• Un avion sans elle

    "Un avion sans elle" de Michel Bussi
    Presses de la Cité

    Présentation de l'éditeur :

    Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapée d'un crash d'avion, une fillette de trois mois ? Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée "Libellule". Dix-huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête. Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, la jeune femme va dénouer les fils de sa propre histoire jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?

    Première page :

      "23 décembre 1980, 00 h 33

    L'Airbus 5403 Istanbul-Paris décrocha. Un plongeon de près de mille mètres en moins de dix secondes, presque à la verticale, avant de se stabiliser à nouveau. La plupart des passagers dormaient. Ils se réveillèrent brusquement, avec la sensation terrifiante de s'être assoupis sur le fauteuil d'un manège de foire.

     Ce furent les hurlements qui brisèrent net le fragile sommeil d'Izel, pas les soubresauts de l'avion. Les bourrasques, les trous d'air, elle en avait l'habitude, depuis presque trois ans qu'elle enchaînait les tours du monde pour Turkish Airlines. C'était son heure de pause. Elle dormait depuis moins de vingt minutes. Elle avait à peine ouvert les yeux que sa collègue de garde, Meliha, une vieille, penchait déjà vers elle son décolleté boudiné.

    — Izel ? Izel ? Fonce ! C'est chaud. C'est la tempête, dehors, il paraît. Zéro visibilité, d'après le commandant. Tu prends ton allée ?"

    Ce que j'en pense :

    Un beau sujet original, une intrigue assez bien menée mais il y a quelques longueurs. Ce n'est donc pas un chef d'œuvre comme certains l'ont écrit mais c'est tout de même un livre agréable à lire.

     

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  • Code rouge à Belle-Ile

    "Code rouge à Belle-Ile" de Jean Vigne
    Liv'éditions

    Présentation de l'éditeur :

    Un homme est retrouvé mort sur une plage de Belle-Île-en-Mer par une joggeuse. Les gendarmes concluent aussitôt à une banale noyade, mais l’enquête se complique quand un deuxième corps est découvert. Fait troublant, non seulement les défunts se ressemblent comme deux gouttes d’eau, mais ils portent le même nom : Mathieu Pondeix. Jumeaux, sosies ou clones ? La théorie de l’accident est aussitôt rejetée. Il est certain que la mort ne frappe pas au hasard sur cette île bretonne légendaire. Accompagné de sa charmante coéquipière Christelle Boyer, le major Georges Desgneau va tenter de percer ce nouveau mystère au risque de croiser, lui aussi, la route de l’Ankou…

    Extrait :

    "Un brigadier à l'allure de jeune premier et au teint bronzé le salue respectueusement, avant d'enchaîner d'un flot de paroles trop rapides :

    -    On a retrouvé le mort sur la plage, voilà plus de deux heures. Nous ne l'avons pas touché, hormis le légiste, bien entendu.

    -    Le mort, répète le major, la mine blafarde.

    De vieux souvenirs remontent en lui. L'histoire de cadavres qui ne cessaient de s'accumuler sur les plages de Belle Île en Mer, pour mieux disparaître. L'un d'eux s'était même envolé de la morgue. Il était là, sagement enfermé dans son tiroir métallique et pouf... quelques heures plus tard, il avait pris ses cliques et ses claques, pour aller vaquer à on ne sait quelle affaire. Une aventure folle que Georges croyait à jamais disparue, balayée par les vagues du temps. Eh bien non, voilà de nouveau un mort sur l'une des plages de Belle-île, un an tout juste après cette foutue affaire... de quoi perdre son sang-froid, tout de même.

    -  Qui a découvert le cadavre ?

    Le brigadier, sourire Colgate aux lèvres, pointe du menton un coin de plage où, entre deux dunes, une jeune fille essaye de retrouver des couleurs. À ses côtés, une métisse de toute beauté tente de la rassurer, tâche ardue vu les circonstances. Pour dire vrai, Georges s'intéresse peu au témoin, préférant de loin la poitrine ma foi fort généreuse de sa collègue. L'homme aimerait bien s'y perdre, visiter le canyon vertigineux niché entre les deux monts dont l'escalade paraît prometteuse...

