• Richesse oblige

    Richesse oblige

    "Richesse oblige" de Hannelore Cayre - Métailié

    Présentation de l'éditeur :

    Dans les petites communautés, il y en a toujours un par génération qui se fait remarquer par son goût pour le chaos. Pendant des années l’engeance historique de l’île où je suis née, celle que l’on montrait du doigt lorsqu’un truc prenait feu ou disparaissait, ça a été moi, Blanche de Rigny. C’est à mon grand-père que je dois un nom de famille aussi singulier, alors que les gens de chez moi, en allant toujours au plus près pour se marier, s’appellent quasiment tous pareil. Ça aurait dû m’interpeller, mais ça ne l’a pas fait, peut-être parce que notre famille paraissait aussi endémique que notre bruyère ou nos petits moutons noirs… Ça aurait dû pourtant…

    Au XIXe siècle, les riches créaient des fortunes et achetaient même des pauvres afin de remplacer leurs fils pour qu’ils ne se fassent pas tuer à la guerre. Aujourd’hui, ils ont des petits-enfants encore plus riches, et, parfois, des descendants inconnus toujours aussi pauvres, mais qui pourraient légitimement hériter ! La famille de Blanche a poussé tel un petit rameau discret au pied d’un arbre généalogique particulièrement laid et invasif qui s’est nourri pendant un siècle et demi de mensonges, d’exploitation et de combines. Qu’arriverait-il si elle en élaguait toutes les branches pourries ?

    Première page :

    – Est-ce que tu crois que c’est une tenue correcte, ça, pour un enterrement ?

    – Ben c’est mon plus beau survêt… Celui en velours ! Et toi, tu t’es vue ? On dirait… Mais, on s’en fout, non ?

    Elle avait raison, Hildegarde, on s’en foutait. Nous avions l’air de deux shlagues, c’est vrai, mais quoi que nous choisissions de porter, de toute façon, tout le monde nous regarderait de travers. 

    Il y avait Juliette, ma fille, en vert kaki, qui était dans sa période tenue de camouflage. Pistache et Géranium, nos deux clébards hideux sans laisse ni collier avec des nœuds autour du cou. Hildegarde en survêtement noir en velours, donc, pour faire chic, avec des Nike noires taille 46 sur lesquelles elle avait dû passer un vague chiffon pour enlever la poussière. Et enfin moi avec mes nouvelles orthèses japonaises en titane qui me permettaient de me passer de mes béquilles. Pour le moment ma démarche ressemblait peu ou prou au pas de l’oie, mais ça s’améliorait de jour en jour. C’est sûr que tout ça détonnait au cimetière du Trocadéro, là où les de Rigny avaient leur caveau entre la famille Dassault et la famille Bouygues. 

    Vu que j’avais acheté l’encart le plus cher du Figaro pour annoncer en grande pompe le décès de tata, beaucoup de personnes étaient venues, mais aucune d’elles ne nous avait saluées. Mieux, il s’était créé entre ces gens et nous trois un vide, une sorte de cordon sanitaire …

    Ce que j'en pense :

    C’est un livre rempli d’une saine indignation. L’autrice ne se gène pas pour dire ce qu’elle a à dire sur ceux qui accaparent la richesse. Le personnage de Blanche est très sympathique et le parallèle entre les années 1870 et l’époque actuelle est intéressant. Entre autre, cela nous permet de découvrir le système du remplacement militaire. C’est un roman de rebelle, de rébellion avec, il faut le reconnaître, des parties un peu moins crédibles… un bon livre mais j’ai préféré « La daronne ».

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