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Jenny-les-vrilles
"Jenny-les-vrilles" de Jeff Noon - La Volte
Présentation de l'éditeur :
Lorsque le détective privé John Nyquist descend du car au milieu des champs, il est déboussolé par les lumières naturelles et les espaces ouverts, n’ayant vécu que dans les villes denses et éclairées artificiellement.
Bienvenue à Hoxley-sur-la-Vive, petit village hors du temps, où la vie des habitantes et habitants est rythmée chaque jour par de lourdes traditions : 357 saints y sont fêtés aléatoirement, et leurs règles scrupuleusement respectées du matin au soir. Ainsi, sainte Meade exige un vœu de silence absolu ; le lendemain, les saints Edmund et Alice obligent tout le monde à porter le masque et l’uniforme rituels…
Comment mener l’enquête dans ces conditions ? Nyquist erre sur les traces de son père, porté disparu depuis vingt ans, que personne ne semble connaître à Hoxley. Nyquist a pourtant en sa possession une poignée de photographies le représentant dans ce village.Première page :
LA FORTUNE DU FOU
Nyquist s'essuya la bouche, resserra son manteau et son écharpe autour de lui, inclina son trilby sur son front, pour se donner une ombre dans laquelle se cacher. Comme ça ne suffisait pas, il ferma les yeux, ajoutant les ténèbres. ça ne suffisait toujours pas. Il ne pouvait pas fermer tous ses sens. Chants d'oiseaux, jeu incessant du vent. L'extérieur. Il avait la nausée. Et, Seigneur, c'était quoi cette odeur, des crottes d'animaux ? Ou des plantes en décomposition, ou de la chair morte ? Quand il tenta de regarder autour de lui, le vertige le reprit. Il devait se concentrer sur un objet, un seul, et il ne put choisir que la haie qui bordait un côté de la route. Il se mit à examiner les branchages, les épines et les vestiges d'une toile d'araignée, et il les fixa le plus longtemps possible, jusqu'à ce que son cœur reprenne un rythme normal
Il se retourna au son d'une voix. Deux autres passagers, descendus du bus, le regardaient. Il leur adressa un signe de tête et une tentative de sourire, mais ils continuèrent à le dévisager, impassibles, puis sans un mot ils gagnèrent la porte d'un cottage.
Nyquist observa les alentours. Il y avait un panneau indicateur avec trois directions : la route de campagne menait à Lockhampton dans un sens et à Bligh dans l'autre ; de l'autre côté d'un champ, c'était Hoxley. Partout où il regardait, partout, la lande à perte de vue. Effarant. Il y avait trop de grands espaces, trop de ciel. Peut-être ses affaires seraient-elles vite réglées, et il se retrouverait bientôt ici même, à attendre le bus qui le ramènerait à la gare.
Ce que j'en pense :
C’est un livre étonnant qui mélange un peu d’enquête (plus ou moins policière) et beaucoup de fantastique. On peut se perdre dans l’intrigue si on met du temps à lire ce roman. L’auteur est plein d’imagination et il faut vraiment lâcher prise pour le suivre dans ces aventures plutôt inédites dans une atmosphère qu’on qualifier de « gluante », et, ce qui ne gâte rien, c'est bien écrit.
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