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"Le tableau du peintre juif" de Benoit Séverac - La manufacture de livre
Présentation de l'éditeur :
L’oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui proposent de venir recupérer quelques souvenirs :
- Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Quel peintre juif ?
- Celui que tes grands-parents ont caché dans leur grenier pendant la guerre.
C’est ainsi que Stéphane découvre un pan de l’histoire familiale complètement ignoré. Eli Trudel, célèbre peintre, aurait été hébergé pendant l’Occupation par ses grands-parents, le tableau est la preuve de sa reconnaissance et Stéphane en hérite aujourd’hui. La vente de cette œuvre de maître pourrait être un nouveau départ pour son couple mais Stéphane n’a plus qu’une obsession : offrir à ses grands-parents la reconnaissance qu’ils méritent... Cependant quand le tableau est présenté aux experts à Jérusalem, Stéphane est placé en garde à vue, traité en criminel : l’œuvre aurait été volée à son auteur. Quel secret recèle cette toile ? Que s’est-il vraiment passé dans les Cévennes, en hiver 1943, pendant la fuite éperdue d’Eli Trudel et de sa femme ?
Première page :
À l’heure qu’il est, je pourrais être installé sur la terrasse d’Annie et Kader, en train de siroter un apéritif et de regarder le soleil s’avachir sur la chênaie. Mon seul souci serait la présence de moustiques. Bien qu’aucun de nous ne croie en leur efficacité, nous allumerions des serpentins répulsifs, et nous continuerions à boire en ponctuant notre conversation de tapes sur nos
avant-bras et nos chevilles.
Au lieu de quoi, je suis dans cette salle d’interrogatoire, entre cellule de prison et abri antiatomique, et je crève de chaud autant que de peur. La France, la Dordogne, les vacances… Tout cela me paraît si loin, si inaccessible.
Pour l’instant, il y a plus grave que mes congés gâchés et l’inconfort d’une garde à vue, plus grave même que la perte de mon tableau… Il s’agit d’éviter la prison. La prison en Israël, qui plus est.
Sortir d’ici. En finir avec cette détention qui ne dit pas son nom. Foutre le camp.
Cela fait des heures qu’ils me retiennent ; je suis épuisé ; j’ai soif ; j’ai faim. Et il ne se passe rien. On ne m’informe de rien.
Un policier est venu chuchoter quelques mots à l’oreille de son collègue qui me surveillait, puis ils sont sortis sans une explication. À présent, ils me font mariner. Je ne sais pas depuis combien de temps je poireaute. Je suis sûr qu’ils le font exprès, que cela fait partie d’une stratégie. J’ai beau le savoir, j’ai beau me le répéter, ça fonctionne : je ne sais pas ce que je vais devenir. J’imagine le pire.
Ce que j'en pense :
C’est certain qu’en lisant ce roman on apprend des choses (sans doute intéressantes) sur les réseaux de résistance dans le sud de la France, sur différents organismes d’état israélien et espagnols. On apprend surtout ce que prend le héro au cours de ses repas, par quels endroits il passe… et un tas d’autres choses sans aucune importance pour le déroulement du récit ou la connaissance des personnages. On ne s’ennuie pas vraiment à la lecture… mais il s’en faut de peu !
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"Le muguet rouge" de Christian Bobin - Gallimard
Présentation de l'éditeur :
Mon père mort me montre deux brins de muguet rouge. Il me dit qu’un jeune homme là-bas, dans une montagne du Jura, a inventé ce muguet et envisage de le répandre sur le monde. Il m’invite à aller le voir. L’homme tient une auberge au bord d’un lac. J’y mange une omelette, bois un vin de paille. Quand je lui parle des fleurs, mon hôte me conduit au-dessus d’un pré en pente : des dizaines de muguets rouges fraîchement poussés s’apprêtent à incendier la plaine. Je reviens vers mon père, lui demande qui est cet homme. Il me répond que c’est une partie de sa famille dont il ne m’avait encore jamais parlé. Va les voir, me dit-il, apprends à les reconnaître.
