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Oublier trahir puis disparaître
"Oublier trahir puis disparaître" de Camille de ToledoLa librairie du XXI e sièclePrésentation de l'éditeur :
Camille de Toledo signe ici le troisième volet d’une « trilogie européenne ». Après Le Hêtre et le Bouleau, à la suite de Vies potentielles, Oublier, trahir, puis disparaître explore, entre conte et récit mythologique, le temps européen, à la charnière du XXe et du XXIe siècle, à l’heure où se pose la question de l’oubli et de la trahison...
Première page :
"Dans un train
Roïshku barak haïm ? tu demandes. À qui sont ces maisons ?
Et moi, je ne réponds pas, je dis : Aïsh boyku noiok aïm,
je réduirai le nombre des mots.
Puis ça aussi: j'aimerais que les sourds nous entendent,
les bègues et les sans-voix.
J'aimerais qu'ils prennent le relais de la faim.
Le train ralentit.
je répète quatre fois: Voïshku niètz! Ne t'inquiète pas!
Je t'ai choisi, toi, je t'appelle: mon fils.
Comme la vieille, là, à nos côtés, assise sur le siège d'en face, je la choisis pour mère.
Tu veux bien, la vieille ?
Elle ne nous entend pas.
Gavrilo, je l'appelle."
Ce que j'en pense :
Ce n'est pas vraiment un roman, plutôt un récit, un conte, un long poème… qui nous interroge sur le monde d'après (la guerre), sur la relation père-fils, sur la langue (l'auteur semble en avoir inventé une). C'est un livre étonnant, parfois énervant (sans appartenir comme le disent certains à la catégorie des "livres-qui-font-chier") ; c'est un livre original qui parle de NOTRE Europe, entre passé et avenir.
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