• Station Eleven

    Station Eleven

    "Station Eleven" de Emily St John Mandel - Rivages

    Présentation de l'éditeur :

    Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
    Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

    Première page :

    "Le roi se tenait, à la dérive, dans une flaque de lumière bleue. C'était l'acte IV du Roi Lear, un soir d'hiver à l'Elgin Théâtre de Toronto. En début de soirée, pendant que les spectateurs entraient dans la salle, trois fillettes - versions enfantines des filles de Lear -avaient joué à se taper dans les mains sur le plateau, et elles revenaient maintenant sous forme d'hallucinations dans la scène de la folie. Le roi titubant essayait de les attraper tandis qu'elles gambadaient çà et là dans les ombres. Il s'appelait Arthur Leander et avait cinquante et un ans. Des fleurs ornaient ses cheveux.

    « Me reconnais-tu ? demanda le comédien qui interprétait Gloucester.

    - Je me rappelle assez bien tes yeux », répondit Arthur, distrait par la version enfantine de Cordelia.

    Ce fut à ce moment-là que la chose se produisit. Son visage se crispa, il trébucha et tendit le bras vers une colonne, mais, évaluant mal la distance, se cogna durement le tranchant de la main.

    « Au-dessous de la taille ce sont des Centaures », dit-il. Non seulement ce n'était pas la bonne réplique, mais il la prononça d'une voix sifflante, à peine audible. Il nicha sa main contre sa poitrine, à la manière d'un oiseau blessé. L'acteur qui incarnait Edgar l'observait attentivement. On pouvait encore croire en cet instant qu'Arthur était emporté par son rôle…"

    Ce que j'en pense :

    C’est un roman post-apocalyptique qui peut paraître assez classique au début mais il est bien conduit avec des retours en arrière et des personnages qui se croisent, s’éloignent et se retrouvent (au moins pour quelques uns). L’idée sous jacente est intéressante : c’est par l’art (la musique, le théâtre, le musée…) qu’un nouveau monde peut renaitre. J’ai bien aimé également  le regard critique porté sur notre société qui est esclave de l’électricité, des moyens de transport et de communication. C’est donc un très bon roman mais il lui manque ce petit quelque chose de puissant et profond qui en ferait un chef d’œuvre, comme « La route » de McCarthy. De l’auteure j’ai préféré « Dernière nuit à Montréal ».

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