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Solak
"Solak" de Caroline Hinault - Le livre de poche
Présentation de l'éditeur :
Sur la presqu'île de Solak, au nord du cercle polaire, trois hommes cohabitent tant bien que mal : Grizzly, scientifique idéaliste qui effectue des observations climatologiques, Roq et Piotr, deux militaires au passé trouble, chargés de la surveillance du territoire et de son drapeau. Une tension s'installe lorsque arrive la recrue, un jeune soldat énigmatique aux allures de gamin, hélitreuillé juste avant l'hiver arctique et sa grande nuit. Sa présence muette, menaçante, exacerbe la violence latente qui existait au sein du trio. Peu à peu, il devient évident qu'un drame va se produire. Qui est véritablement le nouveau venu ? De quel côté frappera la tragédie ?...
Première page :
La lame s'enfonce dans la chair de l'abdomen comme un sexe d'homme dans un sexe de femme, c'est doux, ça glisse beurré dans les plis de l'autre, une caresse lente qui perce l'envers jusqu'à l'abîme offert où la colère tombe et implose.
La lame creuse en vrille lisse. Sa mèche fore un trou rouge d'où la révolte de tout temps, du premier jour, celle jamais éteinte avec son noyau noir qui lui roulait au ventre depuis l'obscurité originelle, qui souffletait dans tout son corps,fulminait et tapait de son pied de taureau aux narines dilatées ; la révolte qui gangrenait tout, empêchait tout, ne pouvait se dire, exulter, jouir pour mourir ; la révolte qui l'inondait quotidiennement d'une sève opaque et gluante et sur laquelle un couvercle de plomb appuyait comme sur un œuf de vautour qu'on empêcherait d'éclore ; la révolte qui grondait depuis des zones lointaines, profondes et incarnées ; la révolte au reflet d'œil sombre, qui était sienne et pas seulement, qui avait tout infecté, corrompu et dont la seule issue était la mort imminente ou le crime,…
Ce que j'en pense :
C’est un huis clos très intense, troublant et même assez pesant. On imagine bien les personnages dans cette immensité froide et blanche et on sait qu’ils ont tous des secrets, des fractures profondes. L’écriture de l’autrice nous restitue bien cette ambiance tendue, lourde et puissante sur la banquise immaculée ( ?).
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