• La chaleur des mammifères

    La chaleur des mammifères

    "La chaleur des mammifères" de Biz - éditions Leméac

    Présentation de l'éditeur :

    René McKay, cinquante-cinq ans, est prof de littérature à l’université. Fraîchement divorcé de sa femme, Vicky, il a peu de contact avec son fils de vingt ans, Mathieu. Renfrogné, désillusionné, il s’est au long des années isolé du monde. Il ne vit pas, il végète, se contentant de répéter à des étudiants distraits des vérités d’un autre âge, des concepts qui n’allument plus personne.

                Un malheureux séjour en Suède pour prononcer une conférence inepte devant une poignée de blasés est la goutte qui fait déborder le vase. Plus rien de tout ça ne vaut la peine. Fini, l’amour, le sexe ; fini, les illusions, les rêves, les espoirs, l’enthousiasme. Cependant, à son retour, une grève étudiante bat son plein. Et tout est à nouveau possible.

                Dressant un portrait à l’acide du milieu universitaire, Biz n’épargne ni les profs ni les étudiants. Mais il célèbre l’union, la harde, la horde, c’est-à-dire le peuple en mouvement quand il n’agit pas en troupeau.

    Première page :

    "J'ai signé les papiers de divorce d'une main tremblante, j'ai balbutié à Vicky : «Je te souhaite d'être heureuse », et je suis sorti du bureau de l'avocat. Le stylo avait manqué d'encre et j'ai dû terminer ma signature en la gravant sur le papier. Sur le trottoir, j'étais enfin libre mais je ne savais pas quoi faire.

    Sans trop de conviction, j'ai marché vers mon nouveau condo. Le temps était glacial. Les assauts de novembre annonçaient l'imminence d'un hiver éprouvant. Je courbais la tête pour limiter le vent qui s'engouffrait dans mon col. Des feuilles et des déchets tourbillonnaient dans les rues.

    Voilà, c'était fait. J'avais anticipé ce moment depuis des années. Je m'étais imaginé délivré d'un grand poids, mais au lieu de ça, j'étais plutôt écrasé par une sourde mélancolie; un sentiment d'échec diffus et de regrets culpabilisants. A cinquante-cinq ans, divorcé après vingt et un ans de mariage usant, j'allais probablement finir ma vie seul. C'était aussi bien.

    Une étude publiée dans Science a démontré que seulement 9 % des mammifères et 30 % des primates sont monogames. Chez l'humain, la monogamie est une anomalie. Historiquement, elle apparaît dans les sociétés oû le pouvoir se transmet par le sang; la fidélité des couples garantit alors la lignée du géniteur. Mais depuis l'avènement des tests de paternité, le couple monogame n'a plus lieu d'être."

    Ce que j'en pense :

    Un bon roman. Le discours sur les profs, les étudiants et l’université est assez désabusé, parfois cynique, au moins dans la première partie. On s’attend à ce que le personnage principal s’enfonce profondément dans la dépression. Et puis, brusquement (trop brusquement) tout change avec les manifestations étudiantes : notre héro retrouve le plaisir d’enseigner, découvre l’amour…sans que l’on sache vraiment comment cette transformation a été possible. J’ai déjà constaté ce genre de « défaut » dans un  autre de ses romans : « Naufrage »

    La chaleur des mammifères

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