• Un repas en hiver

    Un repas en hiver

    "Un repas en hiver" de Hubert Mingarelli
    Stock

    Présentation de l'éditeur :

    Ce jour-là, trois hommes prennent la route, avancent péniblement dans la neige sans autre choix que de se prêter à une chasse à l'homme décrétée par leur hiérarchie militaire. Ils débusquent presque malgré eux un Juif caché dans la forêt, et, soucieux de se nourrir et de retarder le retour à la compagnie, procèdent à la laborieuse préparation d'un repas dans une maison abandonnée, avec le peu de vivres dont ils disposent. Les hommes doivent trouver de quoi faire du feu et réussir à porter à ébullition une casserole d'eau. Ils en viennent à brûler les chaises sur lesquelles ils sont assis, ainsi que la porte derrière laquelle ils ont isolé leur proie.
    Le tour de force d'Hubert Mingarelli, dans ce roman aussi implacable que vertigineux, consiste à mettre à la même table trois soldats allemands, un jeune Juif et un Polonais dont l'antisémitisme affiché va réveiller chez les soldats un sentiment de fraternité vis-à-vis de leur prisonnier.

    Première page :

    "Le fer avait tinté dehors et il résonna encore un moment, d'abord en vrai dans la cour, et dans la tête encore plus longtemps. On ne l'entendrait pas une seconde fois. Il fallut nous lever sur-le-champ. Jamais le lieutenant Graaf n'avait besoin de frapper deux fois sur le fer. Une pauvre lumière entrait par la fenêtre couverte de givre. Emmerich dormait sur le côté, Bauer le réveilla. C'était la fin de l'après-midi, mais Emmerich pensa que c'était le matin. Il s'était redressé sur son lit, il regardait ses bottes et ne semblait pas comprendre pourquoi il avait dormi toute la nuit avec.

    Pendant ce temps, Bauer et moi avions enfilé les nôtres. Emmerich se leva et alla regarder par la fenêtre, mais comme on ne voyait rien à travers à cause du givre, il continua à essayer de démêler la nuit du jour. Bauer lui apprit qu'on était l'après-midi et que Graaf nous appelait.

    - Quoi encore, râla Emmerich. Pour quoi faire ? Pour crever de froid ?"

    Ce que j'en pense :

     On retrouve l'univers de Mingarelli : un huis clos avec des personnages masculins, gens ordinaires dans un contexte de guerre. Comme dans ses précédents romans l'auteur essaie de nous faire ressentir la fraternité et la solitude, le silence et le temps qui passe, le quotidien, la survie au jour le jour et le questionnement face à l'horreur. Mais cela fonctionne moins bien que dans ses précédents romans et nous restons un peu perplexe lorsque nous refermons le livre.


    __________ 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :