• 1945

    1945

    "1945" de Michel Chaillou
    éditions de la différence

    Présentation de l'éditeur :

    L'histoire que nous conte Michel Chaillou dans 1945 n'est pas seulement les souvenirs d'un enfant, l'auteur a entre 9 et 15 ans, pendant la guerre, c'est la généalogie d'une sensibilité confrontée aux agissements incompréhensibles des adultes qui l'entourent. Cela se passe en Bretagne pendant l'Occupation allemande. Sa mère, Éva, est très jeune et séparée de son père, Alex, qui a le même âge qu'elle. Remariée avec un médecin, Robert Le Floch, surnommé Bob, homme taciturne et glacial vis-à-vis de l'enfant, elle va commettre l'irréparable, en ces temps où rien n'est innocent, frayer avec l'ennemi. La progressive prise de conscience de l'adolescent de la faute de sa mère, son désarroi, puis son désespoir d'ignorer où elle se trouve quand la guerre se termine, la recherche éperdue de sa trace dans la France à l'heure des règlements de compte, sont parmi les plus belles pages de ce livre magnifique où Nantes et la Bretagne sont sublimées par l'écriture du grand écrivain qu'est Michel Chaillou.

    Première page :

    "Je couche avec un soldat allemand. Je crierais trop la nuit à cause de la nuit. Mais qu'y puis-je si cette mégère tarde à devenir ma soeur inconsolable ? Aussi pour me faire taire m'a-t-on fourré dans le lit du cuisinier. Un «on» unanime à casquettes galonnées qui ricane de mes cauchemars à travers les étages, se moque sur tous les tons de cette frayeur sans nom qui me catapulte dans l'épouvante. A-t-on idée de croire à toutes ces bêtises du sommeil ! On a déjà bien assez de ce que l'aube nous propose en ces années terribles. Comment se peut-il qu'un grand garçon comme moi se pelotonne d'effroi dès que s'enhardit le crépuscule... ? D'ici que ces Prussiens s'imaginent que les Français sont tous peureux ! Je dois montrer l'exemple, entrer en résistance, question d'honneur ! Si bien que dans la journée j'essaie d'attraper du courage, du menton. Hélas aux premières ténèbres, je défaille, remonte le drap. Il y a déjà trop de recoins d'ombre dans cette bâtisse et comme j'y ajoute les miens !
    Une nuit, le cuisinier et moi, on a été réveillés. Un autre soldat gueulait dans la cour accompagné d'une «gretchen» en uniforme qui chantait aussi."
     

    Ce que j'en pense :

    Des souvenirs par morceaux, avec beaucoup d'interrogations, d'allers-retours dans le temps, des répétitions, des traces qui semblent se dérober…comme si l'auteur reconstituait à tâtons ses blessures d'enfance. C'est écrit dans une langue très imagée, poétique ; c'est un livre à la fois sensible et lucide.


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