• Opération Napoléon

    "Opération Napoléon" de Arnaldur Indridason - éditions Métailié

    Présentation de l'éditeur :

    1945 : un bombardier allemand survole l'Islande dans le blizzard et s'écrase sur le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe. Bizarrement il y a des officiers allemands et américains à bord. L'Allemand le plus gradé affirme que leur meilleure chance de survie consiste à marcher vers la ferme la plus proche et s'en va, une valise menottée au poignet. Il ne tarde pas à disparaître dans l'immensité blanche. Toutes les expéditions américaines menées dans les années suivantes pour retrouver l'avion restent vaines. 1999 : le glacier fond un peu et les nouveaux satellites repèrent une carcasse d'avion, les forces spéciales de l'armée américaine envahissent immédiatement le Vatnajökull et tentent en secret de dégager l'avion. Deux jeunes sportifs islandais en randonnée surprennent ces manoeuvres et sont rapidement réduits au silence. Avant sa capture l'un d'eux, Elias, contacte sa soeur Kristin, une avocate sans histoires qui ne cessera de chercher la vérité sur ce qui est arrivé à son frère. Elle se lance dans une course poursuite riche en rebondissements au coeur d'une nature glaçante, mais sa ténacité, son courage et sa soif de vérité l'entraînent dangereusement à la recherche de la clef de l'énigme de l'Opération Napoléon. Cette opération militaire mystérieuse et encombrante que les Américains cherchent à faire disparaître. Les événements se précipitent autour d'une héroïne perspicace et résistante à laquelle le lecteur s'attache autant que l'auteur lui-même. La force de ce roman tient autant aux hypothèses historiques déconcertantes, troublantes, parfois dérangeantes, qu'à la séduction inoubliable qu'exerce Kristin. Un formidable roman d'espionnage addictif qu'on ne lâche pas.

    Première page :

    "1945

    Le blizzard faisait rage sur le glacier.

    Il ne voyait rien devant lui, parvenait tout juste à distinguer la boussole au creux de sa main. Même s’il l’avait voulu, impossible de faire demi-tour. La tempête lui cinglait le visage, criblant sa peau de flocons durs et froids venus de toutes les directions. Une épaisse croûte de neige s’était formée sur ses vêtements et, à chaque pas, il s’enfonçait jusqu’aux genoux. Il avait perdu toute notion du temps. Depuis combien d’heures marchait-il ? Il n’en avait aucune idée. Dans cette obscurité impénétrable qui l’enveloppait depuis son départ, il ne savait même plus si c’était le jour ou la nuit. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il était à bout de force. Il progressait de quelques pas, reprenait son souffle, puis repartait. Cinq pas supplémentaires. Il s’arrêtait. Encore trois pas. Il s’arrêtait. Deux pas. Il s’arrêtait. Un pas.

    Il était sorti à peu près indemne du crash. D’autres avaient eu moins de chance. Dans une éruption de bruit, l’avion avait raclé la surface du glacier. L’un des moteurs avait pris feu, avant de disparaître brusquement quand l’aile s’était décrochée, tourbillonnant dans les ténèbres enneigées. Presque aussitôt, l’autre aile s’était déchirée dans une pluie d’étincelles, et le fuselage amputé avait fusé comme une torpille sur la glace."

    Ce que j'en pense :

    Roman original dans l'œuvre de Indridason. L'intrique, plus proche d'un roman d'espionnage que d'un polar, est bien menée avec ses surprises, ses rebondissements. Le contexte politique, climatique et géographique de l'Islande est bien rendu. Il y a quand même quelques invraisemblances et les personnages principaux manquent un peu d'épaisseur.

    NB C'est le dernier livre de Indridason proposé par les éditions Métailié mais il a été écrit en 1999.