    La gendarmette découvre le regard en coin de son supérieur, ouvre une bouche surprise, fronce les sourcils. Aussitôt, Georges se raidit, rougit comme après une bonne cuite, détourne les yeux vers le lointain. Les nuages s'amoncellent au large, un grain est à craindre dans les prochaines heures et dans un délai plus court s'il continue à mater la belle, au lieu de s'occuper de ce satané cadavre. "

    Ce que j'en pense :

    Je ne sais pas ce que fait ce livre dans une sélection "polar" d'une bibliothèque départementale (car, heureusement je ne l'ai pas acheté!). Il faut lire l'extrait pour avoir une idée du style de l'auteur. L'écriture voudrait être humoristique mais cela devient très lourd, en particulier avec les allusions incessantes à la poitrine de la gendarmette ! N'est pas Jean Bernard Pouy qui veut !

      

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  • Les insurrections singulières

    "Les insurrections singulières" de Jeanne Benameur
    Actes sud - Babel

    Présentation de l'éditeur :

    Au seuil de la quarantaine, ouvrier au trajet atypique, décalé à l'usine comme parmi les siens, Antoine flotte dans sa peau et son identité, à la recherche d'une place dans le monde. Entre vertiges d'une rupture amoureuse et limites du militantisme syndical face à la mondialisation, il lui faudra se risquer au plus profond de lui-même pour découvrir une force nouvelle, reprendre les commandes de sa vie.
    Parcours de lutte et de rébellion, plongée au coeur de l'héritage familial, aventure politique intime et chronique d'une rédemption amoureuse, Les Insurrections singulières est un roman des corps en mouvement, un voyage initiatique qui nous entraîne jusqu'au Brésil.
    Dans une prose sobre et attentive, au plus près de ses personnages, Jeanne Benameur signe une ode à l'élan de vivre, une invitation à chercher sa liberté dans la communauté des hommes, à prendre son destin à bras-le-corps. Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce que "on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie".

    Première page :

    "Il y a longtemps, j'ai voulu partir.

    Ce soir, je suis assis sur les marches du perron. Dans mon dos, la maison de mon enfance, un pavillon de banlieue surmonté d'une girouette en forme de voilier, la seule originalité de la rue.

    Je regarde la nuit venir.

    C'était un soir, dans la cuisine, celle qui est toujours là si je me retourne, que j'ouvre la porte et que je fais six pas pour arriver au fond du couloir. C'était comme ce soir, trop chaud. Mon père fignolait une de ses maquettes de bateaux anciens. Sur la toile cirée, ses doigts, quand ils avaient appuyé longtemps, laissaient une trace, comme la buée sur les vitres. Et puis la trace disparaissait.

    Ce soir-là, j'ai eu peur. Peur, si je restais dans cette cuisine, dans cette maison, de devenir comme la trace des doigts de mon père. Juste une empreinte. Qui disparaîtrait aussi.

    Je fixais la maquette.

    Ma mère faisait la vaisselle…"

    Ce que j'en pense :

    Superbe roman. Phrases courtes, tranchantes, les mots sont justes et touchent au plus profond. L’auteure sait admirablement faire parler ceux qui n’ont pas la parole ou ne savent pas s’exprimer. Ce roman aborde la difficulté d’être un ouvrier, un fils, un amant, d’être un homme dans ce monde.

       

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  • Petit éloge des saisons

    "Petit éloge des saisons" par Pierre Pelot
    François Bourin éditeur

    Présentation de l'éditeur :

    On sort tout juste de l’hiver. Au printemps, le ciel est bleu et lisse comme un crâne de Schtroumpf sans bonnet, les loups sont de retour, les pollens et le redoux se rappellent à notre bon souvenir. L’été peut cacher des ciels lourds d’un poids mouillé de linge sale, les orvets se coupent en deux, les renards pointent leurs reflets de flammes, et les brimbelles nous font les dents bleues. L’automne se mijote avec les patates au lard. Pour la Toussaint, on pourrait préférer le mimosa au chrysanthème. L’hiver crisse, la lumière du jour nous met en garde à vue basse, il nous faut faire des voeux en attendant le printemps.