Extrait :
La calligraphie fut inventée au Japon au quatrième siècle d'après les empreintes de pattes d'oiseaux sur le sable d'une plage.Au vingt et unième siècle le monde travaille à effacer les oiseaux et l'écriture manuscrite- mais partout et toujours sur Terre des petites mains ailées de deux, trois, quatre ans, barbouillent du papier, cassent des craies, peignent sur les murs et les vêtements, "en mettent partout ", écrivent.
Ce que j'en pense :
Comme souvent chez Bobin il y a un côté énervant avec parfois un certain hermétisme et l'ensemble peut paraitre décousu. Mais on retrouve des parties vraiment exceptionnelles qui nous font entrer dans son monde qui est aussi un peu (ou beaucoup) le nôtre. Cette mosaïque qui nous paraissait confuse devient alors un magnifique champ (chant) de muguets rouges.
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"Clara lit Proust" de Stéphane Carlier - Gallimard
Présentation de l'éditeur :
« Proust. Avant, ce nom mythique était pour elle comme celui de certaines villes — Capri, Saint-Pétersbourg... — où il était entendu qu’elle ne mettrait jamais les pieds. »
Clara est coiffeuse dans une petite ville de Saône-et-Loire. Son quotidien, c’est une patronne mélancolique, un copain beau comme un prince de Disney, un chat qui ne se laisse pas caresser. Le temps passe au rythme des histoires du salon et des tubes diffusés par Nostalgie, jusqu’au jour où Clara rencontre l’homme qui va changer sa vie : Marcel Proust.Première page :
Mme Habib sur le trottoir, en chemisier malgré le froid, tend le bras pour éloigner sa cigarette, l'autre est replié sous sa poitrine. À la fois raide et frissonnante, elle examine la vitrine de son salon comme si elle cherchait à en percer le mystère. Les lettres blanches de l'enseigne, l'immense poster sur lequel une femme coiffée comme Louise Brooks a l'air de regarder ses pieds, la liste des tarifs sur la porte cn verre. Et, à l'autre extrémité, tout en bas, inutile et solitaire dans son vase transparent, une tige de bambou qui n'a jamais poussé de plus d'un centimètre.
— C'est le nom qui ne va pas. Cindy. La fille de l'ancien propriétaire s'appelait comme ça. C'était à la mode en 1982 mais aujourd'hui ça ne dit plus rien à personne.
Mme Habib se méprend complètement sur le standing de son salon. Elle en a tellement rêvé qu'elle a fini par se convaincre qu'elle dirigeait l'équivalent d'un Dessange alors que Cindy Coiffure est minuscule, tout en longueur, caché dans un renfoncement lui-même planqué dans un passage, et survit grâce à une clientèle d'habituées dont la moyenne d’âge avoisine les soixante-dix ans.
Ce que j'en pense :
Bien sûr que Proust est un des grands auteurs de notre littérature. Bien sûr que la découverte d’un auteur, d’un livre, peut bousculer, nous faire découvrir de nouveaux mondes. Bien sûr que l’écriture de Proust peut rebuter énormément de personnes. C’est vrai aussi que le monde peut se partager en deux catégories : ceux et celles qui ont lu Proust (les moins nombreux) et les autres, qui ont essayé de le lire mais ont abandonné, qui n’ont jamais essayé, qui se moquent complètement de Proust. Y a-t-il une catégorie supérieure à l’autre ? C’est un peu ce que laisse transparaître ce roman. Dommage ! Il m'a quand même donné envie de me replonger dans Proust... mais j'ai abandonné une fois de plus, je ne dois pas faire partie de la bonne catégorie !
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"Le loup, l'épée et les étoiles" de Lola Lafon - L'Aube
Présentation de l'éditeur :
"C'est chaque fois un bonheur de lire Lola Lafon. Ses bonheurs d'écriture deviennent des bonheurs de lecture, mais prenons garde à la douceur de la langue qui parfois se coupe jusqu'au sang. [... ] Qu'elle traite du mépris masculin tournant à la goujaterie ou qu'elle fasse un sort à la "gauche" qu'elle n'évoque qu'avec des guillemets pour s'en protéger, tant elle a trahi ses idéaux et ceux qui la soutenaient, Lola Lafon n'y va pas avec le dos du clavier pour faire ses gammes côté grave ou côté aigu. [... ] [Elle] écrit juste, d'une écriture accordée à tous les temps de la joie ou de la colère, de l'émotion ou de la lutte. C'est pourquoi, une fois le livre ouvert, on peine à le refermer avant la toute fin." Eric Fottorino Directeur de l'hebdomadaire Le 1
Première page :
Vaincre : la cellulite, la timidité, le stress et le hoquet.