    Opération Napoléon

    Opération Napoléon

     

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  • Les fantômes de Saint-Michel

    "Les fantômes de Saint-Michel" de Jake Lamar - Rivages

    Présentation de l'éditeur :

    Célèbre figure de la communauté afro-américaine de Paris, Marva Dobbs est l'exemple même de la réussite : son restaurant, le Soul Food Kitchen, ne désemplit pas, elle a épousé Loïc Rose, un avocat d'affaires apprécié des milieux politiques, et le couple a eu une fille, Naima, qui fait de brillantes études aux Etats-Unis.

    Quelle mouche a donc piqué Marva qui, à soixante ans passés, a eu un irrésistible coup de foudre pour son jeune cuisinier, Hassan Mekachera ? Cette liaison ne serait qu'une simple complication domestique si, un jour de la fin du mois d'août, Mekachera ne s'était pas volatilisé. Enlèvement ou fuite ? La police le soupçonne d'être impliqué dans l'attentat qui vient de ravager le siège du WORTHEE, un organisme culturel américain. Et voici que bientôt, Marva disparaît à son tour. Pour Naima, rentrée en toute hâte de New York, la vie bascule dans le cauchemar, surtout quand elle découvre la face cachée de ses parents.

    Dans ce deuxième roman parisien, Jake Lamar convoque certains des personnages de Rendez-vous dans le 18ème, mais aussi des fantômes de l'histoire. Plus précisément, ceux du quartier Saint-Michel, qui fut à plusieurs reprises le théâtre d'événements tragiques. Les Américains expatriés et les immigrés maghrébins côtoient des "espions" rescapés de la guerre froide dans ce polar enlevé et fantaisiste, à l'ironie parfois cruelle.

     

    Première page :

    "Marva Dobbs adorait la rentrée[1]. Le mot lui-même, et cette façon qu'avaient les Français de l'appliquer à la fin de l'été, la ravissaient — la rentrée*... ça évoquait des images de mission spatiale réintégrant l'atmosphère terrestre au terme d'un long voyage en apesanteur. Après l'euphorie d'un mois de farniente, tout le pays renouait avec les réalités quotidiennes. L'école, le boulot, la terre ferme. On renonçait à l'hédonisme estival pour revenir aux choses sérieuses. Officieusement, la date de la rentrée* était fixée au premier lundi de septembre, tout comme le Labor Day aux États-Unis, pays dont Marva avait émigré, quatre décennies plus tôt. Mais alors que les congés du Labor Day n'étaient qu'un long week-end, la rentrée constituait à elle seule une mini-saison de trois semaines, de la dernière semaine d'août à la mi-septembre. Et les Français n'hésitaient pas à se souhaiter une bonne rentrée* — bonne fin de vacances, autant dire... Marva avait toujours trouvé à cette période de l'année quelque chose de festif, le sentiment collectif qu'on avait assez rigolé et qu'il était grand temps de reprendre le collier."

    Ce que j'en pense :

    L'intrigue est un peu "poussive", l'action s'intensifie vers la fin. Le sujet est intéressant mais traité de façon superficielle. Le style est parfois un peu lourd, surtout avec toutes les expressions en italique "en français dans le texte". En résumé, un livre qui se lit jusqu'au bout et qui s'oublie vite.

    Les fantômes de Saint-Michel

     

     

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  • L'inconnu du grand canal

    "L'inconnu du grand canal" de Donna Leon - Points

    Présentation de l'éditeur :

    Qui est donc cet homme défiguré dont le corps flotte dans le Grand Canal de Venise ? Aucun élément d'identification, aucun signalement de disparition dans la région, aucun indice si ce n'est une chaussure... Le commissaire Brunetti a pourtant l'impression de connaître le noyé. C'est son assistante, l'irremplaçable mademoiselle Elettra, qui parviendra à l'identifier sur une vidéo de manifestation d'agriculteurs. La piste est fragile, mais elle permet au commissaire de remonter jusqu'à un abattoir situé sur les terres. Dans cet univers corrompu, plongé dans les scandales de l'industrie de la viande, Brunetti mène l'enquête.

