• À travers les champs bleus

    À travers les champs bleus

    "À travers les champs bleus" de Claire Keegan
    traduction Jacqueline Odin - Sabine Wespieser éditeur

    Présentation de l'éditeur :

    « Plus tôt, les femmes étaient venues avec des fleurs, chacune d’une nuance de rouge plus foncée. Dans la chapelle, où ils attendaient, leur parfum était fort. L’organiste a lentement joué la toccata de Bach, mais un frémissement de doute se répandait sur les bancs. »

    Dès l’initiale de la nouvelle titre, avec ce « frémissement de doute », Claire Keegan parvient à suggérer un trouble, que confirmeront les premiers balbutiements du prêtre au moment de célébrer le mariage.

    Les huit nouvelles de ce recueil, pour l’essentiel enracinées dans la terre d’Irlande, évoquent le pouvoir dévastateur des mots (La Mort lente et douloureuse), les relations des pères et de leurs filles (Le Cadeau d’adieu, La Fille du forestier), les amours impossibles (À travers les champs bleus, Chevaux noirs, La Nuit des sorbiers), la force des préjugés (Près du bord de l’eau) ou le poids des traditions (Renoncement). Tout comme dans L’Antarctique (2010) et Les Trois Lumières (2011), le regard acéré et les phrases ciselées de l’écrivain en imposent. Sans jamais rien affirmer, Claire Keegan parvient, dans ses textes d’une beauté lapidaire, à susciter d’inoubliables émotions de lecture.

    Première page :

    "Il était déjà trois heures du matin lorsqu'elle a traversé le pont d'Achill. Là, enfin, se dressait le village : la coopérative de pêche, la quincaillerie et l'épicerie, la chapelle en pierre rougeâtre, chacune des constructions fermée et silencieuse sous la lueur des lampadaires. Elle a continué son trajet sur une bande de route sombre où, de chaque côté, les grandes haies de rhododendrons revenus à l'état sauvage avaient fané. Elle n'a pas vu un seul être humain, une seule fenêtre allumée, juste quelques moutons à pattes noires endormis et, plus tard, un renard immobile, craintif, dans la lumière des phares. La route est devenue raide, puis, au détour d'un virage, s'est élargie, déserte. La femme devinait l'océan, les tourbières ; espace immense, découvert. Dugort n'était pas clairement indiqué, mais elle s'est sentie confiante en prenant vers le nord la route inhabitée qui conduisait à la maison Bôll."

    Ce que j'en pense :

    Dans chacun de ces textes, beaucoup de solitude, de pudeur mais aussi de la violence et de la tendresse à la manière de ces paysages à la fois rudes, venteux et sauvages. Une écriture simple, claire et ouverte, un grand bonheur de lecture.

       

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