• Né d'aucune femme

    Né d'aucune femme

    "Né d'aucune femme" de Franck Bouysse - La manufacture de livres

    Présentation de l'éditeur :

    " Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
    — Et alors, qu’y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
    — Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
    — De quoi parlez-vous ?
    — Les cahiers… Ceux de Rose."
    Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec Né d’aucune femme la plus vibrante de ses œuvres. Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.

    Première page :

    "Il se trouvait quelque part plus loin que les aiguilles de ma montre.

    Cela n’a pas encore eu lieu. Il ne sait rien du trouble. Ce sont des odeurs de printemps suspendues dans l’air frais du matin, des odeurs d’abord, toujours, des odeurs maculées de couleurs, en dégradés de vert, en anarchie florale confinant à l’explosion. Puis il y a les sons, les bruits, les cris, qui expriment, divulguent, agitent, déglinguent. Il y a du bleu dans le ciel et des ombres au sol, qui étirent la forêt et étendent l’horizon. Et ce n’est pas grand-chose, parce qu’il y a aussi tout ce qui ne peut se nommer, s’exprimer, sans risquer de laisser en route la substance d’une émotion, la grâce d’un sentiment. Les mots ne sont rien face à cela, ils sont des habits de tous les jours, qui s’endimanchent parfois, afin de masquer la géographie profonde et intime des peaux ; les mots, une invention des hommes pour mesurer le monde.

    A l’époque, je m’attendais à rien plus dans ma vie.

    Taire les mots. Laisser venir. Il ne resterait alors rien que la peau nue, les odeurs, les couleurs, les bruits et les silences."

    Ce que j'en pense :

    Écriture et intrigue parfaitement maitrisées pour ce roman noir, mais noir à la façon de Ron Rash. Après ses romans précédents, l’auteur nous surprend en se mettant dans la peau d’une femme qui va connaître la cruauté, la souffrance, la résistance face à l’innommable. C’est sans doute le roman le plus fort de Franck Bouysse. On se souviendra de ce roman, l’un des plus forts que j’ai lus depuis longtemps.

    Né d'aucune femme

    Né d'aucune femmeNé d'aucune femmeNé d'aucune femmeNé d'aucune femme

     

     

    __________


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :