• Mictlàn

    Mictlàn

    "Mictlàn" de Sébastien Rutés - Gallimard

    Présentation de l'éditeur :

    A l'approche des élections, le Gouverneur - candidat à sa propre réélection - tente de maquiller l'explosion de la criminalité. Les morgues de l'Etat débordent de corps anonymes que l'on escamote en les transférant dans un camion frigorifique. Le tombeau roulant est conduit, à travers le désert, par Vieux et Gros, deux hommes au passé sombre que tout oppose. Leur consigne est claire : le camion doit rester en mouvement.
    Vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans autre arrêt autorisé que pour les nécessaires pleins de carburant. Si les deux hommes dérogent à la règle, ils le savent, ils iront rejoindre la cargaison. Partageant la minuscule cabine, se relayant au volant, Vieux et Gros se dévoilent peu à peu l'un à l'autre dans la sécurité relative de leur dépendance mutuelle. La route, semée d'embûches, les conduira-t-elle au légendaire Mictlán, le lieu des morts où les défunts accèdent, enfin, à l'oubli ?

    Première page :

    Les ruines d'une église couverte de tags obscènes, un cheval crevé sur le bas-côté, un bordel pour routiers abandonné, encore de l'essence pour quatre heures, peut-être cinq, et cette envie de pisser, mais les ordres sont formels : interdiction de s'arrêter ailleurs qu'aux stations-service pour faire le plein, et encore pas longtemps, ordre du Gouverneur à en croire le Commandant, Gros sait ce que ça veut dire, ça veut dire : si tu t'arrêtes, c'est pour toujours, si tu t'arrêtes pour pisser, autant creuser ta tombe sur le bas-côté au milieu des ordures, vu que bientôt tu ne vaudras pas mieux qu'une canette écrasée ou un reste de sandwich moisi ou un préservatif jeté par un camionneur qui a levé une putain dans un des bordels qui s'alignent le long de la route, autant creuser ta tombe et t'y coucher tout de suite, ça fera moins mal et ça durera moins longtemps, le Commandant ne l'a pas dit comme ça mais c'est ce qu'il voulait dire, on ne dit jamais les choses comme ça dans ce pays, d'ailleurs on ne dit jamais grand-chose, mais on sait se faire comprendre et on sait deviner ce qui n'est pas dit, question de survie, on dit : tout de suite mais…

    Ce que j'en pense :

    Le style et le rythme de l’écriture donnent une grande puissance à ce texte. On sent bien tout au long du récit que même si la route est toute droite cela ressemble fort à un dernier voyage où la parole est donnée aussi bien aux vivants qu’aux morts… mais qui est vivant ?  C’est un roman très noir, qui peut être dérangeant aussi bien au niveau du thème que de l’écriture, mais ce roman laisse des traces.

    Mictlàn

     

     

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