• La peau et les os

    La peau et les os

    "La peau et les os" de Georges Hyvernaud - Pocket

    Présentation de l'éditeur :

    En juin 1940, des centaines de milliers de vaincus s'acheminent vers les stalags sous les coups et les cris du vainqueur. Georges Hyvernaud, instituteur charentais, marche dans ce troupeau en guenilles, hébété de faim, de fatigue et de honte. Au bout du voyage, cinq ans de nuit et de boue. Dix-huit cents jours d'humiliation, de promiscuité répugnante, de pestilence et d'abjection. Le prisonnier de guerre est cet homme nu, privé d'identité, d'espoir et de rêves. La peau et les os est un témoignage implacable sur le cauchemar, le vide, la mort. Ce livre terrible, chef-d'œuvre longtemps oublié, est aussi un acte magnifique d'exorcisme et de libération.

    Première page :

    "Picolo te reconnaît bien, tu sais, m'a dit Tante Julia. Picolo, c'est le chien. Baveux, chassieux, ignoble, il tremblote sur un coussin. C'est un amour, dit la Tante qui se déplace autour de la table dans son épaisse odeur de vaseline. L'Oncle me demande si j'ai maigri. On ne manque jamais de me demander si j'ai maigri, c'est réglé. Je réponds : Oui, j'ai perdu quinze kilos. Tant que ça, fait l'Oncle. Ce n'est pas comme le fils du boucher, il ne s'est jamais si bien porté que là-bas ; mais Bour-dier, tu te rappelles le gros Bourdier, celui qui est aux Assurances sociales, lui alors c'est incroyable ce qu'il a décollé, il fait pitié.

    Ils me regardent tous comme pour chercher où je peux bien cacher ces quinze kilos qui me manquent. Il y a Merlandon. Il y a Ginette et son fiancé, le Vétéri­naire. Et Pierre. Pierre explique au Vétérinaire qu'il prend des petites pilules roses pour son foie. Deux chaque matin. Il ne sait pas ce qu'ils y mettent, dans ces pilules, mais elles lui font du bien, on ne peut pas dire.

    Merlandon me verse du bourgogne. « Tu n'en buvais pas comme celui-là au camp. » Il rigole, je rigole, elle est bien bonne. « J'en réservais une bouteille pour ton retour…»"

    Ce que j'en pense :

    Un regard amer, lucide, sans complaisance mais d'une très grande justesse, tant sur le fond que sur la forme. Ce sont des "souvenirs qui manquent de noblesse" mais dans ces pages Hyvernaud nous montre comment on peut perdre ses rêves et son humanité. Pour moi ce livre a été un véritable coup au cœur. Je le considère comme un chef d'œuvre.

    La peau et les os

    La peau et les osLa peau et les osLa peau et les osLa peau et les osLa peau et les os

     

     

    __________


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :