• Alex

    "Alex" de Pierre Lemaitre
    Albin Michel

    Présentation de l'éditeur :

    Qui connaît vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante. Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée et livrée à l'inimaginable ? Mais quand le commissaire Verhoeven découvre enfin sa prison, Alex a disparu. Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien, ni personne. Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrière, une mécanique diabolique et imprévisible où l'on retrouve le talent de l'auteur de Robe de marié.

    Première page :

    "Alex adore ça. Il y a déjà près d'une heure qu'elle essaye, qu'elle hésite, qu'elle ressort, revient sur ses pas, essaye de nouveau. Perruques et postiches. Elle pourrait y passer des après-midi entiers.

    Il y a trois ou quatre ans, par hasard, elle a découvert cette boutique, boulevard de Strasbourg. Elle n'a pas vraiment regardé, elle est entrée par curiosité. Elle a reçu un tel choc de se voir ainsi en rousse, tout en elle était transformé à un tel point qu'elle l'a aussitôt achetée, cette perruque.

    Alex peut presque tout porter parce qu'elle est vraiment jolie. Ça n'a pas toujours été le cas, c'est venu à l'adolescence. Avant, elle a été une petite fille assez laide et terriblement maigre. Mais quand ça s'est déclenché, c'a été comme une lame de fond, le corps a mué presque d'un coup, on aurait dit du morphing en accéléré, en quelques mois, Alex était ravissante. Du coup, comme personne ne s'y attendait plus, à cette grâce soudaine, à commencer par elle, elle n'est jamais parvenue à y croire réellement."

    Ce que j'en pense :

    Une intrigue bien ficelée, avec des passages assez violents ; un style direct, simple ; des personnages assez bien dépeints et originaux (sauf le juge et l'un des policiers) ; et au final, un bon thriller de série B.

    Alex

    Alex

     

     

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  • Sacrifices

    "Sacrifices" de Pierre Lemaitre
    Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    « Un événement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complètement votre vie. Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez. » Anne Forestier, la nouvelle compagne du commandant Verhoeven, est l’unique témoin d’un braquage dans une bijouterie des Champs-Elysées. Elle a été violemment tabassée et laissée pour morte. Atmosphère glaçante, écriture sèche, mécanique implacable : Pierre Lemaitre a imposé son style et son talent dans l'univers du thriller. Après Alex, il achève ici une trilogie autour du commandant Verhoeven, initiée avec Travail soigné. Par l’auteur de Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013.

    Première page :

    "Un événement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe totalement votre vie. C'est ce que Camille Verhoeven a lu, quelques mois plus tôt, dans un article sur «L'accélération de l'histoire». Cet événement décisif, saisissant, inattendu, capable d'électriser votre système nerveux, vous le distinguez immédiatement de tous les autres accidents de l'existence parce qu'il est porteur d'une énergie, d'une densité spécifiques : dès qu'il survient, vous savez que ses conséquences vont avoir pour vous des proportions gigantesques, que ce qui vous arrive là est irréversible.
    Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez.
    C'est ce qui va arriver à Camille.
    Et peu importe que ce jour-là vous vous rendiez, comme lui, à l'enterrement de votre meilleur ami et que vous ayez le sentiment d'avoir déjà votre dose pour la journée. Le destin n'est pas du genre à se contenter d'une pareille banalité, il est parfaitement capable, malgré cela, de se manifester sous la forme d'un tueur équipé d'un Mossberg 500 calibre 12 à canon scié.
    Reste à savoir maintenant comment vous allez réagir. C'est tout le problème."

    Ce que j'en pense :

    Thriller noir, violent, sans fioriture. L'intrigue est bien menée mais certains personnages manquent d'épaisseur et de crédibilité.

    Sacrifices 

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  • Le voyeur du Yorkshire

    "Le voyeur du Yorkshire" de Peter Robinson
    traduction Jean Esch -Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Eastvale, paisible petite ville du Yorkshire, au cadre idyllique. C'est là que vient d'être muté l'inspecteur Banks, qui a quitté sans regret Londres et son cortège de violences. Mais, sous ce décor de carte postale, se cache une réalité beaucoup plus sombre, beaucoup plus dangereuse, incarnée par un voyeur qui espionne les femmes la nuit dans leur chambre... Le pervers ne choisit pas ses victimes au hasard : celles-ci semblent toutes avoir un point commun. La tension monte d'un cran dans la cité lorsqu'une vieille dame est retrouvée sauvagement assassinée. Les deux affaires sont-elles liées ? Et que penser de ces deux adolescents, petits délinquants passés du vol aux agressions ? Banks va devoir faire preuve de perspicacité pour débusquer la vérité, au-delà des apparences.

