• Les insurrections singulières

    Les insurrections singulières

    "Les insurrections singulières" de Jeanne Benameur
    Actes sud - Babel

    Présentation de l'éditeur :

    Au seuil de la quarantaine, ouvrier au trajet atypique, décalé à l'usine comme parmi les siens, Antoine flotte dans sa peau et son identité, à la recherche d'une place dans le monde. Entre vertiges d'une rupture amoureuse et limites du militantisme syndical face à la mondialisation, il lui faudra se risquer au plus profond de lui-même pour découvrir une force nouvelle, reprendre les commandes de sa vie.
    Parcours de lutte et de rébellion, plongée au coeur de l'héritage familial, aventure politique intime et chronique d'une rédemption amoureuse, Les Insurrections singulières est un roman des corps en mouvement, un voyage initiatique qui nous entraîne jusqu'au Brésil.
    Dans une prose sobre et attentive, au plus près de ses personnages, Jeanne Benameur signe une ode à l'élan de vivre, une invitation à chercher sa liberté dans la communauté des hommes, à prendre son destin à bras-le-corps. Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce que "on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie".

    Première page :

    "Il y a longtemps, j'ai voulu partir.

    Ce soir, je suis assis sur les marches du perron. Dans mon dos, la maison de mon enfance, un pavillon de banlieue surmonté d'une girouette en forme de voilier, la seule originalité de la rue.

    Je regarde la nuit venir.

    C'était un soir, dans la cuisine, celle qui est toujours là si je me retourne, que j'ouvre la porte et que je fais six pas pour arriver au fond du couloir. C'était comme ce soir, trop chaud. Mon père fignolait une de ses maquettes de bateaux anciens. Sur la toile cirée, ses doigts, quand ils avaient appuyé longtemps, laissaient une trace, comme la buée sur les vitres. Et puis la trace disparaissait.

    Ce soir-là, j'ai eu peur. Peur, si je restais dans cette cuisine, dans cette maison, de devenir comme la trace des doigts de mon père. Juste une empreinte. Qui disparaîtrait aussi.

    Je fixais la maquette.

    Ma mère faisait la vaisselle…"

    Ce que j'en pense :

    Superbe roman. Phrases courtes, tranchantes, les mots sont justes et touchent au plus profond. L’auteure sait admirablement faire parler ceux qui n’ont pas la parole ou ne savent pas s’exprimer. Ce roman aborde la difficulté d’être un ouvrier, un fils, un amant, d’être un homme dans ce monde.

       

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