• - Nouvelles

    "piqués des vers ! 300 coups de coeur poétiques"
    Colette Nys-Mazure, Christians Libens 
    éditions "Renaissance du livre"

    Présentation de l'éditeur :

    Pour le 300e titre de la collection Espace Nord, le comité éditorial, sous la direction de Colette Nys-Mazure et Christian Libens, vous propose une anthologie de la poésie belge.
    De Verhaeren à Verheggen, un bouquet de 300 coups de coeur, parmi lesquels vous retrouverez de grands noms, des redécouvertes et de délicieuses surprises.

    Extraits :

    Inertie de la masse

     Plus elle ouvre les yeux

    Et moins elle y voit.

    L'hiver a dévoré l'été

    Et chaque objet nommé

    A perdu un contour.

    À tâtons on cherche

    Une chandelle.

    Ne brûlent que nos nerfs effrayés.

    En chute libre dans l'infini.

    Kathleen Lor (1983)

     

    Il montera sur elle

    Ils s'emboutiront l'un dans l'autre

    Ils mêleront leurs broussailles

    Ils feront les mouvements appropriés

    Ils râleront des incohérences

    Ils auront quelques soubresauts

    Un long cri de soulagement

    Ils seront tout mouillés

    Ils se sépareront en s'essuyant le mieux possible

    Ils recommenceront le plus tôt qu'ils pourront

    C'est pour ça qu'ils vinrent au monde

    Louis Scutenaire (1905)

    Ce que j'en pense :

    Très beau "panorama" (qui se revendique incomplet) de la poésie belge. Il y a de tout : des vieux, des jeunes, des vivants, des morts. Il y en a pour tous les goûts : pour rire ou pour pleurer, pour chanter ou réfléchir... Ne pas hésiter à puiser au hasard une fois (ou plus) par jour.

       

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  • - Nouvelles

    "Mon vieux et moi" - Pierre Gagnon
    Editions Autrement

    Présentation de l'éditeur :

    Le livre : "Léo est devenu vieux. Les vieux oublient, s'étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n'en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu'on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n'a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s'emmerdent, souhaitent mourir et n'y parviennent pas..." À la retraite, le narrateur décide d'adopter Léo, 99 ans, que rien ne prédestinait à venir s'installer chez lui. C'est le début d'une grande aventure, faire de tour petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de tendresse, de rires pour conjurer le déclin... Mon vieux et moi, est-ce que ça peut durer toujours, comme dans les romans d'amour ?

    L'auteur : Pierre Gagnon est né en 1957 à Arthabaska. Il vit à Québec depuis 1960. D'abord musicien, il publie en 2005 5-FU (éditions L'Instant mème), qui s'élève en haut du palmarès des meilleures ventes au Québec. Mon vieux et moi est son quatrième livre.

    Première page :

    "Je viens d'adopter...
    Pensionné, je vivais seul, sans enfant ni parent. J'ai des amis, bien sûr, que je vois à l'occasion. Cela me suffit. Taciturne ? Pas du tout. Faut entendre les anciens collègues : «Toujours le pre
    mier à organiser les fêtes au bureau, une vraie dynamo.» Ou encore : «Un coeur grand comme ça !» Bref, le candidat tout désigné pour le parrainage.

    Je ne ressens pas le besoin de posséder un bateau ou une maison à la campagne. Quant à faire le tour du monde... Je partage l'opinion de cet auteur de génie qui a écrit : «Le voyage, ce petit vertige pour couillons.»
    Un bonheur paisible, ici, chez moi, avec celui que j'aimerai comme mon enfant, sans avoir à l'éduquer. La voilà, ma retraite !
    Il s'appelle Léo, il a quatre-vingt-dix-neuf ans. Je l'ai connu au centre d'hébergement où je visitais ma tante, les dimanches gris. Léo attendait. Il avait bon caractère. Je le sais pour l'avoir mis à l'épreuve plus d'une fois : je lui chipais ses Whippet... Il ne disait rien. Je les lui rendais et aussitôt, il m'en offrait un.
    Ma tante décéda et je me mis immédiatement à m'ennuyer... de Léo..."

    Ce que j'en pense :

    Très court roman (trop court?) où les thèmes liés à l'accompagnement de la vieillesse (et de la maladie d'Alzeimer) sont juste effleurés avec beaucoup de simplicité, de pudeur et d'émotion.

      
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    "L'oiseau canadèche" - Jim Dodge
    Traduction Jean Pierre Carasso - éditions Cambourakis

    Présentation de l'éditeur :

    Le livre : Orphelin, Titou est recueilli par son grand-père, solitaire et excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôts en premier lieu. Malgré quelques divergences de caractère - Titou a la passion des clôtures, Pépé Jake les déteste - le duo fonctionne bien, et mieux encore du jour où déboule Canadèche, canard boulimique hautement sympathique, qui devient leur inséparable compagnon. Trésor de malice et de tendresse, "L'Oiseau Canadèche" est un délicieux conte naturaliste moderne, brillant comme un coeur de canard.

    L'auteur : Né en 1945, Jim Dodge est une figure atypique de la littérature américaine, à la fibre résolument écologiste et libertaire. Auteur de seulement quatre livres (dont "Stone Junction", publié en 2008 dans la collection Lot 49), l'homme a pris le temps de vivre, exercé divers métiers - bûcheron, berger, joueur professionnel... Il appartient à sa manière à la communauté des poètes du Grand Ouest américain : on pense à Richard Brautigan et son Général sudiste de Big Sur pour les divagations pacifiques, au James Crumley de "La Danse de l'Ours" pour mille raisons, au Denis Johnson de "Déjà mort" pour les vies d'aventure remontées au petit bonheur, à Will Oldham de "Palace Music" pour le trémolo dans la voix, à Sherman Alexie pour l'eau de feu, les visions... à tous ces tendres déconneurs qui dans les effluves matinaux de café remettent leur casquette, leur épaisse chemise à carreaux, et remontent dans le pick-up intersidéral de leurs vies cabossées.