    Première page :

    "La femme pénétra dans le cercle de lumière et commença à se déshabiller. Elle portait un chemisier argenté fermé par des dizaines de minuscules boutons nacrés. Elle le sortit de sa jupe noire mi-longue et commença à le déboutonner, par le bas, très lentement, en regardant dans le vide comme si elle se remémorait un souvenir lointain. D'un haussement d'épaules, elle se débarrassa du chemisier, en tirant sur la manche gauche restée collée à son poignet sous l'effet de l'électricité statique. Elle baissa ensuite la tête et tendit les bras dans le dos, comme deux ailes, pour détacher son soutien-gorge, en levant une épaule puis l'autre pour faire glisser les fines bretelles. Elle avait des seins épais et lourds aux pointes brunes dressées.

    Elle abaissa la fermeture Éclair de sa jupe sur le côté gauche et la Laissa glisser jusqu'au sol. Elle l'enjamba et, pliée en deux, elle la ramassa pour la déposer soigneusement sur le dossier d'une chaise."

    Ce que j'en pense :

    Première enquête de Banks mais c'est le dernier traduit en français ! C'est bien dommage, surtout si on a lu d'autres enquêtes de ce commissaire. Ce n'est évidemment  pas le meilleur des livres de Peter Robinson, l'intrigue ne nous tient pas en haleine, mais cela se lit agréablement.

    Le voyeur du Yorkshire

     

     

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  •  Incident à Twenty-Mile

    "Incident à Twenty-Mile" de Trevanian
    traduction Jacques Mailhos - Gallmeister

    Présentation de l'éditeur :

    En 1898, au cœur des montagnes du Wyoming, la petite bourgade de Twenty-Mile n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle vient à s'animer lorsque débarque un jeune étranger désireux de plaire à tout le monde, avec pour seul bagage un vieux fusil et un lourd secret. Au même moment, un dangereux détenu s'échappe de la prison territoriale de Laramie en compagnie de deux tueurs dégénérés. Il commence à tracer un sillon de violence à travers l'État avant de décider de s'emparer de la petite ville pour y attendre le prochain convoi venu de la mine d'argent. L'isolement de Twenty-Mile, encore renforcé par une terrible tempête, va coûter cher à ses habitants.

    Avec Incident à Twenty-Mile, resté inédit en français, Trevanian propose une nouvelle lecture du western qui dynamite les conventions du genre. L'auteur de Shibumiet de La Sanction nous offre une oeuvre tout à la fois brillante et nostalgique.

    Première page :

    "Bien que cela fît maintenant huit ans que le Wyoming était devenu un État, les plus anciens des gardiens l'appelaient encore prison territoriale. Le gardien seconde classe John Tillman (surnommé "CB" par ses collègues qui raillaient ainsi la douceur de "Cul de Bébé" de ses joues) n'était titulaire que depuis un mois lorsqu'on lui confia la garde des "grains de lune" au deuxième étage de l'aile de haute sécurité. Il ignorait pourquoi on appelait "grains de lune" les fous criminels ; il n'avait jamais posé la question, de peur qu'il s'agisse encore d'une de ces blagues avec lesquelles les anciens gardiens tourmentaient et humiliaient les petits nouveaux.
    Tillman commença sa première ronde des cellules spéciales, s'arrêtant à chaque porte pour ouvrir le guichet et jeter un oeil au détenu. Le premier grain de lune était assis au bord de sa paillasse et se balançait d'avant en arrière en fredonnant. Le sourire d'absolu contentement qu'arborait sa face terne ne trahissait rien du devoir impérieux que pouvait ressentir cet homme de jeter de l'acide au visage des enfants. "Si moi je le fais pas..., avait-il expliqué au juge, qui le fera ?"
    Dans la cellule d'à côté, "le Politicien" était entièrement absorbé par un débat houleux entre lui et le vide.
    Le troisième grain de lune se recroquevilla dans un coin lorsqu'il entendit le guichet s'ouvrir. Il resta là comme ça, prostré, cachant son visage dans ses mains, à bredouiller : "S'il vous plaît, ne me faites pas de mal ! Je l'ai pas fait exprès ! Dieu m'est témoin que je l'ai pas fait exprès !" "Le Revenant", comme les gardiens l'appelaient, avait peur de tout. Lors des rondes de curage matinal, il fallait qu'un gardien entre chercher son seau à merde parce qu'il avait trop peur de l'apporter lui-même jusqu'à la porte, comme le faisaient les autres détenus."

