• Privée

    Privée

    "Privée" de Véronique Olmi - Babel

    Présentation de l'éditeur :

    "Le métro, lui, s'en fout. Il charrie. Des gens. Assis. Debout. Toujours les mêmes.
    Il charrie en bas, en creux, plus profond que la mer ; charrie le mensonge de destinations aux noms de châteaux et de plaines, charrie des détresses souterraines et des suicides différés. Et ses portes s'ouvrent et se ferment devant la misère qui piétine dans ses souliers fendus - s'ouvrent et se ferment au signal sonore, râle malade qui s'échappe de sa bouche comme un dernier baiser..."
    C'est avec une concision remarquable que Véronique Olmi aborde à travers ce recueil de nouvelles le douloureux de la vie quotidienne, mais sa générosité et sa sensibilité sont assez fortes pour donner à ses personnages une luminosité incomparable.

    Première page :

    "La salle de classe était sans couleur et sans lumière, ses murs étaient hauts, ses fenêtres petites et rarement ouvertes, sa seule fantaisie était des signes idiots gravés dans le bois : une désobéissance furtive sur les pupitres.

    Les enfants de la classe étaient vieux, il n'y avait rien de neuf à attendre d'eux, on les avait posés là pour les décrasser car ils ignoraient l'orthographe, abîmaient les poètes, cassaient les craies et chantaient faux, bref, ils étaient boudinés d'ignorance et de mauvaises manières. De temps à autre on leur collait leurs propres chewing-gums dans les cheveux, on frappait sur leurs doigts tendus, on les laissait debout pendant des heures mais cela n'y faisait rien, ils demeuraient stupides et arriérés. Un matin, pour rehausser leur conscience et leur âme, l'institutrice scotcha sur le mur une reproduction de La Joconde qu'elle avait trouvée dans un journal de télévision et qui correspondait à un jeu fléché. "Vous pouvez approcher", dit-elle aux abrutis qui attendaient les bras croisés comme si la culture allait leur tomber toute crue dans le bec."

    Ce que j'en pense :

    Ces nouvelles, à partir de petits faits très ordinaires, sont ironiques et souvent grinçantes. Le style est tranchant, comme c'est le cas dans la plupart des livres de l'auteure. Toutes les nouvelles n'ont pas la même force et lorsqu'on referme le livre on se sent un peu frustré, on attendait plus de puissance.

    Privée

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