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Les contours de la mélancolie
"Les contours de la mélancolie" de Léa Herbreteau - Calmann Lévy
Présentation de l'éditeur :
Madeleine est assise dans le fauteuil de ma soeur, ses mains jointes sur les cuisses. Sourire aux lèvres. Depuis quand exactement est-elle ici ?
Avant, Elena était consultante en philosophie et rédigeait une thèse, jusqu'au jour où tout s'est effondré. Depuis, elle passe ses journées enroulée dans sa couette, un café au sauvignon à portée de main, et pense à Théo. Théo qui est parti, mais qui est encore partout.
Un matin, sa voisine Madeleine frappe à sa porte. Ses cheveux sont longs et gris, ses vêtements sont noirs. Sa peau est constellée de taches de vieillesse et elle pue le médicament. Elle dit qu’elle vient juste pour le café. Juste pour discuter.
Mais les jours passent et Madeleine est toujours là, bien décidée à s’insinuer dans la vie d’Elena, à lui chuchoter des pensées de plus en plus sombres.
Première page :
Je ne voyais pas l’intérêt de m’habiller. Mais je me suis pliée aux convenances. J’ai mis un pantalon, des chaussures et même un slip propre.
— Comment ça va, Elena ?
Les yeux de Corinne me scannent derrière ses lunettes rondes. Elle porte encore son chandail vert, assorti à son pantalon kaki. De nouvelles taches brunes constellent ses mains.
— Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues. Tu ne viens plus vraiment au bureau.
Un début de chaleur inconfortable s’installe dans ma poitrine. Je me force à sourire. Ma N + 1 touille son café. Elle ne m’en a même pas proposé.
— Je suis en arrêt maladie.
Elle joint ses mains et se penche au-dessus de son bureau, en souriant avec ses gencives.
— Six mois d’absence, tout de même… Nous aimons t’avoir ici, Elena. Ta collaboration et le travail réalisé autour de ta thèse sont très utiles à notre cabinet.
Pendant une seconde, je la crois presque et me tortille sur ma chaise, les mains jointes dans une position de pénitence.
Ce que j'en pense :
Façon très originale d’aborder le thème de la dépression, en faisant apparaître un personnage qui la représente. L’écriture est alerte, vive et se veut très moderne avec parfois un vocabulaire assez cru qui peut dérouter. La tonalité du roman est plutôt sombre (malgré des notes d’humour) et c’est même assez violent psychologiquement. On se dit souvent que ça va se terminer très mal….
Question pour l’éditeur : Pourquoi mettre le nom de l’autrice en plus gros caractères que le titre du roman ?
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Tags : dépression, burn out, entreprise
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