    Ce que j'en pense :

    C'est parfaitement construit, avec tous les archétypes d'un bon western : le jeune homme courageux, la jeune fille belle et pure, le prédicateur, les putes du saloon, le méchant cynique et impitoyable…Ce livre, qui critique une Amérique fondée sur l'exclusion et le racisme, reste très original et passionnant de bout en bout.

    Incident à Twenty-Mile Incident à Twenty-MileIncident à Twenty-Mile

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  • La chambre close

    "La chambre close" de M Sjöwall et P Wahlöö
    traduction Philippe Bouquet - Payot Rivages/noir

    Présentation de l'éditeur :

    Une femme commet un braquage au cours duquel un homme est tué accidentellement. Dans le même temps, deux dangereux pilleurs de banques écument Stockholm, et mettent la police sur les dents. Martin Beck quant à lui, reprenant le travail après une longue convalescence, se heurte à une affaire bizarre : un vieil invalide nécessiteux est retrouvé mort dans une pièce sordide soigneusement fermée de l'intérieur. Il a une balle dans le ventre. La police veut conclure à un suicide, mais dans ce cas où est passé le pistolet ? Un pistolet qui, justement, semble avoir servi au braquage... A partir d'un classique mystère de chambre close se dessine progressivement une affaire complexe, à la résolution parfaitement amorale.

    Première page :

    "Au moment où elle sortit de la bouche de métro de Wollmar Yxkullsgatan, 14 heures sonnaient à l'église de Maria. Elle s'arrêta pour allumer une cigarette, avant de se diriger à grands pas vers la place de Mariatorget.

    La vibration de l'air, propageant le bruit des cloches, lui rappela les tristes dimanches de son enfance. Elle était née et avait grandi à quelques pâtés de maisons de cette église, où elle avait été baptisée et fait sa communion voilà près de douze ans. Tout ce dont elle se souvenait, ainsi que des cours de catéchisme, c'était d'avoir demandé au pasteur ce qu'avait voulu dire Strindberg lorsqu'il avait parlé du «soprano splénétique » des cloches de l'église de Maria, mais elle ne se rappelait pas ce qu'il lui avait répondu.

    Le soleil lui brûlait le dos et, après avoir traversé Sankt Paulsgatan, elle ralentit l'allure afin de ne pas être en sueur. Elle comprit soudain combien elle était nerveuse et regretta de ne pas avoir pris un calmant avant de partir de chez elle.

    Une fois arrivée au milieu de la place, elle trempa son mouchoir dans l'eau de la fontaine avant d'aller s'asseoir sur un banc, à l'ombre des arbres."

    Ce que j'en pense :

    Livre qui dénonce avec humour, et souvent avec virulence, le "modèle suédois" des années 70. Double intrigue assez bien menée souvent de façon caricaturale. Mais ce roman est loin de faire des étincelles.

    La chambre close

     

     

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  • Le royaume des perches

    "Le royaume des perches" de Martti Linna
    traduction Paula et Christian Nabais - Gaïa polar

    Présentation de l'éditeur :

    Ilpo Kauppinen, pêcheur taciturne d’une soixantaine d’années, ne vit que pour les perches, et Hilkka, son épouse. Lorsque celle-ci disparaît brusquement, Ilpo continue de pêcher sur le lac. Le capitaine Sudenmaa mène l’enquête, entre deux coups de fil de son ex, paumée alcoolique, et avec à la maison une ado presque-femme. Un polar au cœur de la Finlande.

    Première page :

    "«Un homme veut entrer chez nous !»
    La voix de Hilkka grésilla dans l'émetteur-récepteur. Ilpo crut avoir mal compris. 
    «Quoi ?»
    Il coupa le moteur du canot. L'eau continua de clapoter contre la proue, le bateau avançant sur sa propre lancée. Il attendit un instant. Silence radio. D'un mouvement du pouce, il repassa en mode émission.
    «Répète !»
    Cette fois, la réponse de Hilkka arriva aussitôt.
    «Un homme veut entrer chez nous, dit-elle à voix basse. Il va me faire du mal.»
    Une mouette piqua à une vingtaine de mètres devant l'embarcation, là où la surface frémissait. L'oiseau remonta, un petit poisson translucide dans le bec. Un banc d'éperlans devait se trouver là-dessous, et les belles zébrées se dissimulaient assurément en contrebas, à l'affût. Elles n'allaient pas tarder à remonter. Il vira de bord avant de réaliser la futilité de son initiative.
    «Ilpo !» Le cri aigu de Hilkka fusa hors du poste et s'éleva dans le ciel, où la mouette s'éloignait en décrivant une large courbe.
    Il continua de résonner dans la tête du pêcheur, pour ne plus la quitter."

