• Les pays

    "Les pays" de Marie-Hélène Lafon
    Buchet-Chastel

    Présentation de l'éditeur :

    À la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n’avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquets et de barbelés entre des prés.

    Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier. Elle n’oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie. Les Pays raconte ces années de passage.

    Première page :

    "On resterait partis quatre jours. On logerait à Gentilly, dans la banlieue, on ne savait pas de quel côté mais dans la banlieue, chez des sortes d'amis que les parents avaient. C'était le début de mars, quand la lumière mord aux deux bouts du jour, on le voit on le sent, mais sans pouvoir encore compter tout à fait sur le temps, sans être sûr d'échapper à la grosse tombée de neige, carrée, brutale, qui empêche tout, et vous bloque, avec les billets, les affaires et les sacs préparés la veille, au cordeau, impeccables alignés dans le couloir; vous bloque juste le jour où il faut sortir, s'extraire de ce fin fond du monde qu'est la ferme. On n'y passe pas, on ne traverse pas, on y va, par un chemin tortueux et pentu, caparaçonné de glace entre novembre et février..."

    Ce que j'en pense :

    Livre à l'écriture précise, au vocabulaire recherché, à savourer lentement. En lisant "Les pays" on pense encore à Depardon et à ses paysans mais cette fois ci il s'agit d'un départ vers la ville, contrairement à "L'annonce" où c'est la ville qui venait à la campagne. C'est un livre plein de pudeur, d'émotion retenue, de tendresse et de paix.

       

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  • Calligraphie des rêves

    "Calligraphie des rêves" de Juan Marsé
    traductionJean-Marie Saint-Lu; Christian Bourgois

    Présentation de l'éditeur :

    Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, le jeune Ringo arpente les rues du quartier de Gracia, observe le quotidien de ses voisins depuis le bistrot de la señora Paquita et s'efforce de percer le mystère qui entoure les activités de son père. Au fil de ses rêveries s'esquisse l'Espagne franquiste, traversée d'interdits et de secrets.

    Première page :

    "Torrente de las Flores. Il avait toujours pensé qu'une rue portant ce nom ne pourrait jamais être le théâtre d'une tragédie. Depuis le haut de la Travesera de Dalt, elle amorce une forte pente qui s'atténue jusqu'à mourir dans la Travesera de Gracia, croise quarante-six rues, a une largeur de sept mètres et demi, est bordée d'immeubles peu élevés et compte trois bars. En été, durant les jours parfumés de la fête patronale, endormie sous un toit ornemental de bandes de papier de soie et de guirlandes multicolores, la rue abrite une agréable rumeur de roselière bercée par la brise et une lumière sous-marine et ondulante, comme d'un autre monde. Lors des nuits étouffantes, après dîner, la rue est un prolongement du foyer familial.

    Tout cela est arrivé il y a bien longtemps, quand la ville était moins vraisemblable qu'aujourd'hui, mais plus réelle. Un peu avant deux heures, un dimanche après-midi de juillet, le soleil resplendissant et une averse soudaine se fondent durant quelques minutes, laissant en suspens dans l'air une lumière frisottante, une transparence hérissée et trompeuse tout au long de la rue. Cet été est torride ..."

    Ce que j'en pense :

    Rêve, réalité, fantastique, musique, cinéma... tout se mêle dans ce livre sur le Barcelone franquiste de l'après-guerre. Les personnages de ce quartier populaire de la capitale catalane sont terriblement attachants, avec leurs délires, leurs fêlures et leurs secrets, leur humour... Avec ce livre, où la chronologie ne se présente pas de façon linéaire (ce qui peut un peu perturber au départ), on voyage en plein réalisme poétique.

       

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  • La nuit tombée

    "La nuit tombée" de Antoine Choplin
    éditions La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Un homme sur une moto, à laquelle est accrochée une remorque bringuebalante, traverse la campagne ukrainienne. Il veut se rendre dans la zone interdite autour de Tchernobyl. Il a une mission. Le voyage de Gouri est l'occasion pour lui de retrouver ceux qui sont restés là et d'évoquer un monde à jamais disparu où ce qui a survécu au désastre tient à quelques lueurs d'humanité.

