• La tendresse des pierres

    "la tendresse des pierres" de Marion Fayolle - Magnani

    Présentation de l'éditeur :

    Marion Fayolle réalise un chef d'œuvre éblouissant sur la recherche d'un amour manqué, celui d'un père à l'agonie. Un homme dur et insaisissable dont on souhaite réanimer la vie et l'amour. La Tendresse des Pierres sublime par delà toutes les richesses des rapports texte et image les possibilités artistiques et littéraires d'une bande dessinée moderne que l'auteur enrichit par l'influence du surréalisme et du nouveau roman. 

    Extrait :

    La tendresse des pierres

    (Cliquer sur l'image pour la voir en grand format )

    Ce que j'en pense :

    BD (ou roman graphique?) très originale par le sujet, le graphisme et le texte, et assez bouleversante. C'est à la fois doux et rugueux, d'où  le titre "la tendresse des pierres". L'auteure sait parler de souffrance sans tristesse, avec simplicité et profondeur.

    La tendresse des pierres

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  • L'avortement

    "L'avortement" de Richard Brautigan - Points

    Présentation de l'éditeur :

    Un homme vit cloîtré dans une bibliothèque insolite qui accueille jour et nuit des manuscrits refusés par les éditeurs. Un jour, une femme sublime vient lui confier son livre. Elle raconte l'histoire de son corps, cette " horrible chose " qu'elle ne supporte plus. Entre le bibliothécaire farfelu et cette étrange créature, une histoire d'amour est née, et les ennuis commencent.

    Première page :

    "C'est une belle bibliothèque, parfaite de tempo, luxuriante et américaine. A l'horloge, il est minuit et la bibliothèque, profonde, est emportée, comme un enfant qui rêve, jusque dans l'obscurité de ces pages. Bien que la bibliothèque soit « fermée », je n'ai pas besoin de rentrer chez moi parce que chez moi, c'est ici et cela depuis des années. D'ailleurs, il faut que j'y sois en permanence; cela fait partie de mon travail. Je ne voudrais pas passer pour un petit fonctionnaire beso­gneux mais quand même, j'aime mieux ne pas penser à ce qui arriverait si, par hasard, quelqu'un venait et je n'étais pas là.

    Cela fait des heures que je suis assis à ce bureau, le regard perdu parmi les rayons obscurs où s'alignent les livres. J'aime leur présence, le poids de leur présence, et l'honneur qu'ils font au bois des étagères.

    Je sais qu'il va bientôt pleuvoir.

    Toute la journée déjà, les nuages ont joué avec l'écriture bleue du ciel, emménageant leurs lourdes malles noires mais, jusqu'ici, de pluie rien n'est encore arrivé.

    J'ai « fermé » la bibliothèque à neuf heures mais, si quelqu'un veut apporter un livre, il y a toujours, près de la porte, la cloche qu'on peut sonner et qui m'appelle et me fait abandonner sur-le-champ mon occupation du moment…."

    Ce que j'en pense :

    C'est tendre, plein d'humour, ça frôle l'absurde mais c'est surtout très poétique. Il suffit de quelques images, souvent décalées, pour que l'auteur nous entraîne dans son monde mélancolique et joyeux à la fois. Voilà une lecture qui nous fait du bien.

    L'avortement

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  • Le silence de Grace

    "Le silence de Grace" de Peter Robinson - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Après la mort de sa femme, le compositeur hollywoodien Chris Lowndes décide de revenir s’installer dans son Yorkshire natal. Il y retrouve les belles landes sauvages de Kilnsgate House. Mais, très vite, l’atmosphère dans la vieille demeure s’avère troublante. Chris apprend que l’ancienne propriétaire des lieux, Grace Elizabeth Fox, a été condamnée à la pendaison pour le meurtre de son mari, un éminent médecin, soixante ans plus tôt. Et si Grace était innocente ? Cette question l’obsède. Au point de revisiter toute l’affaire.

    Première page :

    PROCÈS CÉLÈBRES : GRACE ELIZABETH FOX, AVRIL 1953, PAR SIR CHARLES HAMILTON MORLEY

    Le matin du 23 avril 1953, à 6 h 30, Grâce Elizabeth Fox se leva de son lit et s'habilla avec l'assistance de la jeune surveillante de garde Mary Swann. Elle se contenta d'un petit déjeuner léger, composé d'un toast à la marmelade et de thé, puis s'occupa à écrire des lettres à sa famille et à ses amis. Peu avant 8 heures, elle but un petit verre de cognac afin de calmer ses nerfs, puis elle passa l'heure qui suivit seule à seul avec l'aumônier.

