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    Cartons

    "Cartons" de Pascal Garnier
    Zulma

    Présentation de l'éditeur :

    Tout commence par un déménagement - cette " catastrophe naturelle " : Brice, illustrateur de livres pour la jeunesse et compagnon de la dive bouteille, quitte son appartement lyonnais pour une grande maison plutôt isolée à la campagne. Il a choisi l'endroit avec son épouse journaliste d'ailleurs partie quelque part en Égypte. Esseulé, sans nouvelles d'Emma, Brice s'abandonne peu à peu au désespoir en squatteur de son propre logis, ne sortant plus guère du garage où sont entassés les cartons qu'il éventre au petit bonheur. Les évocations d'Emma, l'attente d'un appel qui ne vient pas, et la rencontre de Blanche, une étrange femme-elfe sans âge, sorte de spectre de l'enlisement provincial, ponctuent cette dégringolade dans l'enfer des cartons. Tout se précipite bientôt et le roman d'atmosphère vire au roman noir. En maître absolu du genre, Pascal Garnier nous réserve une grave, terrible surprise, qu'on soupçonne et refuse longtemps, comme s'il avait écrit ces pages intenses depuis l'au-delà routinier de la vie : rien d'autre qu'une histoire de cartons par où tout commence et tout s'achèvera.

    Première page :

    "Assis sur une cantine métallique qu’il avait eu bien du mal à fermer, Brice ressassait une comptine idiote dont il n’arrivait pas à se défaire: «Ma maison est en carton, pirouette, cacahuète…» Des cartons, il y en avait partout autour de lui, qui s’empilaient du sol au plafond, tant et tant que pour passer d’une pièce à l’autre il fallait se déplacer de profil à la manière des fresques égyptiennes. Cela dit, il n’y avait plus aucune raison de passer d’une pièce à l’autre étant donné qu’à part cette prolifération cubique, elles étaient tout aussi vides que le frigo et les tiroirs des meubles. Il était l’unique survivant de cette catastrophe naturelle et inévitable un jour ou l’autre qu’on appelle déménagement.

    Passée la pire des nuits dans une chambre qui déjà ne lui appartenait plus, il avait dépouillé le lit de ses draps, couette, oreillers, et tassé le tout dans un sac Tati mis de côté la veille à cet effet. Après une toilette succincte histoire de ne pas étoiler le miroir de postillons de dentifrice, il se mit en devoir d’inspecter les lieux au cas où il aurait oublié quelque chose. Mais non, à part un bout de ficelle d’environ un mètre cinquante qu’il enroula machinalement autour de sa main, il ne restait plus ici que des impacts de clous ou de vis ayant servi à suspendre des cadres ou des étagères."

    Ce que j'en pense :

    On retrouve avec plaisir (et beaucoup de tristesse car c'est un roman posthume) l'univers de Pascal Garnier, son écriture juste, fine et délicate. Il met en avant des personnages décalés, cabossés par la vie, avec humour mais aussi de façon inquiétante et presque désespérée.

      

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