• Jésus et Tito

    - Nouvelles

    Jésus et Tito - Velibor Colic
    Gaïa

    Présentation de l'éditeur :

    En 1970, dans la Yougoslavie de Tito, Velibor a six ans et veut devenir footballeur. Noir et Brésilien, de préférence. "Relativement tôt, je me suis rendu compte que mes souvenirs, mon enfance, toute ma vie d'avant, appartenaient au Jurassic Park communiste, disparu et enterré avec l'idée de la Yougoslavie". Velibor feuillette ses souvenirs : une enfance sous le signe de la bonne étoile rouge et une adolescence sous influence rock'n roll. On ne choisit pas toujours ses icônes : le petit Jésus contre le maréchal Tito est un match qui se joue tous les jours à la maison. Velibor navigue entre Jack London et Pelé, puis dans les années 80 entre les Clash et Bukowski. Son grand amour sera la littérature. Devenu grand, Velibor rêve d'être poète. Maudit, évidemment.

    Velibor Colic est né en 1964 en Bosnie, et vit en France depuis 1992. Plusieurs de ses ouvrages en serbo-croate sont traduits en français par Mireille Robin, comme Les Bosniaques ou La vie fantasmagoriquement brève et étrange d'Amadeo Modigliani. Depuis Archanges (2008), il écrit en français. Voici Jésus et Tito, à la croisée d'Amarcord de Fellini et de Je me souviens de Georges Perec.

    Première page :

    Ma Mère dit que nous sommes Croates, mon Père que nous sommes Yougoslaves. Moi, je n'en sais rien. Quand on passe nos vacances chez les cousins en Croatie, je me sens croate. Mais ça reste flou. D'autant qu'un de mes cousins me dit que je porte un prénom serbe. « Velibor, me dit-il, c'est un prénom de plouc, un truc de chez les Serbes. » Son prénom à lui est Ivan, et je l'envie pour ça. Mais bon, que faire ?

    - N'importe quoi, m'assure mon Père, Ivan, ce n'est que le prénom de l'un de ces foutus apôtres. Ton prénom à toi, mon fils, est un prénom slave...

    Ici, il faut dire que je suis né un vendredi, le 13 juin 1964, jour de la Saint-Antoine-de-Padoue. «Voilà, a dit ma Grand-Mère, le petit a lui-même choisi son prénom -ce sera Antoine. » Mon Père, en quatrième année de droit à Belgrade à l'époque, n'a rien dit. Ça l'embêtait vraiment que son fiston, 4 kg et demi, 55 centimètres, porte le nom d'un saint. Pendant deux jours d'affilée, il est allé à la bibliothèque municipale où il a épluché un tas de livres d'histoire. Il cherchait un prénom slave, bien antérieur à l'arrivée des chrétiens dans les Balkans.

    Le lundi matin, dès l'ouverture, il s'est pointé à la mairie tout content de sa trouvaille. Velibor, un prénom bien de chez nous. Ça veut dire Grand Sapin dans notre langue, mais bien évidemment un prénom, ça ne se traduit pas.

    Ce que j'en pense :

    Les souvenirs d'un enfant en Yougoslavie dans les années 70/80. C'est rempli d'ironie et d'humour (parfois "acerbe" ;-)), toujours tendre mais jamais aveugle ni naîf.

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