    Première page :

    Elle avait dix-sept ans ; elle s'appelait Gabrielle Santee; elle était enceinte de trois mois quand elle se maria avec Johnny Makhurst, dit le Super­sonique. Lui, il était pilote d'essai chez Boeing et venait de faire un héritage ; il lui était échu la modeste fortune d'un quincaillier de l'Etat de d'Ohio.

    Le mariage eut lieu sur le terrain d'aviation de Maffit, dans un hangar festonné de papier cré­pon : la cérémonie se déroula en présence d'une vingtaine de bons potes de Johnny le Super­sonique, tous ronds comme des queues de pelle. Les jeunes mariés prononcèrent le « oui » fatidique debout sur l'aile d'un chasseur à réaction de type X-77. Cette aile, très précisément, se détacha de l'avion à treize cents kilomètres-heure au-dessus du désert de Mojave, deux mois avant l'accouchement de Gabrielle. Johnny était aux commandes...

    Ce que j'en pense :

    Livre assez court, intense, limpide, loufoque, métaphysique, poétique... qui raconte de façon elliptique la vie d'un ménage à trois : le grand-père, son petit fils et un canard (et un sanglier, et du whisky, et des clôtures... et... )

       

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  • - Nouvelles

    "Le cantique de l'apocalypse joyeuse" - Arto Paasilinna
    traduit par Anne Colin du Terrail - Folio

    Présentation de l'éditeur :

    Terre, XXI siècle. Partout le chaos. Alors que l'économie s'effondre, des hordes de miséreux sillonnent les continents. La Troisième Guerre mondiale est sur le point d'éclater... Pourtant, dans la forêt finlandaise, un havre de paix demeure. Là où, des années plus tôt, sur son lit de mort, un vieux communiste a chargé son petit-fils de construire une église en bois. Autour d'elle, une communauté de Finlandais délirants s'est peu à peu formée : ensemble ils revisitent les techniques de subsistance de leurs ancêtres, loin d'un monde en déconfiture. Avec un humour ravageur, Arto Paasilinna plaide pour une vie plus proche de la nature, sans les diktats de la société de consommation.

    Première page :

    Le grand brûleur d'églises Asser Toropainen se préparait à mourir. C'était la quinzaine de Pâques, la veille du Vendredi saint.

    Asser venait de fêter ses quatre-vingt-neuf ans. Il semblait à présent qu'il ne parviendrait pas vivant au terme de sa quatre-vingt-dixième année. Mais c'est ainsi, la mort finit par faucher même les plus solides.

    Le vieillard était alité dans sa grande salle de ferme en bois gris, dans le hameau de Kalmon-màki, au cœur des forêts du sud du Kainuu. Une antique horloge à poids tictaquait dans son coffre en bouleau flammé, égrenant les derniers instants de son propriétaire. Les femmes de la famille, deux sœurs âgées et une nièce, ne marchaient plus qu'en chaussettes, sur la pointe des pieds. La semaine précédente, le médecin du centre de santé de Sotkamo était passé prendre la tension du malade. L'appareil de mesure avait explosé. C'était mauvais signe.

    Ce que j'en pense :

    Ce n'est pas le meilleur livre de Paasilinna même s'il reste parfois le mordant, la loufoquerie et l'humour (presque) rabelaisien de l'auteur du "Meunier hurlant" ou de "La forêt des renards pendus".

     

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  • - Nouvelles

    "L'éternité est inutile" - Pierre Autin-Grenier
    L'arpenteur

    Présentation de l'éditeur :

    " Au cours de la longue évolution de l'espèce ayant abouti à l'humain, souvent j'en suis venu à me mordre les doigts de n'avoir su rester, en ce qui me concerne, à scolopendre ou coccinelle, modestement m'être arrêté à margouillat paressant au soleil du côté de Sokoto m'eût certainement suffi et sans doute autrement comblé que déboucher brutalement et sans préparation aucune sur la condition d'homme pour laquelle je n'ai jamais montré une très grande aptitude ni même le minimum des qualités requises, ce qui m'a longtemps laissé assez désorienté et, aujourd'hui encore, bien que cette drôle d'expérience approche pour moi le bout de l'impasse, j'en suis toujours à m'interroger sur la réelle nécessité qu'il y avait à me dresser sur mes deux pattes de derrière et aller de la sorte des années durant parmi mes congénères plutôt que demeurer tranquillement à croupetons au milieu des crapauds du bocage. "

    Extrait :

    "J'ai bu le coup de l'étrier dans un troquet de derrière la place Bellecour, j'ai regardé une dernière fois briller la petite lumière paille du maçon à travers le verre craquelé de la topette sur le marbre du guéridon, j'ai fait rouler trois francs six sous au bout du zinc et, il a bien fallu s'y résigner, j'ai levé l'ancre pour reprendre la route cap plein sud. Quand même je me suis offert le détour par les Halles, histoire d'attraper un saucisson en brioche chez Colette Sibilia ; cinq, six quenelles de brochet, un pot de sauce Nantua. Je n'allais pas rentrer bredouille d'une si longue bordée et me retrouver, au hasard de la fourchette, avec seulement des navets du Vaucluse dans mon assiette ou des rutabagas à faire sauter et la baraque avec..."

    Ce que j'en pense :

     Dernier tome de "Une histoire", sans doute le moins intéressant. Quelques récits (trop rares) gardent la saveur des précédents livres mais dans l'ensemble la lecture n'en est pas agréable : phrases longues et difficiles à comprendre à la première lecture.

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