    Première page :

    "L’homme était couché, calme, aussi calme qu’un morceau de viande sur un étal de boucher, aussi calme que la mort elle- même. Malgré le froid qui régnait dans la pièce, il n’était couvert que d’un drap fin en coton, qui lui laissait le cou et la tête libres. Vue à une certaine distance, sa poitrine semblait démesuré- ment haute, comme si son dos prenait appui sur une sorte de support, disposé sur toute la longueur. Si cette forme blanche était une crête de montagne enneigée et l’observateur un randonneur fatigué et obligé, après une longue journée de marche, de la franchir, il y a fort à parier qu’il préférerait marcher tout le long du corps, afin d’entreprendre l’ascension au niveau des chevilles et non pas de la poitrine. L’ascension serait en effet trop pénible et trop raide, et qui sait à quelles difficultés il se heurterait lors de la descente sur l’autre versant ? Vue de côté, la hauteur anormale de la poitrine sautait aux yeux, et si depuis le sommet le randonneur pouvait contempler l’homme, c’était le cou qui attirait l’attention. Le cou – ou peut- être, pour être plus précis, l’absence de cou. En effet, ce cou était une grosse colonne, descendant des oreilles aux épaules, sans marquer le moindre rétrécissement ; il était aussi large que la tête."

    Ce que j'en pense :

    On ne sait pas si ce livre est mal écrit ou mal traduit mais il est souvent pénible à lire. De plus, c'est très lent, le suspens n'existe pas, les personnages sont mal décrits. Les digressions, les apartés n'ont aucun intérêt (sauf d'être la plupart du temps proches du ridicule) et l'humour, lorsqu'il y en a, est involontaire. A éviter !

    L'inconnu du grand canal

     

     

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  • Au fer rouge

    "Au fer rouge" de Martin Ledun - J'ai lu

    Présentation de l'éditeur :

    Madrid, 11 mars 2004, dix bombes explosent dans des trains de banlieue. Rescapée, le lieutenant Emma Lefebvre entre en guerre contre le terrorisme. La découverte d'une valise contenant le cadavre d'un trafiquant de drogue espagnol, échouée sur une plage landaise, dix ans plus tard, ravive les vieilles blessures. Emma met bientôt au jour une véritable organisation mafieuse, avec à sa tête Javier Cruz, seigneur de l'antiterrorisme. Des rives du fleuve Nervión aux bas-fonds de Bayonne, des banlieues déshéritées de Madrid aux palaces de la côte basque, la géographie de la corruption n'a pas de frontières.

    Première page :

    "Le type était encore en vie quand ils l'enfermèrent dans une valise et le larguèrent en haute mer, au large de la côte basque.
    Joyeux anniversaire et retour au bercail :
    Le soir même, il prévoyait de fêter ses vingt-sept ans avec sa petite amie dans son appartement de Vallecas, au sud-est de Madrid, après un aller-retour express de près de mille bornes Espagne-France-Espagne en Ford Mondeo. Cent cinq kilos de cocaïne étaient planqués dans les portières, le coffre et les doublures des sièges, pour une valeur marchande totale d'environ six millions d'euros.
    Deux coéquipiers. Le premier avec lui, l'autre au volant d'une Clio «sentinelle» immatriculée dans les Pyrénées-Atlantiques qui ouvrait la route à deux kilomètres de distance. Le type ne les connaissait ni l'un ni l'autre et il ne voulait rien savoir sur eux. Conduire pour les autres et fermer sa gueule, c'est ce qu'il faisait de mieux.
    Depuis leur départ, six heures plus tôt, il n'avait qu'une chose en tête : dix-huit mille euros de prime de risque à se partager à l'arrivée, plus le règlement de ses trois dernières livraisons.
    Encaisser le pactole à Bayonne et retourner dare-dare à Madrid souffler ses bougies avant une bonne partie de baise sur un matelas de billets.
    Ça, c'était le plan."

