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Sucre amer
"Sucre amer" de Avni Doshi - Globe
Présentation de l'éditeur :
À la cinquantaine, la mère d'Antara déclenche les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer. Tout le monde attend que sa fille unique prenne soin d'elle. Mais la jeune femme renâcle. Car plus le passé déserte l'esprit de sa mère, plus le sien en est envahi. Ma ne l'a ni élevée, ni aimée, ni respectée. Quand Antara avait quatre ans, Ma s'est entichée d'un gourou, a fait fuir son père, l'a entraînée dans la secte d'Osho puis abandonnée aux tortures d'un pensionnat catholique... Avec les souvenirs cruels, la colère longtemps refoulée déferle jusqu'à lui faire rêver d'euthanasie. À l'heure où elle s'apprête à devenir mère à son tour, Antara en vient à redouter le mimétisme. Ses dessins bizarres, obsessionnels, et ses installations auraient pu lui apporter la paix, si seulement Ma ne s'était pas employée à saboter sa vocation d'artiste. Avec ce premier roman finaliste du Booker Prize, Avni Doshi dissèque les sentiments et les ressentiments d'un amour mère-fille impossible, et brandit à la société indienne, patriarcale et fataliste, un miroir impitoyable.
Première page :
Je mentirais si je disais que les malheurs de ma mère ne m'ont jamais procuré aucun plaisir.
J'ai eu l'honneur d'être moi-même sa victime désignée, quand j'étais enfant, et nombre des humiliations qu'elle subit par la suite me sont toujours apparues comme une expiation qui lui était infligée, mais aussi un juste rééquilibrage des choses où la logique de cause à effet reprenait sens.
Aujourd'hui toutefois, j'ai du mal à faire les comptes, entre nous.
La raison n'est pas difficile à comprendre : ma mère perd la mémoire, et contre ça je ne peux rien. Je ne dispose d'aucun moyen pour la forcer à se souvenir de ce qu'elle fit autrefois, ni la forcer à reconnaître ce dont elle s'est rendue coupable. Parfois il m'arrivait d'évoquer mine de rien — à table, disons — certains exemples de sa cruauté, ne serait-ce que pour le plaisir de voir son visage se renfrogner, ou ses sourcils se froncer. Aujourd'hui, il est rare qu'elle se souvienne de ce dont je parle ; elle se cache en permanence derrière un regard absent, et affiche son sempiternel sourire. Si une tierce personne assiste à la scène, il (ou elle) posera sa main sur la mienne et me soufflera : «Arrête ça. Tu vois bien qu'elle a perdu la mémoire, la pauvre. »
Cette compassion qu'elle suscite chez les autres ferait facilement remonter en moi les pires rancœurs.
Ce que j'en pense :
Ce roman aurait du me plaire et cela a été le cas dans un tiers du livre : une très belle écriture avec un humour assez caustique, une histoire dépaysante en Inde, les relations complexes mère/fille surtout lorsque survient la maladie…Et puis j’ai abandonné aux environs de la page 110 car cela m’a paru trop compliqué : beaucoup de retours en arrière, narration paraissant désordonnée…et le plaisir de lecture s’est envolé.
Abandonné
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