Gagner : en masse musculaire, en influence, en endurance, en Bourse.
Coups de gueule : d'un ministre, d'un acteur, textes coups de poing d'un auteur, séduction terrassante des certitudes uppercut.
Petite musique martiale qui rythme nos quotidiens : ici, un virus « gagne du terrain », là, un élu « fait la course en tête », un roman de rentrée littéraire « écrase la concurrence ».
Vénération de la fermeté : des seins, des cuisses, des discours politiques « musclés », couillus. Tout sauf être un Flanby : horreur du friable, du mou, du tremblement.
Icônes médiatiques puissantes, éblouissantes, aveuglantes.
Ce que j'en pense :
C’est un recueil de courts textes, qui peuvent ressembler à des billets d’humeur. C’est un plaisir de partager les humeurs de l’autrice. C’est très bien écrit et certains textes sont de véritables pépites, comme « La traversée » ou « Lettre à Sylvie ».
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"Miracle à la combe aux Aspics" de Ante Tomic - Libretto
Présentation de l'éditeur :
À sept kilomètres de Smiljevo, haut dans les montagnes, dans un hameau à l’abandon, vivent Jozo Aspic et ses quatre fils. Leur petite communauté aux habitudes sanitaires, alimentaires et sociologiques discutables n’admet ni l’État ni les fondements de la civilisation – jusqu’à ce que le fils aîné, Krešimir, en vienne à l’idée saugrenue de se trouver une femme.
Bientôt, il devient clair que la recherche d’une épouse est encore plus difficile et hasardeuse que la lutte quotidienne des Aspic pour la sauvegarde de leur autarcie.
La quête amoureuse du fils aîné des Aspic fait de ce road-movie littéraire une comédie hilarante, où les coups de théâtre s’associent pour accomplir un miracle à la Combe aux Aspics.
Première page :
Chapitre 1
Consacré aux dizaines de manières de préparer la polenta, aux choses à ne pas faire lorsqu’on lave des vêtements de couleur, et à la soupe servie dans un cendrier. Deux hommes manquent de se faire assassiner, un autre désire se marier, et l’on ne sait pas qui est le plus à plaindre.
Loin dans les montagnes se niche la Combe aux Aspics. Difficile a trouver, cachée, protégée comme une forteresse, avec une unique route praticable a travers un défilé sinueux qui, après un dernier contour, s’élargit soudainement sur un plateau karstique, pour buter, a peine deux cents mètres plus loin, sur une falaise a pic. La, sur cette terre rocailleuse, rarement ensoleillée, s’étalent quelques champs de trèfle, deux ou trois rangs de patates et de pois chiches, deux insignifiants lopins d’oignons arrachés a grand-peine a l’enchevêtrement de ronces, de frênes et de charmes. Les fleurs orange des citrouilles rôtissent sur une minuscule parcelle défrichée ceinte d’un muret de pierres sèches.
Ce que j'en pense :
C’est un bon roman burlesque et léger avec des personnages attachants. A la lecture j’ai pensé aux romans de Arto Paasilinna, ce qui est quand même une excellente référence. J’ai bien fait d’écouter les conseils de mon libraire. Alors que je lui faisais part de mes réserves avec des romans « drôles, comiques, amusants », il m’a assuré que celui-ci je pouvais le lire les yeux fermés ! Il avait raison : c’est un livre qui met de bonne humeur.
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"La petite menteuse" de Pascale Robert-Diard - L'iconoclaste
Présentation de l'éditeur :
" Je veux être défendue par une femme ", a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.
Première page :
Elle s'est plantée, voilà tout. Alice n'a pas besoin de se retourner. Elle devine que son client lui en veut. Il y a des jours comme ça où le métier ne suffit pas. Ou alors c'est l'inverse. Il y a trop de métier. Trop de phrases déjà prononcées. Trop de mots usés. Ça glisse, ça s'affale et ça s'oublie. Même la jurée aux lunettes rouges, si appliquée, a lâché son stylo pendant qu'elle plaidait. Les autres l'ont écoutée poliment, ils devaient se dire que les avocats sont moins forts en vrai qu'à la télé. À un moment, l'un des juges assesseurs a somnolé, le menton écrasé dans sa bavette.