    Première page :

    "Après les derniers faubourgs de Kiev, Gouri s'est arrêté sur le bas-côté de la route pour vérifier l'attache de la remorque. Avec force, il essaie de la faire jouer dans un sens puis l'autre et, comme rien ne bouge, il finit par se frotter les mains paume contre paume, l'air satisfait. Une voiture le dépasse en klaxonnant et il adresse sans savoir un petit signe de la main dans sa direction. Il tire sur les pans de sa veste de cuir, referme jusqu'au menton la fermeture éclair. Après quoi, il enfourche sa moto et redémarre. Il roule tranquillement, attentif aux reliefs inégaux de la chaussée. Parfois, il donne un coup de guidon pour éviter un nid de poule et, derrière lui, son attelage vide se met à brinquebaler méchamment avant de se recaler comme il faut dans son sillage. La lumière est douce, tamisée par les bois de bouleaux et de résineux qui encadrent la route. Un semblant de voile, moins qu'une brume, paraît ainsi jeté sur le paysage, et on peut en distinguer le grain dans l'air. Il est plus de quatre heures, il ne tardera pas à faire froid. Gouri devrait rejoindre Chevtchenko avant la nuit.

    Cela fait bientôt deux ans qu'il n'est pas revenu ici et forcément son regard balaye les espaces avec gourmandise."

    Ce que j'en pense :

    Grâce à l'écriture délicate de Choplin tout est dit sur ces paysages abandonnés, ces villes inhabitées avec leurs fantômes mystérieux, sur ces personnes qui  continuent à vivre, à aimer, à se souvenir, à rêver et à souffrir ... Un roman magnifique; du grand Choplin.

       

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  • L'homme-joie

    "L'homme-joie" de Christian Bobin
    L'iconoclaste

    Présentation de l'éditeur :

    Christian Bobin renoue avec la fibre narrative de ses grands livres : Le Très-Bas, Prisonnier au berceau, et construit son livre en quinze récits : des portraits d êtres aimés (son père), des rencontres (Maria l enfant gitane, une mendiante) des figures emblématiques (Soulages, Glenn Gould, Matisse, Pascal), des visions (une branche de mimosa, une cathédrale) et une longue lettre à la femme aimée et perdue, « la plus que vive ». Entre ces récits, viennent des paragraphes courts, parfois écrits à la main, condensés sur une pensée, fulgurants de profondeur et d humanité. Un même fil rouge unifie tous ces textes, c est la voix de Bobin, à nulle autre pareille et son regard de poète qui transfigure le quotidien.

    Première page :

    "Partons de ce bleu, si vous voulez bien. Partons de ce bleu dans le matin fraîchi d'avril. Il avait la douceur du velours et l'éclat d'une larme. J'aimerais vous écrire une lettre où il n'y aurait que ce bleu. Elle serait semblable à ce papier plié en quatre qui enveloppe les diamants dans le quartier des joailliers à Anvers, ou Rotterdam, un papier blanc comme une chemise de mariage, avec à l'intérieur des grains de sel angéliques, une fortune de Petit Poucet, des diamants comme des larmes de nouveau-né.

    Nos pensées montent au ciel comme des fumées. Elles l'obscurcissent. Je n'ai rien fait aujourd'hui et je n'ai rien pensé. Le ciel est venu manger dans ma main...."

    Ce que j'en pense :

    Magnifique ! Par sa conception, ses idées, son écriture. Et, pour une fois à la lecture d'un livre de Bobin, je n'ai pas eu de ces irritations lorsqu'il essaie de nous entrainer dans ses méandres mystiques. Non, ici tout est beau, tout est bleu. Sans doute un des meilleurs Bobin.

