• Le récit des gouffres

    Le récit des gouffres

    "Le récit des gouffres" de Thomas Vinau - Le Castor Astral

    Présentation de l'éditeur :

    Thomas Vinau explore ici les abîmes de l’enfance et de la solitude.
    Dans ce récit hanté par les fantômes et les ombres mystérieuses, l’imagination et la littérature sont les seules échappatoires.

    L’enfant grandit dans l’ombre de son père, le gouffre devient alors un refuge à la fois effrayant et rassurant. Il s’évade dans son jardin secret où la nature reprend ses droits. Il navigue à travers les contes et la poésie d’Emily Dickinson.   

    Cependant, l’enfant va devoir abandonner l’ombre d’Emily et laisser derrière lui ce monde imaginaire qu’il a construit depuis l’enfance pour accomplir une quête initiatique.

    Thomas Vinau signe une ode à la nature lumineuse et intime ! Un hommage à l’oeuvre d’Emily Dickinson et aux contes traditionnels.

    Première page :

    Un jour, la cendre et le brouillard ont fait l'amour. Et tu es né. Bien sûr, la cendre n'était que de la cendre. Et le brouillard n'était que du brouillard. Mais crois-moi, ils ont fait l'amour, ils ont vraiment fait l'amour, et tu es vraiment né. Ne laisse personne te laisser croire autre chose. Et que le monde aujourd'hui ne soit plus le monde ne change rien. Ils ont fabriqué de la lumière avec ce qu'ils avaient. L'obscurité. Et tu es né.

    On sait à présent que la vie a commencé par des dents. Parce qu'elle doit mâcher, défendre, arracher. Parce qu'elle doit déchirer le néant. Percer la poche, la coquille, la terre, la pierre. Térébrer. Toujours. Même les oiseaux, avant d'être des oiseaux, avaient des dents. Même le jour a dû creuser la nuit. Et puis nous avons gagné. Nous avons mâché le monde. Et puis nous avons perdu. Nous nous sommes fait mâcher à notre tour. Par quelque chose d'autre.

    Mais la vie survit toujours. Elle survit aux éruptions, aux cataclysmes, aux épidémies, aux météores. À l'atroce appétit des hommes. Elle survit aux dieux. Et les bactéries recommencent à s'agiter. Et les lézards ressortent. Et les larves fendent à nouveau l'humus. Et les rayons recommencent à percer. La vie survit même à la vie. C'est idiot la vie mais c'est comme ça. Elle persiste. Pour la bonne raison qu'il faut quelqu'un pour raconter l'histoire.

    Avant il y avait le printemps. C'était merveilleux. La spirale effrontée des astres. Une danse de sang et de sève. Une irruption, un jaillissement. C'était une force de lumière. La grande dévoration. Toute la terre avait faim. Tous les sexes s'ouvraient. Et la vie reprenait. Plus puissante. Plus colorée. Plus impitoyable que jamais. Avant il y avait le printemps. Maintenant il n'y a plus rien. C'est à toi d'être le printemps.

    Ce que j'en pense :

     L'auteur a le don de nous emmener dans des pays improbables qui ne sont sans doute pas si éloigné de notre réel. Qu'est devenu le monde? Comment sortir du gouffre? Que nous reste-t-il de notre histoire (de l'histoire)?... Autant de questions (et bien d'autres) que nous nous posons à la lecture. Ce livre échappe à toute classification puisqu'il mêle récit, poésie, conte, mythe...

    Le récit des gouffres

     

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