• L'accordeur de silences

    L'accordeur de silences

    "L'accordeur de silences" de Mia Couto
    traduction Elisabeth Monteiro Rodrigues - éditions Métailié

    Présentation de l'éditeur :

    « La première fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu : Jésusalem. C’était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final.

    Mon vieux, Silvestre Vitalício, nous avait expliqué que c’en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l’horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu’il appelait vaguement “l’Autre-Côté”. »
    Dans la réserve de chasse isolée, au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité.
    Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimarães Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie.

    Première page :  

    "La première fois que j'ai vu une femme j'avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j'ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu. Simplement nommé : “Jésusalem.” C'était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final.
    Mon vieux, Silvestre Vitalício, nous avait expliqué que c'en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l'horizon ne figuraient plus que des territoires sans vie qu'il appelait vaguement “l'Autre-Côté”. En peu de mots, la planète entière se résumait ainsi : dépouillée d'humanité, de routes et d'empreintes animales. Les âmes en peine s'étaient elles aussi éteintes dans ces lointaines contrées.
    En contrepartie, il n'y avait que des vivants à Jésusalem. Ignorant la saudade ou l'espoir, mais des gens vivants. Là, nous existions si seuls que nous ne souffrions même pas de maladies, et moi, je nous croyais immortels. Seules les bêtes et les plantes mouraient autour de nous. Et dans les étiages, notre fleuve sans nom, un cours d'eau qui coulait à l'arrière du campement, décédait de mensonge.
    L'humanité c'était moi, mon père, mon frère Ntunzi, et Zacaria Kalash, notre domestique qui, comme vous le verrez, n'avait même pas de présence. Et personne d'autre. Ou presque. À vrai dire, j'ai oublié deux semi-habitants : l'ânesse Jezibela, tellement humaine qu'elle noyait les divagations sexuelles de mon vieux père. "

    Ce que j'en pense :

     Roman écrit par un poète et un conteur, qui aborde beaucoup de sujets (guerre, religion,colonialisme, folie, culpabilité...). C'est un livre à déguster tellement l'écriture (parfois peut être un peu trop "baroque") est "accordée" au sujet, au lieu, au personnage.

      

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