et malice de l’occasion qui lui est donnée d’apporter réponse à l’insoluble et ambigu questionnement « Mais comment donc êtes-vous devenu poète ? ».

    Jean-Pierre Siméon donne des clés au forçat volontaire qu’est le poète pour révolutionner cette matière qu’est la langue. Dans l’exploration de la nécessaire tension qui définit l’expérience humaine entre l’aspiration à la norme et « le désir d’effraction » - tension intrinsèque à la langue et à la vie elle-même - c’est alors une éthique qui se dessine, une morale de l’arrachement.

    Première page :

    Mais comment donc êtes-vous devenu poète ? Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de poètes qui n'aient été un jour ou l'autre confrontés à la question. Le diable si pour ma part je ne me suis pas trouvé cent fois requis de répondre à cette interpellation dont le ton varié sur lequel elle était proférée — de simple étonnement, d'admiration, de compassion, voire parfois de presque accusation — me mettait également en fâcheuse posture. Parce que même si je veux en faire ici la matière de ma réflexion, il est honnête de commencer par avouer, paradoxalement, que je n'en sais rien. Que nul poète sans doute ne peut exactement le dire. Certes, tout poète, acculé, peut bien, comme il faudra que je le fasse pour n'avoir point l'air de me dérober, évoquer tel moment originel reconstruit par la mémoire, telle rencontre, telle circonstance, tel événement de son enfance ou de sa jeunesse, mais le questionneur a tôt fait de comprendre qu'on ne lui offre là que des hypothèses, des arguments fragiles, des souvenirs incertains, bref des preuves qui ne prouvent rien puisqu'il est probable qu'il a vécu lui-même tel moment semblable, telle circonstance approchante, telle rencontre possiblement favorisante et qu'il n'est pas devenu poète pour autant.

    Ce que j'en pense :

    Évidemment que ce livre ne nous donnera aucune réponse définitive mais il nous aura aidé, au moins, à savoir ce que n'est pas la poésie, en nous interrogeant sur nos supposées certitudes.  C'est sans doute l'essence de la poésie de nous interroger sur ce qui nous entoure et fait la vie.

    La plaque qui brille au retrait de la mer

     

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  • Famille

    "Famille" de Lydie Salvayre - Tristram

    Présentation de l'éditeur :

    "Le spécialiste a dit que le fils était schizophrène. Quelle honte dit le père. Ça ne doit pas sortir de la famille dit la mère."

    Première page :

    Le spécialiste a dit que le fils était schizophrène. Quelle honte dit le père. Ça ne doit pas sortir de la famille dit la mère.

    Il est 14 h 55. La série « Coeurs brisés » va bientôt commencer. La mère allume la télé et s'assied sur le canapé du salon. Le fils s'installe à ses côtés. Je suis rien j'inexiste dit-il. Mon esprit est tué. On l'a jeté vivant dans un puits atomique aux abords du Grand Rhône. Mes pensées sont dictées par un ordinateur central basé à Washington. Cependant la chair de mon être est à vif. Elle saigne. Elle souffre. Qui pourrait m’expliquer ce dilemme ?

    Ce que j'en pense :

    Dans ce récit très court l’autrice dresse le portrait d’une famille d’une manière assez cinglante et parfois cruelle. Elle sait mettre le doigt où ça fait mal ! Beaucoup de thèmes sont abordés dans ces pages : la violence, la misère affective bien sûr mais aussi la détresse face à la maladie mentale.

    Famille

     

     

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