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Carnets de déroute
"Carnets de déroute" de Michel Monnereau - La table ronde
Présentation de l'éditeur :
A tourner dans mon deux-pièces comme un chômeur en cage, je me suis rencontré trois fois dans le miroir ovale qui me vient de maman, puis l'ai retourné contre le mur. Entre les injonctions des Assedic, l'ennui qui croît, les amours qui s'absentent, les petits boulots qui se raréfient, un homme, la cinquantaine, ancien soixante-huitard, entame la rédaction de son journal intime. Sans emploi depuis plusieurs mois, il y dit le temps qui passe, le regard des autres, l'esseulement, l'errance. Avec un humour grinçant et dans une langue acérée, voici le roman d'une dérive et la chronique d'une génération, celle des baby-boomers, comblée puis laminée.
Première page :
"26 mars
Je suis un type bien. J'ai juste tué maman.
27 mars
Un type un peu trop seul, peut-être. Comme vous en croisez dans les megapoles fin de millénaire et sur lesquels vous vous retournez d'instinct, la pointe de la peur entre les épaules. La haine me tient debout, c'est ce que vous percevez en me croisant. Je suis le voisin que vous n'aimeriez pas avoir.
29 mars
Je ne voudrais pas être à ma place.
30 mars
Sept mois déjà que j'ai jeté mon semainier dans la poubelle de mon bureau climatisé, supprimé tous mes mails, détruit mes dossiers personnels, éteint mon Mac et que je suis parti sans saluer mes collègues. Sept mois - autant dire une petite éternité"
Ce que j'en pense :
Une chronique assez juste mais plutôt désabusée (voire désespérée) sur le quotidien d'un chômeur. C'est écrit avec beaucoup de finesse mais ça ne manque pas de piquant et parfois de méchanceté.
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