    Trente secondes avant 9 heures, M. Albert Pierrepoint pénétra dans la cellule de Grâce accompagné de son assistant et, avec sa courtoisie et sa promptitude coutumières, attacha les mains de la prisonnière dans son dos par le moyen d'un lien souple en cuir de vachette avant de l'escorter sur la courte distance les séparant du bâtiment des exécutions, situé juste au-dessus. Dans la grisaille de ce matin pluvieux, les marches glissantes étaient plongées dans l'obscurité. A 9 heures précises, le petit groupe entra sur les lieux de l'exécution, où attendaient déjà le directeur, le médecin, ainsi que deux témoins

    Ce que j'en pense :

    Ce livre est classé dans les policiers car Robinson écrit habituellement des enquêtes de l'inspecteur Banks. Il y a bien enquête dans ce livre mais assez "poussive" et plutôt laborieuse. C'est un roman qui pourrait être qualifié d'historique. La vie des infirmières lors de la seconde guerre mondiale constitue l'intérêt principal de ce livre.

    Le silence de Grace

     

     

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  • L'enfant de Bruges

    "L'enfant de Bruges" de Gilbert Sinoué - folio

    Présentation de l'éditeur :

    Bruges, 1441. Arborant un air mystérieux, l'index posé sur les lèvres, Jan Van Eyck avait chuchoté : Petit, il faut savoir se taire, surtout si l'on sait. Qui pouvait se douter alors que, derrière la recommandation du maître flamand, se cachait le Grand Secret ? À travers les brumes de Flandre et la luminosité éclatante de la Toscane, un enfant de treize ans va se retrouver confronté à une effroyable conspiration. Un monde occulte, empli de ténèbres qu'il lui faudra affronter avec l'innocence pour toute arme. Pourquoi veut-on sa mort ? Que sait-il qu'il n'aurait jamais dû connaître ? Pour quelle raison des peintres de génie, des apprentis, des orfèvres, des penseurs, des architectes sont-ils la cible de meurtriers invisibles ? Quels sont les fils mystérieux qui les relient entre eux et les tirent insensiblement au bord de l'abîme ? Autant de questions auxquelles l'enfant de Bruges devra s'efforcer de répondre s'il ne veut pas disparaître à son tour dans la nuit.

    Première page :

    "Florence, juin 1441

    La chaleur qui régnait sur la Toscane depuis le début de l'été s'était encore accrue. De la piazza délia Signoria à Santa Maria del Fiore on avait l'impression d'avancer dans un nuage de brume. Même le campanile s'était comme affaissé et son revêtement de marbre vert et rose ne reflétait plus qu'une teinte unique, brouillée de soleil.

    Agenouillé devant la porte du baptistère San Giovanni, Lorenzo Ghiberti, le front luisant de sueur, finit d'apposer une ultime feuille d'or sur le profil de Caïn.

    Malgré son âge, soixante-trois ans, aucune faiblesse n'affectait le mouvement de sa main. Le geste était aussi maîtrisé qu'il y a plus de quarante ans, lorsqu'il avait concouru face aux plus grands artistes de la ville."

    Ce que j'en pense :

    Je n'apprécie que moyennement les romans historiques et celui-ci ne fait pas exception. Certes on apprend des choses en particulier sur la peinture flamande et italienne au quinzième siècle mais l'intrigue est souvent poussive et un peu tirée par les cheveux.

    L'enfant de Bruges

     

     

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  • Les contes à réchauffer

    "les contes à réchauffer" de Eric Durnez - Lansman

    Présentation de l'éditeur :

    Les Contes à réchauffer naviguent à vue dans les eaux du délire et du non-sens. Ils sont pourtant étrangement sérieux.

    Quelque part entre Kafka et Nino Ferrer, sous le haut patronage des deux illustres citoyens d'Honfleur, Erik Satie et Alphonse Allais, Eric Durnez a composé ces petites histoires décalées, fragments suspendus dans le vide d'un monde à la dérive qui ressemble à s'y méprendre au nôtre.

    Une étrange galerie de personnages s'affirme au fil des contes : Madame Dumonceau, le Colonel Ségur, Charles Desmet, un dermatologue génial, Gisèle et Jean-Louis... Ils hantent la mémoire du narrateur, le "je", qui semble toujours à la recherche de son âme perdue...

    Extrait :

    "La mélancolie

    A côté du corps de ma sœur, j'ai déposé le couteau. Je suis sorti de la chambre. J'ai débouché la bouteille de vin que nous gardions pour les grandes occasions. C'en était une. Quel calme...

     La vacance

    Pour sauvegarder les apparences, Gisèle et moi avons accepté de nous rendre à ce fameux réveillon. Je suis encore très amoureux de Gisèle. Elle, plus du tout. Dehors, il a neigé. Nos hôtes ont dit : dormez ici. Vers quatre heures du matin, j'ai proposé à Gisèle de nous coucher. Elle n'avait pas envie de dormir à mes côtés mais j'ai insisté pendant près d'une heure et elle a fini par dire oui. Je suis monté le premier. Elle n'est pas arrivée. Je suis redescendu. Elle embrassait un homme à pleine bouche. Je suis resté une minute à la regarder. Ensuite, elle est venue."

    Ce que j'en pense :

    C'est très inégal. Certains textes sont délicieusement délirants, débordants d'humour très noir et d'autres peuvent tomber à plat. Pour du théâtre ou de la lecture à haute voix il faudra veiller à la sélection.

