• Les buveurs de lumière

    Les buveurs de lumière

    "Les buveurs de lumière" de Jenni Fagan - Métailié

    Présentation de l'éditeur :

    Le monde entre dans l'âge de glace, il neige à Jérusalem et les icebergs dérivent le long des côtes. Pour les jours sombres qui s'annoncent, il faut faire provision de lumière – neige au soleil, stalactites éclatantes, aurores boréales.

    Dylan, géant barbu et tatoué, débarque au beau milieu de la nuit dans la petite communauté de Clachan Fells, au nord de l'Écosse. Il a vécu toute sa vie dans un cinéma d'art et essai à Soho, il recommence tout à zéro. Dans ce petit parc de caravanes, il rencontre Constance, une bricoleuse de génie au manteau de loup dont il tombe amoureux, et sa fille Stella, ex-petit garçon, en pleine tempête hormonale, qui devient son amie. Autour d'eux gravitent quelques marginaux, un taxidermiste réac, un couple de satanistes, une star du porno.
    Les températures plongent, les journaux télévisés annoncent des catastrophes terribles, mais dans les caravanes au pied des montagnes, on résiste : on construit des poêles, on boit du gin artisanal, on démêle une histoire de famille, on tente de s'aimer dans une lumière de miracle.
    Dans ce roman éblouissant au lyrisme radical, peuplé de personnages étranges et beaux, Jenni Fagan distille une tendresse absolue qui donne envie de hâter la fin du monde.

    Première page :

    "Ils sont parfaitement clairs sur le sujet. Ils emploient des phrases déclaratives courtes. Des majuscules. De l'encre rouge. Certains points sont soulignés. En somme : ils veulent tout. C'est la fin. Dylan utilise des ciseaux à ongles pour tailler les poils rebelles qui dépassent de sa barbe, il se penche au-dessus d'une rangée de lavabos dans les toilettes pour dames et s'asperge le visage. Il a joué de nombreux rôles devant ces miroirs : Jedi, Goonie, zombie, ado téléki-nésique vengeur - un gamin de Soho ayant grandi dans un cinéma d'art et d'essai : il se couchait sur la scène en pyjama pour regarder les étoiles glisser sur le plafond pendant des heures. Sa grand-mère disait qu'ils étaient les gardiens d'un conclave, un endroit où les gens venaient pour se sentir un moment en sécurité, pour se rappeler qui ils avaient été autrefois - une chose si souvent ignorée (à l'extérieur) mais ici à l'intérieur : lumières, caméra, action !

    Dylan enfile son pull et se dirige vers le foyer désert. Le guichet de la billetterie sent le renfermé. Une traînée de verres de gin vides mène jusqu'à sa cabine de projection. Il se rappelle brièvement avoir trinqué à Tom et Jerry, Man Ray, Herzog et Lynch, Besson et Bergman, aux filles du peep-show d'à côté, à Hansel, Gretel et tous leurs amis. Il prend à nouveau la lettre. Même si elle le lui avait dit, il n'aurait rien pu faire. Le compte est vide. Il y a moins que rien. Le déficit affiche tellement de chiffres qu'il cesse de compter. Un tas de factures impayées est soigneusement rangé …."

    Ce que j'en pense :

    Dans un contexte apocalyptique l’auteure réussit à instiller de l’espoir avec ses personnages qui apparaissent tous en rupture avec les normes de « l’ancien monde ». Chacun·e croit que tout est encore possible : l’amour, le changement de sexe, la mort apaisée, un nouveau mode de vie…. Tout cela est écrit dans une langue merveilleuse, poétique, surprenante. Ce livre, malgré le froid glacial qu’il décrit, contient de la tendresse, de la douceur et de la chaleur.

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