• Dire Babylone

    Dire Babylone

    "Dire Babylone" de Safiya Sinclair - Buchet-Chastel

    Présentation de l'éditeur :

    Cette histoire commence au bord de la mer des Caraïbes, sur un petit carré de plage jamaïcaine préservé des constructions d’hôtels de luxe qui envahissent la côte. Ici, la jeune Safiya grandit avec ses frère et sœurs entre une mère éprise de littérature et un père musicien de reggae qui obéit strictement aux préceptes rastafaris. Safiya évolue dans une Jamaïque pleine de musique, de mots, de nature triomphante, mais aussi dans un foyer marqué par l’oppression. Le père de Safiya y règne en maître, et inculque à ses enfants dès leur plus jeune âge l’horreur de « Babylone », qui désigne autant le maquillage ou la danse que la royauté britannique ou les violences policières.

    Alors que Safiya voit sa mère se plier en silence aux exigences grandissantes de son père, la jeune fille choisira la voix de l’éducation et de la littérature pour découvrir qui elle est vraiment, et le faire savoir. Récit puissant d’un destin hors du commun, Dire Babylone est la preuve éclatante que la littérature peut changer le cours d’une vie.

    Première page :

    Derrière le voile des arbres, des voix nocturnes chatoyaient. J’étais sous la véranda de la maison familiale, à Bickersteth, aux petites heures d’après minuit, debout à l’orée solitaire de l’être femme, scrutant la mer. À cet instant, mon lieu de naissance, une tache minuscule sur le littoral caché par la forêt inextricable en contrebas, se situait à une trentaine de kilomètres de distance, dans l’obscurité. Quand j’étais petite ma mère m’avait appris à lire les vagues de son rivage aussi attentivement qu’un poème. Rien n’était brisé que la mer ne pouvait réparer, disait-elle toujours. Mais depuis cette bourgade à flanc de colline cernée d’un bataillon de montagnes, notre mer n’était qu’une idée dans le lointain. Je tendais mon visage dans la fraîcheur de l’air et j’écoutais.

    La terre d’ici formait le soubassement de notre pays. La campagne jamaïcaine touffue où était née notre première rébellion d’esclaves. Ces montagnes qui s’affaissaient vers la profondeur des terres avaient toujours été notre sanctuaire, ces coteaux et cette craie adoucis par le temps, ces cavités caverneuses qui ressemblaient à des cockpits envahis par la broussaille, offrant à la fois un refuge et une forteresse aux asservis qui s’étaient enfuis.

    Ce que j'en pense :

    C’est un magnifique récit de libération et un très beau portrait de femmes (l’autrice et sa mère). On découvre également cette île de la Jamaïque et on apprend énormément sur le mouvement rastafari qui n’avait pas que des côtés positifs ! On oublie les clichés sur le reggae, Marley, les dreadlocks, les plages paradisiaques et le cannabis. C’est très bien écrit, plein de poésie mais j’ai trouvé dans ce livre quelques répétitions et des longueurs.

    Dire Babylone

     

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