    Ce que j'en pense :

    On sent un vrai travail de journaliste dans ce pays basque, en paix "artificielle", avec ses corruptions, trafics, antiterrorisme, pollutions… Mais cela reste une fiction parfaitement conduite, avec des personnages originaux. Un bon polar, même si le final nous laisse sur un constat plutôt pessimiste.

    Au fer rougeAu fer rougeAu fer rouge

     

     

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  • La ronde des mensonges

    "La ronde des mensonges" de Elizabeth Georges" - Presses de la Cité

    Présentation de l'éditeur :

    Un jeune homme est retrouvé noyé dans le hangar à bateaux d'un château du Lake District. S'agit-il d'une mort accidentelle ? L'oncle de la victime, le richissime industriel Bernard Fairclough, demande que Lynley enquête dans la plus grande discrétion sur ce drame. Les suspects sont nombreux : l'héritier, ex-drogué repenti, ses sœurs, sa femme, une ravissante Argentine dont il est passionnément épris, ainsi que la galerie de personnages hauts en couleur qui les entourent... et qui ont tous un secret à cacher. De rebondissements en fausses pistes, Elizabeth George analyse avec brio les travers de l'âme humaine.

    Première page :

    "C'était la première fois que Zed Benjamin était convoqué dans le bureau de son rédacteur en chef. Ce qu'il éprouvait se situait entre appréhension et euphorie. Une appréhension qui inondait ses aisselles de sueur et une euphorie qui faisait battre son cœur, pour une raison obscure, dans la pulpe de ses pouces. Mais puisqu'il avait décidé d'emblée qu'il était essentiel de considérer Rodney Aronson comme n'importe quel autre confrère de son journal, The Source, il attribua sa transpiration excessive aussi bien que la curieuse pulsation au bout de ses pouces au fait qu'il avait troqué à une date quelque peu prématurée son unique costume d'été contre son unique costume d'hiver. Il se promit de repasser au plus léger dès le lendemain, si tant est que sa mère, voyant qu'il avait procédé à son changement saisonnier, ne l'ait pas déjà déposé chez le teinturier. Ce serait elle tout craché, se dit Zed. Sa maman était tout à la fois serviable et organisée. Un peu trop même à son goût.

    Il regarda autour de lui : les sujets de distraction ne manquaient pas dans le bureau de Rodney Aronson. Pendant que ce dernier lisait son article, il passa en revue les gros titres des vieux exemplaires du tabloïd encadrés au mur. Scabreux et stupides, à l'instar des articles qui flattaient les plus bas instincts de la psyché humaine."

    Ce que j'en pense :

    J'avais choisi un livre d'Elizabeth Georges en me fiant à sa réputation de "grande dame du polar" mais j'ai été assez déçu. Il y a bien un peu d'humour et quelques personnages sont bien décrits et intéressants. Mais c'est trop long (plus de 600 pages) et on finit par s'ennuyer.

    La ronde des mensonges

     

     

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  • Face à la nuit

    "face à la nuit" de Peter Robinson - Le livre de poche

    Présentation de l'éditeur :

    Bill Quinn, officier de police médaillé, est assassiné par un tireur à l’arbalète dans un paisible centre de rééducation. Près de la scène du crime, on découvre des photos compromettantes montrant Quinn avec une superbe jeune fille, vraisemblablement mineure. Était-il victime d'un chantage ? À l’inverse de Joanna Passero de l'Inspection générale de la police, l’inspecteur Alan Banks ne croit pas à une affaire de corruption interne. Et si la mort de Quinn était liée à une enquête menée six ans plus tôt après la disparition d'une jeune Anglaise en Estonie ? La piste va conduire Banks et son équipière jusque dans les sombres dédales du vieux Tallin, où certains n'ont manifestement aucune envie que l'on remue le passé...