    Les contes à réchauffer

     

     

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  • Le livre de Timothé

    "Le livre de Timothé" de Isabelle Damotte - éditions Potentille

    Présentation de l'éditeur :

    Un enfant, une femme. Deux histoires, deux voix.

    Aucune discordance dans l’écriture d’Isabelle Damotte, mais bien une justesse qui interroge le mot accueil. Et ce, sans fioritures, avec pudeur et réalité mélangées. Les mots disent, aussi simplement, ce qui est ; mais ce qui est n’est pas si simple à approcher. Et c’est cela qui fait la force de cette poésie.

    Extrait :

    "Maintenant

    chez eux

    je dois dormir le soir

    me lever le matin

    manger à table

    mettre les nouveaux vêtements

     

    Je cache toutes les armes

    et les oiseaux

    sous l’oreiller

    c’est mon secret

     

    Je crie

    mais pas aussi haut que les vagues

    mais pas plus fort que mes 6 ans

    « Rendez-moi ma vie d’avant »"

    Ce que j'en pense :

    Isabelle Damotte sait mettre des mots sur ce que l'on ne peut (presque) pas dire, et c'est écrit simplement. Bien que ces deux livres soient très différents dans la forme, je fais le  parallèle avec le livre  de Marie Sabine Roger "Les tartines au ket cheup", pour cette parole juste, donnée à l'enfant.

    Le livre de Timothé

    Le livre de TimothéLe livre de Timothé

     

     

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  • Les tartines au két-cheup

    "Les tartines au két-cheup" de Marie-Sabine Roger - Rouergue (Dacodac)

    Présentation de l'éditeur :

    " Quand j'arrive à l'école maternelle Jean-Jaurès, j'ai même pas le temps de jouer dans la cour, c'est juste l'heure de rentrer. Les autres sont déjà rangés en petittrain pour aller faire pipi. Moi je suis le dernier. C'est nul, je peux doubler personne. " Entre la maison et l'école, Nicolas n'a pas toujours la vie facile. Heureusement, il y a petit Toiseau et Fourmisseau auxquels il peut tout raconter...

    Première page :

    "Ce matin, je suis drôlement pas content. J'ai raté mon dessin animé, et maman m'a pas fait mes tartines.
    «Pas le temps, pas le temps, mon réveil a pas sonné ! Dépêche-toi, Nicolas, on va être en retard. Qu'est-ce qu'elle va dire, hein, ta maîtresse

    M'en fiche. Je veux mes tartines.
    «Tu vas pas me faire un caprice ? À cinq ans ! T'es plus un bébé, quand même !... Allez, bois vite ton lait, je te donnerai des BN, à la place.»
    Je veux bien des béhennes, mais ça remplace pas mes tartines du tout.
    En plus, quand on arrive à l'école maternelle Jean-Jaurès, j'ai même pas le temps de jouer dans la cour, c'est juste l'heure de rentrer. Les autres sont déjà rangés en petit train pour aller faire pipi. Moi je suis le dernier. C'est nul, je peux doubler personne. En sortant des toilettes, je me mets premier en poussant Magali dans le mur, et je pars à fond les manettes, pile quand la maîtresse fait :

     «Allez, avancez, doucement et sans faire de bruit !»"

    Ce que j'en pense :

    On est dans la tête d'un petit garçon maltraité dans sa famille qui, heureusement, se réfugie dans l'imaginaire. C'est à la fois drôle et très émouvant. l'auteure connaît très bien le milieu enseignant et la description de ce monde est parfois impitoyable. Je suis toujours un inconditionnel des livres de Marie Sabine Roger, ce n'est pas encore celui-ci qui me décevra. C'est un livre pour ado mais qui peut (doit) être lu par les adultes. 

    Les tartines au két-cheup

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  • Chouf

    "Chouf" de Sébastien Joanniez - éditions espace 34

    Présentation de l'éditeur :

    Écrits au cours de voyages entre la France et l’Algérie, issus de rencontres ou totalement inventés, les textes de Chouf sont des pépites du passé, des bribes d’aujourd’hui, les éléments d’un pont qui se jette par-dessus la Méditerranée.

    Ici, la poésie tente de dire le silence et l’espoir.

    La page presque blanche allume des feux dans la nuit.

    Car l’Histoire n’a pas encore éteint nos souvenirs, ni coulé nos bateaux, ni entamé nos appétits.

    Extrait :

    "À la réflexion

    Pacification 
    c’est pour ça qu’on était là-bas
    pour pacifier
    avec des armes
    et des troupes

     

    À la cuisine

    en Algérie à l’époque
    on dansait sur un volcan

    on le savait
    mais on était heureux

    tous ensemble
    les deux pieds dans le feu"

    Ce que j'en pense :

    L'air de rien, de façon très poétique, à partir de petites touches légères et banales, ce texte traite en profondeur du lien franco-algérien. Il parle, de chaque côté de la Méditerranée, du passé, du présent et des rêves.

    Chouf

    ChoufChoufChouf

     

     

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