• La race des orphelins

    La race des orphelins

    "La race des orphelins" de Oscar Lalo - Belfond

    Présentation de l'éditeur :

    " J'ai longtemps rêvé que l'histoire de ma naissance exhibe ses entrailles. Quelle que soit l'odeur qui en surgisse. La pire des puanteurs, c'est le silence. "

    Je m'appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
    Je m'appelle Hildegard Müller. En fait, je crois que je ne m'appelle pas.
    J'ai soixante-seize ans. Je sais à peine lire et écrire. Je devais être la gloire de l'humanité. J'en suis la lie.
    Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l'homme engagé pour écrire son journal comprend que sa vie est irracontable, mais vraie.
    J'ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d'où ils viennent, même s'ils viennent de nulle part.
    Oscar Lalo poursuit son hommage à la mémoire gênante, ignorée, insultée parfois, toujours inaccessible. Il nous plonge ici dans la solitude et la clandestinité d'un des secrets les mieux gardés de la Seconde Guerre mondiale.

    Première page :

    Je m'appelle Hildegard Mùller. Ceci est mon journal. Mon journal a de particulier que ça n'est pas moi qui l'écris. J'ai engagé un écrivain, un scribe ; un traducteur en quelque sorte. Il traduit ma vie en mots. Je parle, il écrit. J'espère qu'il est fidèle. Je me force à l'imaginer car ma rie m'a appris que les hommes ne sont pas fidèles. Alors je vérifie, le soir, quand il me lit ma rie. Si je ne comprends pas, on change. L'idée de ce journal est de comprendre. Je l'ai engagé parce qu'on m'a dit qu'il savait trouver les phrases pour expliquer ceux dont l'enfance s'est coincée très tôt, trop tôt. Pour l'instant, il pose les bonnes questions, c'est-à-dire qu'il n'en pose pas. Moi, je n'ai rien à déclarer. Je n'ai pas encore de bouche. J'ai juste besoin d'une main qui écoute. Une main qui saura écrire ce qu'elle a entendu. Même quand je ne dis rien. Une main qui sache écrire rite aussi, pour ne pas avoir à me faire répéter si les mots sortent. Une main courante. Pour témoigner.

    Ce que j'en pense :

    Ce livre, considéré comme un roman, est très proche d’un documentaire historique. Les « Lebensborn » organisés par les nazis dans différents pays d’Europe, est encore un sujet plutôt méconnu à l’heure actuelle. Le témoignage que nous offre Oscar Lalo avec pudeur et sensibilité est bouleversant. Le roman, constitué de très courts chapitres avec des répétitions,  peut surprendre par sa forme mais reste très puissant.

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