• Luz ou le temps sauvage

    Luz ou le temps sauvage

    "Luz ou le temps sauvage" de Elsa Osorio
    traduction François Gaudry - Métailié

    Présentation de l'éditeur :

    A vingt ans, à la naissance de son enfant, Luz commence à avoir des doutes sur ses origines, elle suit son intuition dans une recherche qui lui révélera l'histoire de son pays, l'Argentine. En 1975, sa mère, détenue politique, a accouché en prison. La petite fille a été donnée à la famille d'un des responsables de la répression. Sa mère adoptive ignore d'où vient cette enfant qui lui ressemble si peu, son grand©père, le général, campe sur ses certitudes politiques et son mépris pour son gendre, tourmenté par le remords et dont le suicide ressemblera à une exécution... Personne n'a su d'où venait Luz, à l'exception de Myriam, la compagne d'un des tortionnaires qui s'est liée d'amitié avec la prisonnière et a juré de protéger l'enfant. Luz mène une enquête semblable à celles des Grands Mères de la place de Mai, mais depuis sa situation troublante d'enfant que personne n'a jamais recherchée. Cette histoire est remarquablement racontée, sur un rythme de thriller. Loin des clichés, c'est l'amour qui pousse les personnages à rechercher la vérité.

    Première page :

    "Luz, Ramiro et leur fils Juan arrivèrent à l'aéroport de Barajas à sept heures du matin d'un jeudi chaud. Dans le taxi qui les conduisait à l'hôtel, Luz leur parla de la Plaza Mayor, des ruelles étroites et mystérieuses, des bars ouverts à toute heure, des femmes au regard hautain qui dansent avec leurs mains comme des oiseaux inquiets. Tu vas adorer le flamenco, Ramiro, et toi Juan je vais t'emmener au parc du Retiro.

    Peut-être Luz voulait-elle leur faire croire - ou croire elle-même un instant - qu'ils étaient là pour connaître l'Espagne et non pour l'accompagner dans sa course folle qu'elle n'avait pas pu arrêter depuis qu'elle s'était mis cette idée en tête, à la naissance de Juan. Car c'était à la clinique même qu'avait commencé à grandir ce doute dont elle n'était pas parvenue à se défaire. Entre les couches, les petits rots et les berceuses, Luz avait vérifié, parlé à des gens, demandé des renseignements, fureté, fouillé, cherché obstinément. Et c'est ici qu'il étaient arrivés. À Madrid.

    Le matin même, alors que Juan et Ramiro dormaient encore, les renseignements lui donnèrent le numéro de téléphone de Carlos Squirru. Il était donc vivant, il existait, et il était là dans la même ville qu'elle. Son cœur battait à tout rompre. Elle composa le numéro dans la cabine téléphonique de l'hôtel. Une voix de femme à l'accent espagnol disait qu'ils étaient absents et suggérait de laisser un message après le signal. Elle coupa. Elle essaya de mettre des yeux, une bouche, un visage, une expression sur cette voix, mais ce fut impossible. Était-ce sa femme ? Carlos lui avait-il parlé de son passé ?"

    Ce que j'en pense :

    Un roman émouvant sur la recherche d'identité, qui prend source dans l'Argentine des militaires. Très bien construit. Cependant, les histoires d'amour qui tapissent le récit paraissent un peu "convenues".

     

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