Gérard a pris douze ans. Pile ce qu'avait requis l'avocat général. Sa plaidoirie n'a servi à rien. Pas la moindre inflexion, histoire de reconnaître qu'elle s'est battue.
Ce que j'en pense :
L’idée de départ du roman est intéressante et il fallait oser parler ainsi de mensonge lors d’un procès de viol. On voit bien aussi que l’autrice, chroniqueuse judiciaire, connaît son sujet. Je n’ai cependant pas réussi à m’attacher aux personnages qui, à mon avis, manquent de profondeur. L’écriture est simple mais sans chaleur, surtout dans la première moitié.
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"Deux secondes d'air qui brule" de Diaty Diallo - Seuil
Présentation de l'éditeur :
Entre Paname et sa banlieue : un quartier, un parking, une friche, des toits, une dalle. Des coffres de voitures, chaises de camping, selles de motocross et rebords de fenêtres, pour se poser et observer le monde en train de se faire et de se défaire. Une pyramide, comme point de repère, au beau milieu de tout ça.
Astor, Chérif, Issa, Demba, Nil et les autres se connaissent depuis toujours et partagent tout, petites aventures comme grands barbecues, en passant par le harcèlement policier qu’ils subissent quotidiennement.
Un soir d’été, en marge d’une énième interpellation, l’un d’entre eux se fait abattre. Une goutte, un océan, de trop. Le soulèvement se prépare, méthodique, inattendu. Collectif.
Première page :
Le dessous
16 juillet ; soir ; sous la place.
Derrière un grillage sans fin s'étend un terrain vague, zone d'habitat en devenir peuplée de jeunes pousses, de buissons et d'arbustes à qui les jours sont comptés. Cette friche, le terrain des aventures de notre enfance. J’élargis à coups de pied une ouverture dans la clôture puis j'y faufile mon grand corps, adulte depuis quelques étés. Ã des mètres au-dessus du lieu de rendez-vous, le sol vibre déjà. Les branches et feuilles d’espèces indiscernables dans le noir de la nuit tremblent au rythme des pulsations souterraines. ]e décide de me diriger à 1'orei]le et me figure un passage au milieu des cailloux, canettes et dunes cabossées. J’aperçois le point d'accès.
Un chambranle de béton encadre une porte de métal mangée par la rouille. Elle claque dans le vent léger. S'ouvre et se referme sur le début d'un trou. Je le scrute et l’écoute avant d'y sauter. ]'y connais un escalier.
Ce que j'en pense :
Dans ce roman il y a des pages très fortes qui nous plongent avec une grande intensité dans l’univers de ces jeunes de Seine Saint Denis contrôlés à tout va par des forces de police cherchant le conflit et la violence (étant persuadées de leur impunité). D’autres passages (trop nombreux à mon goût) excluent le lecteur qui ne possède pas assez bien le langage des banlieues. Au final cette lecture me laisse plutôt dubitatif.
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"Les derniers jours des fauves" de Jérôme Leroy - La manufacture de livres
Présentation de l'éditeur :
Nathalie Séchard, celle qui incarna l’espoir de renouveau à la tête de l’État, a décidé de jeter l’éponge et de ne pas briguer un second mandat. La succession présidentielle est ouverte. Au sein du gouvernement commence alors un jeu sans pitié. Dans une France épuisée par deux ans de combats contre la pandémie, les antivaxs manifestent, les forces de police font appliquer un confinement drastique, les émeutes se multiplient. Le chaos s’installe. Et Clio, vingt ans, normalienne d’ultragauche, fille d’un prétendant à la présidence, devient une cible...
Première page :
Nathalie s’en va
Nathalie Séchard, cheffe des Armées, grande maîtresse de l’ordre national de la Légion d’honneur, grande maîtresse de l’ordre national du Mérite, co-princesse d’Andorre, première et unique chanoinesse honoraire de la basilique Saint-Jean-de-Latran, protectrice de l’Académie française et du domaine national de Chambord, garante de la Constitution et, accessoirement, huitième présidente de la Ve République, en cet instant précis, elle baise.