       

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  • Pike

    "Pike" de Benjamin Whitmer
    traduction Jacques Mailhos - éditions Gallmeister

    Présentation de l'éditeur :

    Douglas Pike n'est plus l'effroyable truand d'autrefois, mais il a beau s'être rangé, il n'en est pas plus tendre. De retour dans sa ville natale proche de Cincinnati, dans les Appalaches, il vit de petits boulots avec son jeune comparse Rory, qui l'aide à combattre ses démons du mieux qu'il peut. Lorsque sa fille Sarah, disparue de longue date, meurt d'une overdose, Pike se retrouve chargé de sa petite-fille de douze ans. Mais tandis que Pike et la gamine commencent à s'apprivoiser, un flic brutal et véreux, Derrick Krieger, manifeste un intérêt malsain pour la fillette. Pour en apprendre davantage sur la mort de Sarah, Pike, Rory et Derrick devront jouer à armes égales dans un univers sauvage, entre squats de junkies et relais routiers des mauvais quartiers de Cincinnati.

    Première page :

    Le bras gauche du gosse saille en biais de la neige sale comme une branche de bois noir cassée. Derrick tâte le corps de la pointe de sa botte de cow-boy. Aucun mouvement. Il rengaine son Colt 911 et balaye la ruelle du regard. Les anciens bâtiments industriels en brique rouge le dominent de trop haut; un antique escalier de secours se décolle et pend d'une façade, menaçant d'entraîner le mur délabré dans sa chute. Droit devant, la ruelle s'achève en cul-de-sac sur un chenil grillagé abritant deux pit-bulls entraînés à déchiqueter le corps des flics blancs. Derrick tourne les talons et repart vers la Grand-rue de Cincinnati. Stase du matin, bottes qui crissent sur la neige dure au rythme du cœur qui bat, froid et métronomique, sous sa cage thoracique.

     Pas le moindre putain de doute : le gosse avait senti le coup venir. C'était forcé, vu comme il l'avait jouée cool jusqu'au moment où il avait surpris Derrick, visage penché sur une cigarette rougeoyante, pour faire alors volte-face et filer par la porte de la cuisine en ne lui laissant voir qu'une traînée afro floue et le dessous de ses talons. Le temps que Derrick sorte son .45 de son holster, le gosse avait déjà dix mètres d'avance et cavalait pour sauver sa peau.

     Puis il avait continué à bien jouer le coup sur les deux premiers blocs. Il s'était tenu à l'écart des petites rues latérales et avait rameuté tout le quartier. Et tous les autochtones ne dormaient pas; assis sur leurs perrons décatis, quelques-uns d'entre eux suivaient la scène de leurs yeux rougis par la bière....

    Ce que j'en pense :

    Roman noir où tout est très noir : paysage, neige, personnages, humour... Les descriptions de scènes violentes sont sèches et froides, les dialogues sont courts et percutants. L'auteur réussit malgré tout à nous faire aimer la plupart de ses personnages. Il joue beaucoup avec les métaphores, souvent de façon originale.

      

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  • L'histoire de l'amour

    "L'histoire de l'amour" de Nicole Krauss
    folio

    Présentation de l'éditeur :

    A New York, la jeune Alma ne sait comment surmonter la mort de son père. Elle croit trouver la solution dans un livre que sa mère traduit de l'espagnol, et dont l'héroïne porte le même prénom qu'elle. Non loin de là, un très vieil homme se remet à écrire, ressuscitant la Pologne de sa jeunesse, son amour perdu, le fils qui a grandi sans lui. Et au Chili, bien des années plus tôt, un exilé compose un roman. Trois solitaires qu'unit pourtant, à leur insu, le plus intime des liens : un livre unique, L'histoire de l'amour, dont ils vont devoir, chacun à sa manière, écrire la fin. Cet admirable roman, hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil. Mais c'est avant tout un hymne à la vie, écrit dans une langue chatoyante et allègre, l'affirmation d'un amour plus fort que la perte, et une célébration, dans la lignée de Borges, des pouvoirs magiques de la littérature. Il impose d'emblée Nicole Krauss comme une romancière de tout premier plan. Prix du meilleur livre étranger 2006

    Première page :

