• L'Antartique

    L'Antartique

    "L'Antartique" de Claire Keegan
    Traduction Jacqueline Odin - Sabine Wespieser éditeur

    Présentation de l'éditeur :

    " Chaque fois que la femme heureuse en ménage partait, elle se demandait comment ce serait de coucher avec un autre homme. " Dès la première phrase de la nouvelle titre de son recueil, Claire Keegan ferre l'attention de son lecteur. La suite ne le décevra pas. Qu'elle évoque des amours malheureuses (dans L'Amour dans l'herbe haute, l'héroïne vient attendre, neuf ans après qu'ils se sont quittés, son amant sur la lande), les ravages sur ses enfants de la folie d'une mère (Brûlures dit le traumatisme de toute une famille), les rivalités familiales (Les Soeurs) ou la passion naissante entre un homme et une femme réunis par une petite annonce (Osez le grand frisson), l'auteur fait preuve d'une impressionnante maîtrise. Ses intrigues sont denses, ses personnages, souvent des femmes de la classe moyenne, criants de vérité, son style est net et tranchant, sa perception du monde et des rapports humains terriblement juste. Le tour de force de la nouvelliste tient certainement dans la paradoxale tranquillité avec laquelle elle laisse entrevoir les situations les plus extrêmes : ses créatures peuvent se débattre dans un monde indifférent et hostile, lutter contre l'absurdité de la vie, elles garderont toujours la maîtrise de leur destin.

    Première page :

    "Chaque fois que la femme heureuse en ménage partait, elle se demandait comment ce serait de coucher avec un autre homme. Ce week-end-là, elle avait bien l'intention de le découvrir. On était en décembre, elle sentait un rideau se fermer sur une année de plus. Elle voulait tenter l'expérience avant d'être trop vieille. Elle avait la certitude qu'elle serait déçue.

    Le vendredi soir, elle a pris le train à destination de la ville, lu pendant le trajet dans une voiture de première classe. Le livre ne l'a pas intéressée : elle devinait déjà la fin. Derrière la vitre, des maisons éclairées passaient à toute vitesse dans l'obscurité. Elle avait laissé un gratin de macaronis pour les enfants, rapporté du pressing les costumes de son mari. Elle lui avait dit qu'elle partait pour ses achats de Noël. Il n'avait aucune raison de ne pas lui faire confiance.

    Arrivée en ville, elle s'est rendue à l'hôtel en taxi. On lui a donné une petite chambre blanche avec vue sur Vicar's Close..."

    Ce que j'en pense :

    Dans ces nouvelles les personnages sont des révoltés silencieux. L'amour, le désir d'amour ou le manque d'amour sont à chaque fois présents. L'auteure décrit simplement le quotidien d'une ruralité irlandaise (ou américaine). Tout est dit, suggéré, en quelques pages. De la bonne nouvelle (même si certaines m'ont paru moins bien réussies)

      

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