    Première page :

    "Les nuits où la douleur la tenait éveillée. Lorraine Jenson se levait au point du jour, quand tout donnait encore à l'intérieur du centre, et allait s'installer dehors dans un fauteuil en osier. Les épaules drapées d'un plaid en tartan qui la protégeait de la fraîcheur matinale, elle écoutait le gazouillis des oiseaux en savourant une lasse d'earl grey brûlant, dont l'arôme, subtil et exquis, s'élevait en volutes odorantes. Là, elle allumait sa première cigarette de la journée - la meilleure de toutes.

    Certains matins, le petit lac artificiel, en contrebas de la pelouse en pente, était couvert d'une brume dont le voile estompait les contours des arbres sur la rive la plus éloignée. D'autres fois, la surface ressemblait à un miroir sombre et lisse qui reproduisait fidèlement chaque détail des branches et des feuillages. En ce beau matin du mois d'avril, les eaux étaient claires, à peine troublées par un vent léger qui faisait trembloter les reflets.

    Sous l'effet des analgésiques. Lorraine sentit la douleur se détacher d'elle comme une peau morte, tandis que le thé et le tabac apaisaient ses nerfs à vif."

    Ce que j'en pense :

    C'est un bon roman policier, assez classique, à l'écriture fluide. Lorsqu'on a lu plusieurs enquêtes de Banks on retrouve avec plaisir certains personnages ainsi que l'univers musical de l'inspecteur. On aurait aimé quand même qu'il y ait un peu plus de rythme.

    Face à la nuit

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  • Chaos de famille

    "Chaos de famille" de Franz Bartelt - folio policier

    Présentation de l'éditeur :

    Plonque a vraiment tiré le gros lot : sa femme Camina, en plus de refuser de coucher avec lui, a un caractère épouvantable et une famille qui donnerait envie à n’importe qui d’être orphelin ! Mère, frères et sœurs, tous sont dépressifs, bourrés de cachets et sujets aux accidents. Heureusement qu’il y a la voisine, Mme Quillard, qu’il surnomme «Lamoule». Pendant les enterrements, ça occupe les fantasmes…

    Première page :

    "Je grossis. Aujourd'hui, j'ai failli me sentir le courage de tuer Camina. Par surprise. Oh, la bonne ! J'en rêve depuis dix-huit ans. Je l'aurais assommée à coups de chaise, je l'aurais poussée par la fenêtre du premier étage, je lui aurais roulé dessus avec la voiture. Mais je n'ai pas une nature furieuse. Je manque même de cette forme de prétention qui me permettrait d'en vouloir vraiment aux gens que je n'aime pas.

    Je suis un faible. Peut-être un lâche, aussi.

    Un jour, j'ai presque eu envie de me suicider. Le contact de la corde contre mon cou m'a paru désagréable. J'ai renoncé. Je ne suis pas non plus d'un genre à me balancer d'un pont ou d'un quai de gare. Je m'en voudrais, post mortem, de déranger du monde, des gens, de retarder des trains, d'abîmer les aiguilles d'un barrage. Je ne veux pas être à l'origine d'un souci.

    Elle s'appelle donc Camina. Nom déjeune fille : Rachot. Nom de femme : Plonque. Mme Camina Plonque. Ma femme. Je devrais dire « épouse »."

    Ce que j'en pense :

    On retrouve la plume acide de Bartelt, son humour très noir. Il faut accepter ce côté à la fois glauque et hilarant pour pouvoir jouir de ce livre aux personnages grotesques, excessifs et pas sympathiques.

    Chaos de famille

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  • Exit music

     

    "Exit music" de Ian Rankin - Livre de poche policier

    Présentation del'éditeur :

    À une semaine de son départ à la retraite, John Rebus enquête sur le meurtre d’un poète russe dissident. Il met au jour les liens qui unissent Cafferty, l’intouchable caïd d’Édimbourg, des oligarques moscovites qui se pavanent en ville, une députée nationaliste du Parlement écossais et une banque d’affaires. Contre l’avis de sa hiérarchie, l’irréductible inspecteur s’obstine... Va-t-il enfin l’emporter contre le monde des nantis et des corrompus et régler ses comptes avant de partir ?