    "LES DERNIERS MOTS SUR TERRE

    Quand ils rédigeront ma nécrologie. Demain. Ou le lendemain. On y lira : LEO GURSKY LAISSE DERRIÈRE LUI UN APPARTEMENT PLEIN DE MERDE. Je suis étonné de ne pas avoir été enterré vivant. L'endroit n'est pas bien grand. Je dois me battre pour préserver un passage entre le lit et les toilettes, les toilettes et la table de la cuisine, la table de la cuisine et la porte d'entrée. Si je veux me rendre des toilettes à la porte d'entrée, impossible, je suis obligé de passer derrière la table de la cuisine. J'aime bien imaginer tout cela comme un terrain de base-ball : le lit est le marbre, les toilettes la première base, la table de cuisine la deuxième, la porte d'entrée la troisième; si l'on sonne à la porte alors que je suis couché sur le lit, je dois faire le tour par les toilettes et par la table de la cuisine avant d'atteindre la porte. S'il s'agit de Bruno, je le laisse entrer sans dire un mot avant de rejoindre le lit en courant, tandis que le rugissement de la foule invisible résonne à mes oreilles."

    Ce que j'en pense :

    Plusieurs récits et plusieurs voix s'enchainent, s'imbriquent et peuvent, au début, donner l'impression de naviguer dans un labyrinthe; mais la lecture en est finalement très facile. On se sent très proches des personnages. Il y a de l'amour, de l'émotion, de l'amitié, de la solitude, de l'humour... et une très belle écriture. Seul bémol : l'abondance de termes hébreux et yiddish sans qu'il y ait de lexique.

      

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  • Furari

    "Furari " de Jirô Taniguchi

    Casterman

    Présentation de l'éditeur :

    En japonais, Furari signifie "au gré du vent"... tout comme semblent se dérouler ces longues marches dans Edo, l'ancien Tokyo. Mais le promeneur, inspiré d'un personnage historique, ne laisse pourtant rien au hasard. Géomètre et cartographe, il arpente la ville, mesurant les distances, comptant chacun de ses pas, afin de dresser la première carte moderne du Japon. 
    Sensible à tous les détails qui forment le charme pittoresque d'Edo au début du XIXe siècle, Jirô Taniguchi nous propose de partager une nouvelle fois son goût pour les déambulations enrichissantes.

    Extrait :

     

    Furari

    Ce que j'en pense :

     Cette BD nous invite à ouvrir les yeux et à déambuler de façon poétique à travers des paysages merveilleusement bien dessinés. Seul bémol : les interjections (en oh, ah, hi....) beaucoup trop fréquentes finissent par devenir ridicules.

     

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  • Allumer le chat

    "Allumer le chat" de Barbara Constantine
    calmann-lévy

    Présentation de l'éditeur :

    « Il se plante devant la porte ouverte, jambes écartées, poings sur les hanches. Il hume l'air. La nuit s'annonce douce et tranquille. Mais d'un coup, ses sourcils se froncent, une ombre passe, et sans se retourner

       Passe-moi le fusil, j'vais allumer le chat ! Il n'a pas bu pourtant, juste quelques verres de rouge au dîner, autant dire rien.
       Et pourquoi tu veux l'allumer, dis ?
       Quand il me regarde, j'ai l'impression qu'il se fout de ma gueule. Alors, là, j'en ai marre Je vais lui régler son compte à ce salopard ! »
     
    « Bonne nouvelle ! Les Deschiens ont fait un enfant à Queneau et le chat se porte bien. Allumer le chat, c'est un feu d'artifices. » Daniel Picouly

    Extrait :

     "Mine fait du pain perdu. Rémi reste derrière elle, tenant le bas de sa robe. Il est certainement timide en temps normal, mais là en plus il ne la ramène pas, parce que sa mère l'a un peu briefé, « Ton grand-père Raymond est un peu méchant, il pique des joues quand on l'embrasse et il veut toujours tuer les chats avec son fusil. » Tu parles que le môme il est à l'aise...

     Mine touille les œufs, ça fait bouger ses fesses sous sa robe, il aime bien. Elle est gentille, Mine. C'est la seule qui n'ait pas reculé brusquement en voyant les plaques rouges sur son visage. Sa mère prend toujours un air dégoûté et dit qu'elle n'a pas le temps, quand il s'approche pour faire un câlin... Son père, lui, tourne la tête de l'autre coté et court se laver les mains dès qu'il le touche... Alors il se cache dans la buanderie, ..."

