• Marcher jusqu'au soir

    Marcher jusqu'au soir

    "Marcher jusqu'au soir" de Lydie Salvayre - points

    Présentation de l'éditeur :

    L’humeur railleuse et le verbe corrosif, Lydie Salvayre se saisit du prétexte d’une nuit passée au musée Picasso pour questionner le milieu artistique et ses institutions. Se tournant vers son enfance de pauvre bien élevée et abordant sans masque son lien à un père redouté et redoutable, elle essaie de comprendre comment s’est constitué son rapport à la culture et à son pouvoir d’intimidation, tout en faisant l’éloge de Giacometti, de sa radicalité, de ses échecs revendiqués et de son infinie modestie.

    Première page :

    Non, je lui ai dit non merci, je n'aime pas les musées, trop de beautés concentrées au même endroit, trop de génie, trop de grâce, trop d'esprit, trop de splendeur, trop de richesses, trop de chairs exposées, trop de seins, trop de culs, trop de choses admirables. Résultat : les œuvres entassées s'écrasent les unes sur les autres comme les bêtes compressées d'un troupeau et la singularité propre à chacune d'elles se voit aussitôt étouffée. Puis j'ai ajouté, tu vois ce qui est mal foutu dans les musées c'est que leur transition vers le dehors s'opère toujours de façon trop brutale, je veux dire sans la moindre préparation. Il faudrait aménager des passages, quelque chose comme des sas de décompression, des paliers de réadaptation au médiocre, de réaccoutumance progressive à la laideur, de sorte qu'au sortir de cette overdose de sublime à te flanquer la nausée, sitôt le seuil franchi, le retour à la vie quotidienne si imparfaite, si grise, si moche parfois, s'opère plus en douceur, tu comprends ?

    Et comme au lieu de me répondre Alina s'apprêtait à revenir sur l'intérêt de sa proposition, je lui ai redit non non et non de la façon la plus tranchée, quand je dis non c'est non, terminé, tout en cherchant dans ma tête des arguments pour me défiler, des arguments de taille….

    Ce que j'en pense :

    Lydie Salvayre dit les choses comme elle les ressent, sans fioriture, directement, au fil de ses pensées. Certains diront qu’il y a de l’excès aussi bien dans les idées que dans la forme de ce livre mais c’est précisément ce que j’ai aimé dans cette diatribe : retrouver ce que nous n’osions pas dire à voix haute quand nous sommes confrontés à « l’art ». J’ai beaucoup aimé la façon dont elle parle de Giacometti. Mais j’ai un peu moins apprécié les dernières pages qui viennent un peu comme un « rattrapage » de ce qu’elle a écrit sur Picasso.

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