• Les arpenteurs

    Les arpenteurs

    "Les arpenteurs" de Kim Zupan, traduction Laura Derajinski - Gallmeister

    Présentation de l'éditeur :

    Nuit après nuit, dans une prison du Montana, le jeune Val Millimaki s'assied face aux barreaux qui le séparent de John Gload, 77 ans, en attente de son procès. Astreint aux pires heures de garde, l'adjoint du shérif se retrouve à écouter le criminel qui, d'instinct, est prêt à lui révéler en partie son passé. Petit à petit, Millimaki se surprend à parler, lui aussi, et à chercher conseil auprès de l'assassin. En dépit des codes du devoir et de la morale, une troublante amitié commence à se tisser entre les deux hommes. Dans un subtil jeu d'échos, entre non-dits, manipulations et sombres confessions, le jeune shérif cherche des réponses à ses propres tourments et, chaque matin, il tente vainement de reprendre pied dans la réalité. Mais sa vie, comme son mariage, lui échappe chaque jour un peu plus.
    Premier roman hypnotique et crépusculaire, Les Arpenteurs met en scène deux personnages poursuivis par leur conscience et hantés par la mélancolie d'un paysage qui les a faits tous deux à son image.

    Première page :

    "À l'automne de cette année-là, le garçon descendit du bus au bout de la route sèche, la haie de buissons vrombissant du crissement des sauterelles affolées qui bondissaient à son passage depuis les hautes herbes et le feuillage pâle et poussiéreux des oliviers de Bohême, se heurtaient à son pantalon et se précipitaient contre les pans de sa chemise. Une fois par mois, on leur permettait de quitter l'école plus tôt et on les encourageait à mettre ce temps libre au profit des œuvres de charité. Val était un garçon sérieux. Tandis qu'il faisait passer ses livres d'une main à l'autre en avançant vers la maison au loin, il entreprit d'établir une liste : rendre visite aux malades, vêtir ceux qui sont nus, ensevelir les morts. Quoi d'autre ? Les vaches noires du voisin baissaient les yeux vers lui depuis le promontoire, leurs silhouettes ondulant et flottant étrangement dans la brume de chaleur. Visiter les prisonniers, voilà encore autre chose. Donner à boire aux assoiffés. A l'ouest, au pied du promontoire, il apercevait son père sur le Minneapolis-Moline qui décrivait des cercles au milieu du champ des Schmidt dans un nuage de poussière.

    L'écriture de sa mère était faite de boucles splendides, perfectionnées sous la menace et les cannes agitées de ces mêmes sœurs de la Providence intimidantes qui enseignaient aujourd'hui à Val, cette écriture dessinée sur les petits mots qu'elle lui laissait avec son déjeuner de l'école, sur les marges d'une carte d'anniversaire ou, plus rarement, lorsqu'elle et son père sortaient…"

    Ce que j'en pense :

    Encore une belle découverte des éditions Gallmeister. C'est un livre qui chemine lentement dans cette nature du Montana, comme la relation qui s'installe entre le jeune shérif et le vieil assassin. C'est un roman noir, sur l'insomnie, le crépuscule, l'ombre et la lumière ; un roman qui se lit à petits pas dans ces paysages magnifiquement décrits.

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