• Ton père

    Ton père

    "Ton père" de Christophe Honoré - Mercure de France

    Présentation de l'éditeur :

    «Je m'appelle Christophe et j'étais déjà assez âgé quand un enfant est entré dans ma chambre avec un papier à la main.» 
    C'est par cette première phrase que Christophe Honoré nous fait entrer dans le fulgurant autoportrait romancé d'un homme d'aujourd'hui qui lui ressemble mais qui n'est pas tout à fait lui. Lui, le cinéaste, le metteur en scène de théâtre et d'opéra, mais avant tout l'écrivain. 
    Sur le papier que sa fille de dix ans a trouvé épinglé à la porte de son appartement, ces mots griffonnés au feutre noir : « Guerre et Paix : contrepèterie douteuse». Alors, très vite, tout s'emballe et devient presque polar. Qui a écrit ces mots? Qui le soupçonne d'être un mauvais père? Peut-on être gay et père? Le livre nous conduit soudain dans tous les recoins d'une vie mais aussi au cœur de l'adolescence – en Bretagne, avec la découverte du désir, des filles, des garçons, du plaisir, de la drague. 
    Un livre à la fois puissant et énigmatique, d'une merveilleuse liberté, à la mesure de son sujet.

    Première page :

    "Je m’appelle Christophe et j’étais déjà assez âgé quand un enfant est entré dans ma chambre avec un papier à la main. Il a agité le papier. Il a agité une punaise dans l’autre main. Il a continué et rapproché ses mains et les a éloignées et un courant magnétique a semblé circuler entre ses bras.

    — J’ai trouvé ça sur la porte d’entrée.

    Il était neuf heures moins le quart.

    — J’ai le droit de dormir un peu plus longtemps un dimanche non ?

    J’étais nu sous la couette et je ne bougeais pas. L’enfant avait gardé son blouson. Il se balançait d’un pied sur l’autre comme un petit garçon qui se retient et il me fixait ; je me suis baissé péniblement vers le parquet, plus péniblement j’ai ramassé mon caleçon, sans ménager mes soupirs, décidé à ne rien prendre au sérieux de si bonne heure, et lui s’inquiétait.

    — Alors ?

    — C’est moi qui suis inquiet. Tu devrais faire attention avec cette punaise parce que tu vas te blesser.

    — Tu ne veux pas lire ?

    — Non et je ne veux pas que tu te crèves un œil.

    — Pourquoi ?

    — Je n’aime pas qu’on abîme mes affaires, vois-tu !"

    Ce que j'en pense :

    Roman (autobiographique?) d'une grande sincérité. L'auteur se pose beaucoup de question autour de la paternité et de l'homosexualité. Il affirme ses choix  et nous montre sa fragilité. C'est à la fois une enquête et un témoignage,  et c'est très bien écrit.

    Ton père

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