Et Nathalie Séchard baise avec ardeur et bonheur.
Nathalie Séchard a toujours aimé ça, plus que le pouvoir. C’est pour cette raison qu’elle va le perdre. C’est comme pour l’argent, a-t-elle coutume de penser, quand elle ne baise pas. Les riches ne sont pas riches parce qu’ils ont un génie particulier. Les riches sont riches parce qu’ils aiment l’argent. Ils n’aiment que ça, ça en devient abstrait. Et un peu diabolique, comme tout ce qui est abstrait. Dix milliards plutôt que huit. Douze plutôt que dix. Toujours. Ça ne s’arrête jamais.
Ce que j'en pense :
C’est un livre qui promet de traiter du pouvoir politique avec beaucoup de drôlerie et de férocité. Dans les cinquante premières pages, on sent que ce roman va tenir ses promesses. Mais on est assez vite déçu car l’auteur tombe dans la facilité pour dérouler un récit qui ne nous accroche plus tellement il en rajoute dans les attentats et les complots.
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"Je serai là" de L'homme étoilé - Calmann Levy
Présentation de l'éditeur :
En remontant le fil de ses souvenirs professionnels et personnels, l’Homme étoilé raconte la naissance de sa vocation de soignant.
Ce nouvel opus bouleversant confirme son talent et sa profonde humanité: il achève de nous convaincre qu’on peut aussi soigner avec ses mots et sa présenceExtrait :
Ce que j'en pense :
Roman graphique aux dessins simples mais efficaces. Le sujet est sensible et d’une brûlante actualité : comment faire entrer le plus possible « d’humain » dans les soins, en particulier lorsque la mort est proche. On a tous eu l’occasion de remarquer le manque de moyens dans certains secteurs de la santé : la psychiatrie, les maisons de retraite…Ce livre nous aide à ne pas oublier tout ce qui reste à faire dans beaucoup de domaines. Ce qui m’a toutefois gêné à la lecture, c’est la « fausse modestie » de l’auteur, cette façon de se mettre en avant au détriment du travail d’équipe.
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"L'heure des oiseaux" de Maud Simonnot - les éditions de l'Observatoire
Présentation de l'éditeur :
Île de Jersey, 1959. Pour survivre à la cruauté et à la tristesse de l’orphelinat, Lily puise tout son courage dans le chant des oiseaux, l’étrange amitié partagée avec un ermite du fond des bois et l’amour inconditionnel qui la lie au Petit.
Soixante ans plus tard, une jeune femme se rend à Jersey afin d’enquêter sur le passé de son père. Les îliens éludent les questions que pose cette étrangère sur la sordide affaire qui a secoué le paradis marin. Derrière ce décor de rêve pour surfeurs et botanistes se dévoilent enfin les drames tenus si longtemps secrets.
Première page :
La buanderie est une étuve décrépie, entourée de longs bancs et de hublots sales par lesquels même les jours radieux ne filtre qu’une grisaille diffuse, mais c’est la pièce préférée de Lily. Car ici on l’oublie parfois pendant des heures à la tâche, ici la fillette est enfin tranquille.
Cachée derrière une pile de linge, elle aperçoit dans l’encadrement de la porte l’intendante et le surveillant en chef en train de s’embrasser. Si la jeune femme blonde a un visage disgracieux, le surveillant est bien plus repoussant avec ses manières grossières et l’éclair mauvais qui anime son regard. Lily, comme tous les enfants de l’orphelinat, le déteste et le craint.
D’abord surprise par cette scène inattendue, la fillette sourit. Tant que ces deux-là s’occuperont de leurs affaires, ils ne seront pas derrière elle.
Ce que j'en pense :
Le sujet aurait pu être intéressant s’il avait été traité d’une façon plus originale et surtout plus profonde. L’alternance entre passé et présent n’apporte pas grand-chose au récit car l’enquête de la narratrice parait un peu « magique ». L’écriture voudrait être poétique mais parait souvent froide et remplie de clichés. Sans doute que l’autrice s’est bien documentée sur ce qui s’est passé dans cet orphelinat mais elle n’a pas réussi à me faire entrer dans son livre.
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