• Le cœur de Berlin

    Le cœur de Berlin

    "Le cœur de Berlin" de Elie Maure - Les allusifs

    Présentation de l'éditeur :

    Simon ne vit que pour le temps qu’il consacre à l’écriture et au vélo. À la mort de son chien, ses repères s’effritent, et lentement remonte à la surface le souvenir de Béatrice, sa sœur depuis longtemps disparue et dont il était autrefois si proche. Convaincu qu’elle se trouve encore quelque part, il décide de retrouver sa trace et de refermer le cercle d’injustice créé autour d’elle. Il trompe l’ennui d’un été caniculaire en reconstituant le vénéneux récit familial à travers ses souvenirs et l’évocation de son enfance vécue en Algérie. Mais il se lance aussi dans une quête plus profonde, celle de l’identité qu’un fils construit à partir d’un père qu’il ne connaît pas.
    De choses tues en révélations, de personnages brisés en êtres dédiés à la vie, Le cœur de Berlin brosse dans un style intimiste et émouvant un portrait cru du mal parfois fait aux siens, du désir d’exister et des conséquences du mensonge.

    Première page :

    "ÉTÉ

    J écris un livre pour y cacher mes pensées. Ma sœur est comme un astre noir, j'essaie de le regarder mais je n'y vois que de l'obscurité. Cette nuit m'envahit et crée autour de moi une densité dont je n'arrive plus à me détacher. J'erre dans l'été comme un Inuit dans une immensité glacée, je parcours la ville à vélo et il me semble qu'il s'agit toujours de la même rue. Je vois les arbres, les érables généreux qui ploient vers moi et, m'enfonçant dans ce tunnel vert, je fixe cet asphalte que je déteste si ce n'est quand il est lisse et sec et que j'entends à peine le crissement de mes pneus. J'avance aveuglément avec cette crainte constante que le mal paralyse à nouveau mes jambes et je redoute ce poison insidieux qui s'infiltre dans mes muscles alors que des sources dont j'ignorais l'existence se mettent à jaillir et répandent le liquide de l'inertie sous mes sens affolés. Je pédale plus rapidement, profitant de chaque accélération pour échapper au sort qui m'attend, mais mes cuisses s'engourdissent déjà et je pousse sur chaque pédale avec bientôt des jambes de bois. Il fait chaud, c'est la belle saison, je ne l'oublie pas, les gens sont légers et moi plus profondément malheureux que je ne l'ai jamais été. Je me dirige vers le quartier de Verdun et délaissant la piste cyclable du canal de Lachine devant le pont piétonnier qui mène au marché…"

    Ce que j'en pense :

    Ce n’est pas un livre qui se lit facilement. On sent bien qu’il y a le poids de lourds secrets mais c’est volontairement lent, comme si l’auteure réservait les révélations pour la fin… et c’est ce qu’elle fait ! J’ai lu d’autres romans plus forts sur le même thème (et par des auteurs québécois). Reste quand même une belle description d’une presque impossibilité à vivre lorsque les non-dits commencent à se révéler.

    Le cœur de Berlin

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