• Éclats de 14

    Éclats de 14

    "Éclats de 14" de Jean Rouaud, dessins de Mathurin Méheut - éditions dialogues

    Présentation de l'éditeur :

    " Tout a été dit et redit " – cette folie par laquelle des vieillards qui ne combattront pas décident d'envoyer leurs fils à la mort, la stratégie suicidaire de l'état-major prônant l'offensive qui mène des centaines de milliers d'hommes à l'abattoir : " cet ajustement des temps, en catastrophe, c'est ce qu'on appelle la guerre. " Tout a été dit, mais personne ne l'a dit comme Jean Rouaud. Personne n'a dit l'absurde, l'horreur, l'inhumanité, le gâchis, avec cette précision de la langue qu'on lui connaît. Avec acuité. En un texte court, l'auteur des Champs d'honneur décline la guerre sous les quatre éléments de l'univers : la terre, le feu, l'eau, l'air. Guerre mondiale, guerre démesurée. Que l'écriture enveloppe d'un éclat poétique. À quoi s'ajoute celui des dessins sur le vif – le mort saisit le vif – de Mathurin Méheut. Un beau livre en hommage.

    Extrait :

    "La der des ders il faut l'entendre aussi comme la dernière «victoire» d'une armée française. Elle ponctue la fin de ce qui a fait la France. Ce qu'on essaie de trouver en commémorant cette guerre, c'est quelque chose qui aurait trait à un passé d'avant le retrait du pays de la scène internationale, d'avant la crise identitaire. Ce dernier moment où la France aurait été glorieuse et, comme la République, une et indivisible. Ce qui est bien sûr une pure fiction. Ce qui, en ce sens, nous renseigne, cette commémoration la larme à l'œil, sur l'état présent du pays.

    Car ce que dit ce ressassement, c'est que quelque chose de l'histoire de la vieille nation s'est arrêté là. Comme si dans cet armistice claironnant du 11 Novembre célébrant une victoire à la Pyrrhus le pays voyait la fin de son histoire, laquelle se scelle d'une manière moins glorieuse au mois de juin 1940, et qu'ensuite, retiré dans une certaine idée de lui-même, faisant l'impasse sur ces quatre années où il s'était donné à l'Allemagne nazie, il n'avait plus rien à célébrer que la dernière étincelle de sa gloire d'antan."

    Ce que j'en pense :

    Rouaud "écrit" cette guerre avec précision, avec émotion mais sans complaisance. Et nous ressentons, grâce au texte et aux images de Mathurin Méheut, toute l'absurdité, l'horreur, l'inhumanité et l'immense gâchis de cette "der des der". À lire absolument pour que toutes les commémorations résonnent d'une autre façon.

    Éclats de 14

    Éclats de 14Éclats de 14Éclats de 14

     

     

    __________


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :