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Mousson froide
"Mousson froide" de Dominique Sylvain - Robert Laffont
Présentation de l'éditeur :
Séoul, 1997. Un gangster accomplit une vengeance sanglante.
Montréal, 2022. Mark, un flic d'origine coréenne, Jade et Jindo, son labrador à l'odorat affûté, spécialisé dans la détection de mémoires électroniques, enquêtent sur un réseau pédopornographique.
Alors que les premiers coupables de cette sombre affaire tombent, un mystérieux tueur ensanglante l'hiver montréalais. L'homme, insaisissable, redoutable, a croupi plus de deux décennies dans une prison coréenne. À peine libéré, il monte dans un avion, destination le Québec, déterminé à prendre la revanche qu'il fomente depuis des années.
Dans la ville enneigée, l'assassin poursuit son passé...Première page :
Prologue
Le jour mordillait les rideaux de sa chambre, l’averse venait de le réveiller. Elle s’énervait sur les tuiles du toit. Le garçon imaginait ses gouttes aussi épaisses que des billes.
La pluie était son alliée. Non contente de laver les poussières du quartier, elle s’occupait aussi des mauvais souvenirs, ces mots lames de couteau qui avaient trop souvent traversé les murs de sa maison. Depuis hier, les cris s’étaient tus. Le garçon aimait penser que le dernier typhon avait capturé son père et le garderait prisonnier.
Ne reviens pas.
Cette fois, maman, pleine d’assurance, avait lancé au père qu’elle ne voulait plus qu’il mette les pieds à la maison. Il lui avait répondu que cette maison, c’était lui qui l’avait payée. Comme par magie, la dispute ne s’était pas conclue par des coups, maman avait été épargnée. Elle ne s’était pas démontée : « Il est sale, ton argent. Ça intéresserait la police de l’apprendre. » Après un silence, les parents avaient continué leur discussion à voix basse.
Le garçon avait vu son père dévaler la rue en pente. Costume clair, col relevé, mains enfoncées dans les poches, il ne s’était pas retourné.
Ce que j'en pense :
Très bon roman choral comme sait bien les écrire Dominique Sylvain. Elle donne, entre autres, la parole à un chien. Cela aurait pu être très « casse-gueule » mais c’est une des grandes originalités et une belle réussite de ce roman. L’intrigue est très bien menée, les personnages sont bien campés et ont chacun leur zone d’ombre (et de lumière). Juste un petit bémol pour le « méchant » de l’histoire qui manque un peu de crédibilité.
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