    Ce que j'en pense :

    Une intrigue qui glisse lentement, comme sur l'eau du lac , des personnages solitaires, taciturnes, tendrement désespérés, de l'humour parfois assez caustique… tout cela donne un polar agréable, original, une belle réussite d'un auteur dont on attend la traduction de ses autres romans.

    Le royaume des perches

    Le royaume des perches Le royaume des perches

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  • La cuve du diable

    "La cuve du diable" de Alexandra Schwartzbrod
    Stock

    Présentation de l'éditeur :

    Qui a voulu tuer Lino Wang, le tycoon de Hong-Kong devenu en très peu de temps le plus gros vendeur de textile de Naples ? Quelle alliance la Camorra, qui contrôle depuis toujours la ville, a-t-elle bien pu conclure avec les triades chinoises ? Venu enquêter sur cette guerre des mafias, un journaliste français découvre l'envers de Naples, cité oubliée de l'Europe où règne le culte de la misère et du bon Dieu. Quels secrets dissimulent les femmes fatales qui croisent sa route ? A s'approcher trop près, ne risque-t-on pas d'être englouti dans les tréfonds d'une ville peut-être maudite ? Une plongée sensuelle et violente au cœur de la cuve du diable.

    Première page :

    "Il avait encore dans les narines les odeurs de chou et de ciboule qui lui parvenaient par bouffées dans la cour de son palais pékinois. C'était quand ? La veille ? Le mois précédent ? Naples s'était refermée sur lui telle une plante Carnivore, éliminant l'impatience, la hargne, et il se laissait dévorer avec une lascivité qu'il ne s'était jamais connue, lui qui, d'ordinaire, aimait à planter ses crocs le premier.

    Il avait quitté la Chine plutôt serein, sûr de boucler son enquête en quelques jours et de revenir vite. Mais le temps avait filé sans qu'il en remplisse compulsivement les cases. Un moment déjà qu'il traînait dans les ruelles obscures ; humant l'air de vieille Europe qui se dégageait du moindre basso ; brûlant les pavés de la piazza Garibaldi où s'entremêlaient dans un même trafic Ukrainiens avinés, Blacks en faux Armani et petits lieutenants de la pègre locale ; dévisageant les filles qui mâchouillaient clopes et chewing-gums dans leurs bouches grandes ouvertes ; dévorant Ortese et Malaparte au soleil, dans les fauteuils en rotin du café littéraire de la piazza Bellini."

    Ce que j'en pense :

    Portrait bien documenté et sans concession de la ville de Naples. L'auteure sait nous tenir en haleine par petits chapitres et paragraphes qui s'interrompent "au bon moment" (à la manière d'auteurs scandinaves à succès) mais, en procédant ainsi, les personnages manquent un peu d'épaisseur.

    La cuve du diable

     

     

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  • "Train perdu, wagon mort" de Jean Bernard Pouy
    Points

    Présentation de l'éditeur :

    Au cœur de la nuit, un wagon se détache d'un train-couchettes et s'arrête soudain. D'abord persuadés qu'il s'agit d'une panne, les occupants découvrent qu'ils sont perdus au milieu de nulle part. Abandonnés, oubliés par les secours, certains partent en éclaireurs et disparaissent. Leurs cadavres sont retrouvés, dans une ville déserte et en ruine. La terreur s'empare alors des survivants...

    Première page :

    "Un dernier sursaut de tôle et le train s'arrête.

    La sensation d'être dans une gare. Une addition d'éléments : des sons résonnant sous une hypothétique marquise, des raclements lointains de pas, des portières qui claquent doucement. En pleine nuit, les bruits disparaissent vite, comme avalés par la soudaine torpeur du monde. Un haut-parleur, loin, au bout d'un quai. Paroles déformées, rendues floues par l'obscurité. Une gare.

    Je m'étire, me retourne difficilement sur la couchette du bas, ramasse la couverture tombée à terre. Je bois un peu d'eau. Ça y est, je ne dors plus.

    Lentement, avec précaution, je soulève à peine le rideau sur le glauque du décor : un quai désert éclairé au sodium. Un peu de lueur orange entre dans le compartiment.

    Au-dessus de moi, ça bouge, l'homme de la couchette du haut allume sa veilleuse pour regarder l'heure. Comme moi, il doit calculer, selon les horaires approximatifs, dans quelle gare nous sommes arrivés. Solmert, sans doute. Tant mieux. Après, il y a les deux cents kilomètres de ligne droite dans la plaine du Malbürg. Finis les cahots, vivement le long glissement de presque deux heures, à petite vitesse, …"

    Ce que j'en pense :

    Histoire agréable comme d'habitude chez Pouy, à la fois noire, tendre et fantastique. On est vraiment rendus dans cette plaine immense en compagnie de ces gens bloqués dans le wagon. Un bémol quand même : le final en forme de pirouette un peu facile.

