• Le seigneur des porcheries

    - Nouvelles

    "Le seigneur des porcheries" - Tristan Egolf
    traduction Rémy Lambrechts - Gallimard (folio)

    Présentation de l'éditeur :

    Ce premier roman singulier commence avec la mort d'un mammouth à l'ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d'un enterrement dans le Midwest d'aujourd'hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l'invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d'une équipe d'éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme. Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l'inceste, l'alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie. Au centre des événements, John Kaltenbrunner, un enfant du pays, en butte à toutes les vexations, animé par une juste rancoeur. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l'a exclu ? Jusqu'où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ? Dans un style flamboyant, Le seigneur des porcheries retrace l'histoire de cette vengeance, telle qu'elle est contée, après la mort de John, par un des « humiliés et offensés » qu'il défendait.

    Extrait :

    "Sa mère, supposément une riche héritière de Chicago alors enceinte de sept mois, s'était rendue aux toilettes suite à des douleurs stomacales aiguës. Dix minutes plus tard, un contrôleur de passage avait entendu une série de hurlements et de chocs dans les lieux. Après avoir essayé la poignée et l'avoir trouvée bloquée, il avait enfoncé la porte. Il avait trouvé la dame en question au milieu d'un horrible bazar. Elle s'escrimait en tressautant, une jambe calée dans le lavabo et les deux mains enroulées autour d'un cordon ombilical pustuleux qui, partant d'entre ses jambes écartées, allait se perdre dans la cuvette. Le contrôleur avait été pris de panique. Il avait plongé en avant et s'était efforcé de saisir le cordon. Il devinait l'enfant contrefait coincé dans le tuyau et hurlant d'une voix suraiguë de l'autre côté de la trappe de chute, juste au-dessus de la voie. Les cris résonnaient dans tout le wagon. La mère avait fini par perdre pied dans la soupe et basculer dans le couloir. Elle avait perdu conscience, laissant littéralement l'affaire entre les mains du contrôleur. Celui-ci avait fait un dernier effort pour déloger le bébé mutilé, mais le cordon avait fini par rompre et lui rester entre les mains. Ce fut une scène terrible. Lorsque la jeune mère était revenue à elle entourée d'une foule de passagers, elle n'avait plus voulu qu'oublier entièrement cette sinistre affaire. Bien sûr, personne n'avait imaginé une seconde que l'enfant ait pu survivre...

    Mais, selon l'histoire, si John était contusionné et lacéré de partout, aucun de ses organes vitaux n'avait lâché. Il était tout à fait vivant. Il avait passé l'après-midi à sortir du choc au milieu de la voie, à l'aplomb d'une Studebaker pourrie calée sur des blocs de bois au milieu des roseaux. "

    Ce que j'en pense :

    C'est la vie d'un personnage très original, poursuivi par la poisse. Roman surprenant par son contenu (bouleversant, épique, outrancier, violent, baroque...) et par son style (pas de dialogue, descriptions assez longues, évènements annoncés avant d'être décrits...). Au total, un livre étonnant, avec quelques longueurs.

      

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