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Le grand secours
"Le grand secours" de Thomas B. Reverdy
Présentation de l'éditeur :
Il est 7 h 30, sur le pont de Bondy, au-dessus du canal. C’est un de ces lundis de janvier où l’on s’attend à ce qu’il neige, même si ce n’est plus arrivé depuis très longtemps. Sous l’autoroute A3 qui enjambe le paysage, un carrefour monstrueux, tentaculaire, sera bientôt le théâtre d’une altercation dont les conséquences vont enfler comme un orage, jusqu’à devenir une émeute capable de tout renverser. Nous la voyons grossir depuis le lycée voisin où nous suivons, au fil des cours et des récréations, la vie et le destin de Mo et de Sara, de leurs amis, mais aussi de Candice, la prof de théâtre, de ses collègues et de Paul, l’écrivain qu’elle a fait venir pour un atelier d’écriture.
Tout au long de cette journée fatidique, chacun d’entre eux devra réinventer le sens de sa liberté, dans un ultime sursaut de vie.
Première page :
07:30
Pont de Bondy
Le canal à cette heure reflète les nuages de l’aube et file comme un trait d’argent, gris et sans éclat, sous le pont de Bondy et la rampe de l’autoroute A3 qui l’enjambe en s’envolant vers Roissy. Un peu plus loin s’alignent, le long de la nationale, les entrepôts et les magasins de marques qu’on reconnaît à leurs couleurs,jaune et rouge, rouge et blanc, jaune et bleu, et, sur l’autre rive, les usines de la cimenterie aux allures de carrière.
C’est un de ces lundis de janvier où l’on s’attend à ce qu’il neige, même si ce n’est plus arrivé depuis des années.
Accoudé à la balustrade du pont, Mo contemple en contrebas les rangées de tubes d’acier de diamètres variés du Comptoir général des fontes de Bobigny qui jouxte, en bordure du canal, le campement des Roms entouré de palissades, un bidonville de caravanes et de carcasses de voitures défoncées, de tuyaux de poêle bricolés en zinc, de tables en bobines de câbles, de toits de tôle et de cloisons de palettes, un village aux ruelles minuscules…
Ce que j'en pense :
C’est un excellent roman qui se déroule sur une seule journée et qui porte un regard documentaire sur un quartier et surtout sur le fonctionnement ordinaire d’un lycée. On pourrait presque lui reprocher ce côté un peu trop documentaire, mais son analyse est si juste et si minutieuse que ce reproche est vite balayé. C’est aussi une belle ode à la littérature et aux ateliers d’écriture de poésie. Cette journée qui aurait pu basculer dans un vrai cauchemar laisse entrevoir quelque espoir. Et si "le grand secours" était la poésie ?
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