-
Femme de cabane
"Femme de cabane" de Mario Alonso - éditions Cours toujours
Présentation de l'éditeur :
Un roman-poème plein de délicatesse, au bord d’un océan capricieux et autour d’une femme dont on sait peu de choses : couturière spécialisée dans les robes de mariée (qui ne se vendent plus), mère d’une fille en train de devenir garçon, en déshérence sociale et sentimentale. Tout l’art de Mario Alonso est de nous immerger en douceur et en vers libres dans son univers mystérieux et sensoriel, et de conduire son personnage sur un chemin poétique avec une écriture aux accents incantatoires et qui va à l’essentiel.
Première page :
LA MER S'EST RETIRÉE et ne revient pas
Le flot aurait dû envahir l'estran
Le niveau des chenaux remonter depuis longtemps
Mais le paysage retient son souffle
La mer navigue quelque part à la surface de la terre
Impossible de la voir depuis notre île
L'inquiétude nous fait quitter les claires
Aller voir plus loin ce qui se passe
Nous sommes là sans nouvelles
Livrées à nous-mêmes
Personne ne vient nous parler
Nous demeurons dans l'attente d'un signe
Et toujours en vie
Le courant a emporté le monde
Plus rien n'indique son retour
La communauté est sans travail
Depuis nous sommes sans voix
Ce que j'en pense :
Magnifique « roman-poème » acheté dans un café librairie de bord de mer à Penestin où il y a .beaucoup d’ostréiculteurs. Je n’étais donc pas trop dépaysé par ces descriptions du travail dans cette région. On a envie de lire à voix haute cette histoire qui pourrait sembler triste mais qui ne l’est finalement pas. Il y a des rapprochements étonnants entre les coquilles d’huîtres et la dentelle, les robes de mariée et les marées… Dommage que l’on perde un peu la dimension poétique lorsque les rimes avec le son [e] deviennent trop fréquentes surtout vers la fin du livre. Mais c'est malgré cela un très beau coup de coeur.
__________
Si vous avez l'occasion de passer près de cette librairie, n'hésitez pas : entrez, dégustez, découvrez...
-
Commentaires