    Bientôt.

    Première page :

    "Ainsi le temps qui passe, passe.

     À une virgule près, qu'un trait d'union sournois aurait fait tomber en bas du bout du banc, on voudrait nous induire dans l'erreur de croire qu'il n'existe même pas, qu'il aurait disparu? Volatilisé le temps passe-passe, passe murailles à travers les cloisonnements qui font la solide armature de l'année ? Nous faire croire qu'il n'est que jeu, en somme, un vulgaire passe-temps.

    Qui sont, où se cachent ces hérauts alarmistes qui nous serinent régulièrement, au moindre carrefour de quelques pauvres sentes, qu'il n'y a plus de saisons ? Où se terrent-ils, à défaut de se taire, qu'on puisse les extirper, les éjecter de leurs douillets cocons, ces annonciateurs de misère ?"

    Ce que j'en pense :

    Pelot nous réserve, comme à son habitude, de merveilleux petits textes autour des saisons. On y retrouve son humour, sa causticité, sa tendresse pour sa région des Vosges et pour ses habitants.

      

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  • Le pas de l'adieu

    "Le pas de l'adieu" de Giovanni Arpino
    traduction Nathalie Bauer - 10-18

    Présentation de l'éditeur :

    Chaque dimanche, le jeune Carlo rend visite à son ancien professeur Giovanni Bertola. Les deux hommes, liés par un terrible pacte, enchaînent les discussions et les parties d'échec au bord du crépuscule. Jusqu'au jour où Ginetta, jeune effrontée débordante de vie et de sensualité, vient brusquement renverser la sourde torpeur de Turin...

    Première page :

    "« La vie ne peut être qu'élégance, ou erreur. »

    Ces mots aux caractères hésitants se détachaient sur le tableau noir parmi des arabesques mathématiques, des formules et des calculs rendus indéchiffrables par des coups de chiffon successifs. Deux flèches encore nettes partaient toutefois du terme « erreur », suggérant d'autres conclusions possibles : « malheur » et « stupidité ».

    Le jeune Carlo Meroni avait lorgné la phrase en dissimulant son embarras habituel. Une nouvelle maxime l'accueillait chaque dimanche. Le tableau noir constituait, en effet, l'éphémère journal intime de son vieux maître, Giovanni Bertola, professeur de mathématiques depuis longtemps à la retraite. Carlo Meroni lui consacrait l'après-midi de ce jour férié avec une fidélité que des observateurs superficiels eussent jugée pour le moins singulière.

    Le garçon à la silhouette osseuse recula en mémorisant : élégance, erreur, malheur ou stupidité. N'est-ce pas trop, professeur ? Choisissez. "

    Ce que j'en pense :

    Les portraits et les relations entre les personnages, l’atmosphère de la pension tenue par ces deux « vieilles filles » et la description de la ville de Turin font de ce roman un livre un peu inquiétant, bizarre et assez fascinant.

      

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  • Entre deux mots la nuit

    "Entre deux mots la nuit" de Georges Bonnet
    éditions l'Escampette

    Présentation de l'éditeur :

    Elle ne meurt pas, elle s'éloigne jour après jour, se détache de la rive pour se fondre en des brumes au-delà desquelles se trouve peut-être une île lumineuse. Son très vieux compagnon lui tient les mains, non pour la suivre - c'est impossible -, mais pour la rassurer et lui transmettre jusqu'à l'ultime seconde des paroles de chair... Des paroles d'amour, des paroles d'amour fou, car il ne s'agit que de cela et l'on sait bien, dès les premières lignes de ce récit, qu'un jour Orphée retrouvera son Eurydice...