    Première page :

    "La jeune fille hurla une fois, une seule, mais ce lut suffisant. Quand le couple d'âge mûr arriva au pied de Raeburn Wynd, elle était à genoux sur !e sol, les mains sur le visage, les épaules secouées de sanglots. L'homme examina le corps pendant quelques instants, puis voulut empêcher sa femme de voir, mais elle avait déjà tourné la tête. Il sortit son téléphone et appela police secours. Dix minutes s'écoulèrent jusqu'à l'arrivée de la voiture de police, durant lesquelles la jeune fille tenta de s'en aller ; mais l'homme lui expliqua calmement qu'elle devait rester, en lui frot­tant l'épaule. Sa femme était assise sur la bordure du trottoir malgré la fraîcheur de la soirée. Novembre à Edimbourg : pas assez froid pour qu'il gèle, mais presque. King's Stables Road n'était pas une artère animée. Un sens interdit empêchait les véhicules de l'emprunter comme raccourci entre Grassmarket et Lothian Road. Le soir, elle était souvent déserte, avec seulement un parking à étages d'un côté, Castle Rock et un cimetière de l'autre. L'éclairage était médiocre et les piétons restaient vigilants. Le couple d'âge mûr sortait d'un concert de Noël à St Cuthbert, destiné à collecter de l'argent pour l'hôpital des enfants. La femme avait acheté une couronne de houx…"

    Ce que j'en pense :

    Bonne intrigue, personnages bien campés, environnement social et politique fortement présent (en particulier cette ville écossaise d'Édinbourg) . Ce serait un excellent polar s'il n'y avait cette fin un peu décevante.

    Exit music

    Exit music

     

     

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  • L'enfer de Church Street

    "L'enfer de Church Street" de Jake Hinkson - Gallmeister

    traduit de l'américain par Sophie Aslanides

    Présentation de l'éditeur :

    Geoffrey Webb est en train de se faire braquer sur un parking. Et cette situation lui convient bien, il en redemanderait même. À son agresseur, il propose un marché : empocher les trois mille dollars qui se trouvent dans son portefeuille, le dépouiller de tout s'il le faut, en échange de cinq heures de voiture jusqu'à Little Rock, en Arkansas. Webb a besoin de se confesser. Ce braquage et ce pistolet pointé sur lui, il les mérite. Et il est prêt à expliquer pourquoi.

    Première page :

    "JE travaillais depuis trois semaines dans une usine de plastiques dans le Mississippi lorsque le contremaître – un bouseux à la dentition en décapsuleur du nom de Cyrus Broadway – commit l’erreur de me traiter de connard feignant. Alors bon, je suis peut-être feignant, mais je suis aussi méchant comme une teigne. J’ai fréquenté des prisons et des cellules de dégrisement partout dans ce pays, depuis les cachots poussiéreux à la frontière du désert Mojave jusqu’aux cabanes humides sur une île au large de la côte du Maine. Et personne ne peut m’insulter impunément, même si, pour ce gars-là, ce n’est qu’une plaisanterie. Le temps qu’on me sépare de Cyrus Broadway, je lui avais tellement écrasé la gueule qu’elle n’était plus que de la chair à saucisse. Ses grandes dents de cheval étaient dispersées sur le sol de l’atelier, à côté de lui.

    Je ne me suis pas donné la peine d’attendre les flics du Mississippi pour leur raconter. Je suis parti le soir même. J’ai traversé la Louisiane en catimini, je me suis infiltré au Texas, et j’ai fini par me retrouver à traîner autour d’une station Texaco à la sortie de Sallisaw, dans l’Oklahoma. J’essayais de me faire discret, mais après deux jours sans manger, je décidai de chercher quelqu’un à braquer. Je repérai deux femmes, mais braquer des femmes, ça rapporte souvent plus d’ennuis que de fric. Les flics réagissent plus vite quand la victime est une femme …"

    Ce que j'en pense :

    C'est un bon roman noir avec beaucoup d'ironie sur la religion et l'hypocrisie. L'auteur nous plonge dans l'horreur sans jugement moral, avec une écriture presque plate, sans exagération. En lisant le début  on s'attend à quelque chose d'encore un peu plus fort. Même si on éprouve une toute petite déception en refermant le livre je considère que ce roman, plutôt grinçant, est vraiment plaisant.

