• Sainte famille

    - Nouvelles

    "Sainte famille" - Jean Forton
    éditions finitude

     

    Présentation de l'éditeur :

    Chez les Malinier, on ne badine pas avec la respectabilité. Voilà une belle famille bourgeoise, dans une ville de province : un père négociant, trois enfants promis à un bel avenir et une mère légèrement bigote, juste ce qu’il faut pour affirmer sa position sociale. Pourtant, derrière la façade, l’explosion est proche, il ne manque qu’une petite étincelle. L’arrivée d’un séduisant tartufe au cœur de cette sainte famille servira de détonateur et la débâcle sera à la hauteur de son cynisme.


    Première page :

    "Ce matin il faisait beau, Luc Malinier n’a pas eu le courage d’aller travailler, il est parti avec deux ou trois cahiers sous le bras, pour donner le change, mais au lieu de se rendre à la Faculté il est descendu vers le port. Le voilà sur la berge. Le fleuve reflète le ciel, il y a quelques mouettes et deux ou trois grands navires, et tout cet espace, le fleuve, la ville en demi-cercle, et dans sa bouche l’air léger qui a goût de marée, tout cela l’emplit de paix. Il est heureux. Il nomme bonheur cette sensation de ne pas peser, de ne pas souffrir, de ne pas penser, d’être là, au soleil, sans attaches et sans désirs. Ce sont des instants si rares qu’il les goûte pleinement.

    D’aucuns prétendent qu’il n’est de bonheur que passé ou futur et qu’il est nécessaire de se remémorer ou de rêver. Pour sa part Luc ignore cette double nécessité. C’est un être simple, capable de profiter du moment. Il est vrai que de son passé il n’a rien à conserver qui ne soit entaché de désagrément. Quant à son futur, il ne l’imagine jamais. Il a l’imagination stérile. Demain, de quoi demain sera-t-il fait ? De rien sans doute. De rien. D’un présent semblable à celui qu’il vit, médiocre et morose."

    Ce que j'en pense :

    Livre inédit, écrit dans les années 60 par Jean Forton (mort en 1982). Ecriture simple, limpide, parfois cinglante pour un roman à charge contre le poids de la famille, de la bourgeoisie et de la bêtise. On pense aux comédies de Molière.

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