    Première page:

    "Elle entre un deux février froid et ensoleillé, dans une résidence pour gens âgés et dépendants.

    Les tests ont révélé, six ans auparavant, qu'elle était atteinte de la maladie à corps de Lewy, caractérisée par des moments d'agressivité, des troubles du sommeil, des idées délirantes du type paranoïde, des pertes de mémoire.

    La maladie provoque un comportement pouvant varier d'un jour à l'autre, en laissant des heures de lucidité.

    Il s'agit d'une affection connexe qui ressemble à la maladie d'Alzheimer, car elle implique comme elle une lente dégénérescence des cellules du cerveau.

    Elle est traitable à ses débuts, mais non guérissable."

    Ce que j'en pense :

    Récit d’une disparition et d’un grand silence. C'est un livre pudique, tendre, souvent juste et sensible. Une écriture poétique comme (presque) dans les meilleurs livres de l’auteur.

      

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  • Juste une ombre

    "Juste une ombre" de Karine Giebel
    Fleuve Noir

    Présentation de l'éditeur :

    Tu te croyais forte. Invincible. Installée sur ton piédestal, tu imaginais pouvoir régenter le monde. Tu manipules ? Tu deviendras une proie. Tu domines ? Tu deviendras une esclave. Tu mènes une vie normale, banale, plutôt enviable. Tu as su t'imposer dans ce monde, y trouver ta place. Et puis un jour... Un jour, tu te retournes et tu vois une ombre derrière toi. À partir de ce jour-là, elle te poursuit. Sans relâche. Juste une ombre. Sans visage, sans nom, sans mobile déclaré. On te suit dans la rue, on ouvre ton courrier, on ferme tes fenêtres. On t'observe jusque dans les moments les plus intimes. Les flics te conseillent d'aller consulter un psychiatre. Tes amis s'écartent de toi. Personne ne te comprend, personne ne peut t'aider. Tu es seule. Et l'ombre est toujours là. Dans ta vie, dans ton dos. Ou seulement dans ta tête ? Le temps que tu comprennes, il sera peut-être trop tard... Tu commandes ? Apprends l'obéissance. Tu méprises ? Apprends le respect. Tu veux vivre ? Meurs en silence...

    Première page :

    "La rue est longue. Étroite, Obscure et humide.

    Je n'ai pas très chaud dans mon manteau. Pour ne pas dire froid. Dans le dos, surtout.

    J'accélère, pressée de retrouver ma voiture. Et mon lit, l'instant d'après.

    Je n'aurais pas dû me garer si loin. Je n'aurais pas dû boire autant. Partir si tard.

    D'ailleurs, je n'aurais pas dû aller à cette soirée. À archiver dans les moments gâchés. Les temps perdus, si nombreux. Cette soirée, j'aurais mieux fait de la passer en compagnie d'un bon livre ou d'un beau mec. Mon mec.

    La moitié des lampadaires est en panne. Il fait sombre, il fait tard. Il fait seul.

    Le bruit de mes pas se cogne aux murs sales. Je commence sérieusement à avoir froid. Et sans trop savoir pourquoi, à avoir peur. Sentiment vague, diffus; qui m'étrangle en douceur. Deux mains glacées se sont lovées autour de mon cou sans que j'y prenne garde.

    Peur de quoi, au fait? L'avenue est déserte, je ne vais pas me faire attaquer par une poubelle !

    Allez, plus qu'une centaine de mètres. Peut-être deux, à tout casser. Rien du tout quoi.,.

    Soudain, j'entends quelqu'un marcher dans mon dos. Instinctivement, je passe la seconde puis je me retourne.

    Une ombre! vingt mètres derrière moi. Un homme, je crois. Pas le temps de voir s'il est grand, petit, gros ou maigre."

    Ce que j'en pense :

    Excellent thriller (ou polar psychologique) ; écriture alerte, rapide, incisive ; personnages profonds et complexes ; intrigues très bien conduites tout au long du livre. À conseiller aux amateurs d’angoisse et de frisson.

      

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