    L'enfer de Church Street

    L'enfer de Church StreetL'enfer de Church Street

     

     

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  • Aux animaux la guerre

    "Aux animaux la guerre" de Nicolas Mathieu - Actes sud (actes noirs)

    Présentation de l'éditeur :

    Une usine qui ferme dans les Vosges, tout le monde s'en fout. Une centaine de types qui se retrouvent sur le carreau, chômage, RSA, le petit dernier qui n'ira pas en colo cet été, un ou deux reportages au 19/20 régional et puis basta. Sauf que les usines sont pleines de types dangereux qui n'ont plus rien à perdre. Comme Martel, le syndicaliste qui planque ses tatouages, ou Bruce, le bodybuilder sous stéroïdes. Des types qui ont du temps et la mauvaise idée de kidnapper une fille sur les trottoirs de Strasbourg pour la revendre à deux caïds qui font la pluie et le beau temps entre Epinal et Nancy. Une fille, un Colt 45, la neige, à partir de là, tout s'enchaîne. Aux animaux la guerre, c'est le roman noir du déclassement, des petits Blancs qui savent désormais que leurs mômes ne feront pas mieux et qui vomissent d'un même mouvement les patrons, les Arabes, les riches, les assistés, la terre entière. C'est l'histoire d'un monde qui finit. Avec une fille, un Colt .45, la neige.

    Première page :

    "Cet automne-là, on tuait en plein jour. En pleine rue. En toute bonne foi.

    Le centre d'Oran était tout barbouillé de slogans. Trois lettres majuscules résonnaient sur les murs jaunis, suscitant l'espoir ou bien la peur, selon qu'on voulait rester ou les voir partir. Comme si la guerre faisait de la réclame.

    Le fond de l'air était chargé d'une perpétuelle odeur de bois brûlé. Les jeunes filles ne se promenaient plus, bras dessus bras dessous, affriolantes et farouches sur les boulevards ascendants. Les beaux bruns en mocassins avaient rangé leurs sourires. Ils lisaient les journaux et affichaient des mines butées aux terrasses des cafés.

    Dans les quartiers européens, on dormait mal et la chaleur n'avait rien à y voir. Sous les oreillers, des pères inquiets planquaient des revolvers d'avant-guerre. Les grands-mères mêmes, hagardes et venimeuses, se préparaient à tuer ou mourir.

    Oran était une monstrueuse pièce montée, un imbroglio de monuments pompeux et de rues étroites où la peur et la haine coulaient comme des oueds au printemps.

    Quand tombait le soir, on s'attardait encore sur les places, à l'ombre des figuiers, pour jouer aux cartes ou boire une anisette en bavardant. Mais déjà, plus personne ne croyait à cette douceur de vivre. Les hommes avaient perdu le rythme. Leur ton était bas, leurs gestes plus mesurés. Ils passaient sur leurs nuques des mouchoirs brûlants, s'épongeaient avec lassitude. La blancheur n'existait plus. Les draps, les chemises, les jupons avaient un air continuellement malpropre…"

    Ce que j'en pense :

    L'intrigue est maîtrisée, les personnages (nombreux) sont bien campés, l'environnement social et la région des Vosges sont présents… C'est donc un bon premier roman. Évidemment il reste à l'auteur quelques petites marches à franchir avant d'arriver au niveau de Pierre Pelot, Vosgien lui aussi. On attend donc confirmation dans un second roman.

    Aux animaux la guerre

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