• Elle qui ne sait pas dire je

    Elle qui ne sait pas dire je

    "Elle qui ne sait pas dire je" de Pierre Pelot
    éditions Héloïse d'Ormesson

    Présentation de l'éditeur :

    Un mort qui a emporté son secret dans la tombe, un mari à la recherche d’un remède miraculeux pour son épouse, un garçon bourru en quête d’un trésor caché, et elle, elle qui ne sait pas dire je, sauvage et rêveuse, inéluctablement liée à tous ces destins par un don mystérieux… Un roman dense, tellurique, avec des accents de Faulkner dans la polyphonie et la restitution des patois, ou bien de Sand pour ces paysages d’une France rurale, ancestrale, où rôde une magie qui flirte avec la folie. Les personnages mâchonnent sans fin leur « rengaine », tandis que le lecteur est pris dans le tourbillon qui avance en cercles concentriques, dans une incantation hypnotique.

    Première page :

    "Il donnait quelques coups de lame courbe dans le taillis, puis se servait de l'outil pour ratisser et tirer dans le fossé, à ses pieds, branches et fougères coupées ; après quoi il soupirait brièvement, toujours pareil, et s'arrêtait, se redressait lentement, essoufflé comme s'il venait de fournir un effort surhumain. Alors, il posait la main gauche sur sa hanche, pouce au-dessus de la ceinture de cuir noir, sa main droite fermée sur le manche lisse du croissant débroussailleur, il appuyait maintenant sur l'outil cette énorme fatigue qui paraissait l'habiter et restait ainsi un moment à se demander s'il allait être capable ou non de poursuivre son travail. C'était sa manière. Trois ou quatre coups de lame pour sabrer, le mouvement transformé en ample ratissage, puis la pause, un regard bref au fil de la lame pour vérifier si un caillou sournois n'y avait pas d'aventure planté une dent.
    C'était un homme d'une soixantaine d'années, environ. Pas très grand, sec comme un coup de trique, dont les vêtements - pantalon large de coutil rapiécé, chemise flottante aux manches retroussées sur les avant-bras - donnaient l'impression de n'être remplis que d'os en vrac et de muscles noueux. Le visage taillé dans une écosse d'arbre, sous le lichen gris et dur d'une barbe de plusieurs jours, ne reflétait d'autre expression que cette apparente interrogation molle sur le bien-fondé de la poursuite de l'effort."

    Ce que j'en pense :

    Un style foisonnant, lyrique, riche en adjectifs, en participes présents (trop ?). C'est un livre de la terre, d'un pays (que Pelot connaît parfaitement), avec "des gens de rien". C'est proche du fantastique, c'est assez envoûtant mais parfois assez difficile à suivre.

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