     

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  • Trop près du bord

    "Trop près du bord" de Pascal Garnier
    Points (Zulma)

    Présentation de l'éditeur :

    Eliette est veuve et s'ennuie dans sa maison ardéchoise. Ses enfants sont grands, et elle n'a pour amis que ses voisins, un couple de braves gens. Et puis surgit Etienne, un petit truand frais sorti de prison. Une voiture en panne, un ou deux mensonges improvisés, la fille d'Etienne entre en scène et plus rien ne tourne vraiment rond. C’est avec un malin plaisir que Pascal Garnier dépeint ces vies qui dérapent, et réveille la folie là où elle sommeille.

    Première page :

    "En tombant dans la casserole pleine d'eau, la pomme de terre pelée émit un plouf sonore dont les ondes se répercutèrent comme une balle de tennis entre les quatre murs de la cuisine. L'épluche-légumes en suspens, Éliette s'immobilisa avec, au plus profond de son être, l'intime conviction de vivre un instant de bonheur parfait.

    Son cœur, qui depuis un an flottait et ballottait au gré de sanglots plus ou moins bien contenus, venait de se stabiliser, pareil à la bulle verte d'un niveau de charpentier. Il n'y avait pas de raison particulière à cela ou bien il y en avait mille, parce qu'il était onze heures du matin, parce qu'on était en mai, que la pluie battait les vitres, que France Musique diffusait de la musique baroque, qu'elle était en train de préparer sa première jardinière de légumes de l'année (petits pois frais, cœur de laitue, carottes, pommes de terre, navets et oignons nouveaux, plus lardons !), que la biographie de Colette dégottée la veille à la bibliothèque de Meysse était ouverte à la page 48 sur la table du salon, qu'elle n'attendait personne et que personne ne l'attendait.

    Tout cela, et une infinité de petits riens, faisait que, pour la première fois depuis le décès de Charles, elle ne se sentait plus seule dans la maison mais une et indivisible."

    Ce que j'en pense :

    C'est un roman à l'intrigue bien maitrisée, où la voiturette de l'héroïne occupe une place prépondérante. L'écriture est peut être un peu différente des autres livres de Garnier, moins percutante, un peu plus "convenue" et les personnages sont sans doute moins "vraisemblables".

    Trop près du bord

    Trop près du bord

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  • Jour de gloire

    "Jour de gloire" de Pascale Fonteneau
    éditions du Masque

    Présentation de l'éditeur :

    Monique et Sylvie sont copines, copines d'usine parce que voisines sur la chaîne. Quand leur entreprise est délocalisée, elles sont avec les autres ouvriers devant les grilles pour crier leur colère. Galvanisées par les discours syndicaux, Monique et Sylvie se croient enfin actrices de leur destin. Hélas, leurs espoirs de justice sociale seront balayés par la télé-réalité et les rêves de star de la fille de Monique. Sans oublier ces morts violentes qu'il faudra bien venger. Accablé, chacun va devoir réviser son idéal de vie à la baisse. A moins que le jour de gloire...

    Première page :

    "Trois semaines avant de s'achever dans un bain de sang, l'histoire commence dans la cuisine de Monique. Elle m'y attend avec une figure comme on en voit à la télé quand les journalistes parlent de la faim dans le monde ou de la mort accidentelle d'une vedette de la chanson.

    Comme eux, Monique secoue la tête d'un air navré. Par mimétisme, je le suis aussi.

    Monique et moi sommes assises dans la cuisine de Monique où elle tient à me résumer l'histoire entendue à la radio juste avant mon arrivée.

    - Une histoire horrible, m'a-t-elle prévenue.

    Il s'agit d'une femme, une Danoise âgée de trente-deux ans, qui, après avoir fait appel aux techniques de la fécondation artificielle, a mis au monde des jumeaux de couleur noire. L'histoire est horrible parce que son mari est très blond et très blanc comme tous les Danois. En théorie, c'est pourtant son sperme qui devait être utilisé."

    Ce que j'en pense :

    Pascale Fonteneau ne se prend pas au sérieux dans ce roman. C'est léger, plein d'ironie (pour le monde ouvrier mais surtout pour le monde de la télé) et ça se lit avec plaisir.

    Jour de gloire

    Jour de gloire

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