    Ce que j'en pense :

    C'est un livre loufoque, plein d'humour mais l'histoire comporte sans doute trop de personnages pour qu'on s'y attache vraiment. Lecture plaisante mais sans doute vite oubliée.

     

     

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  • La traversée des terres froides

    "La traversée des terres froides" de Jean Pierre Spilmont
    La fosse aux ours

    Présentation de l'éditeur :

    Florence 1347 : Frans Heins, artisan tisserand banni de la terre flamande depuis plus de trente ans pour avoir mené, à Gand, une révolte contre les échevins de la ville, entreprend pour son neveu le récit de sa vie de proscrit. " Je te dirai ma vie d'alors. Je te dirai la très longue étape qui fut la mienne au cœur des Terres-Froides de Savoie et du Dauphiné, à l'époque où dans la ville de Vienne le concile décidait du sort de l'ordre des Templiers. J'ai côtoyé les lépreux et partagé leur désespoir... " Un hymne à la liberté et à la tolérance.

    Première page :

     "Je n’ai rien oublié, Guillaume. Rien ni personne, malgré ces années passées loin de vous, loin de ces Flandres que j’ai tant aimées.

    Tu as fait preuve d’une grande patience pour retrouver une trace que je n’ai au demeurant jamais cherché à brouiller, encore moins à effacer.

    Tu me demandes aujourd’hui de te dire comment j’ai vécu durant cette longue absence.

    Que ton désir soit respecté. Sache, pourtant, que je ne me suis jamais voulu chroniqueur de mon existence. Vivre, survivre parfois, exigeait assez d’énergie, de prudence, voire de folie, pour qu’il m’ait été permis d’apporter autre chose que d’immédiates réponses aux multiples sollicitations d’une destinée quelque peu hasardeuse.

    La maladie qui depuis quelques mois sévit à Naples, à Gênes et à Venise, ne tardera pas à venir jusqu’à nous. Certains y voient déjà un signe de la colère de Dieu, d’autres guettent les astres et les comètes. Là, on fuit. Ici on accuse les lépreux. Un peu partout on brûle les juifs que l’on tient pour responsables de ce nouveau fléau."

    Ce que j'en pense :

    Spilmont sait nous faire sentir une atmosphère, un climat et donner vie à ses personnages. Une écriture forte et lumineuse qui dit l'essentiel Un chant d'espoir.

       

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  • Vrouz

    "Vrouz" de Valérie Rouzeau
    La table ronde

    Présentation de l'éditeur :

    Pour la première fois, Valérie Rouzeau se frotte au sonnet. Du crépitement de ses vers très libres jaillit une tristesse allègre ou une drôlerie rêveuse. Elle se tient au cœur du monde, en même temps qu’à sa marge. Sa vie chahute entre les lignes. Elle dit le plafond qui grince, le jeune homme pâle dans le métro, la visite chez le gynéco, les nuits blanches et les nuits noires. Elle s’empare du quotidien et fait violon de tout bois.

    Première page :

    "Bonne qu'à ça ou rien

    Je ne sais pas nager pas danser pas conduire

    De voiture même petite

    Pas coudre pas compter pas me battre pas baiser

    Je ne sais pas non plus manger ni cuisiner

    (Vais me faire cuire un œuf)

    Quant à boire c'est déboires

    Mourir impossible présentement

    Incapable de jouer ni flûte ni violon dingue

    De me coiffer pétard de revendre la mèche

    De converser longtemps

    De poireauter beaucoup d'attendre un seul enfant

    Pas fichue d'interrompre la rumeur qui se prend

    Dans mes feuilles de saison."

    Ce que j'en pense :

    On retrouve le rythme de Valérie Rouzeau (depuis "Pas revoir") ; et les jeux avec la langue, l'humour, cette façon particulière de montrer le quotidien et de parler de soi tout en portant attention aux autres.

       

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